jeudi 26 juillet 2012

Pour des professeurs « auditeurs »

Récemment retraité, Frédéric Dumont, professeur de lettres, ayant occupé différentes fonctions, en France et à l'étranger, (dans l'enseignement, la formation des maîtres, les services de coopération culturelle), interroge la nature de l'institution à laquelle il a « appartenu ».



Par Frédéric Dumont

Il n'est jamais proposé aux professeurs de dresser le bilan de leur activité, d'être du coup évaluateurs et contrôleurs de l'institution qu'ils font vivre. Or cet état de fait explique en  partie le blocage de l'institution scolaire : les pouvoirs administratif et politique se privent de l'expertise de ces acteurs essentiels, et se risquent à définir sans eux des politiques qui seront forcément mal reçues et peut-être mal conçues... Sortir de cette impasse suppose qu'enfin les professeurs cessent d'être des pions, participent de la vie, donc de l'évolution de l'école en  proposant régulièrement une analyse critique de l'exercice de leur(s) mission(s), de façon à orienter les corrections ou réformes nécessaires. Ce bilan, pour être valable, devrait préserver la liberté de ceux qui le dressent : en clair, il ne s'agirait évidemment pas de remplir docilement des tableaux conçus ailleurs. Si tableaux il y a, qu'ils soient à la discrétion de ceux qui rédigent. Ce point est fondamental : il faut pouvoir, librement, proposer une réflexion sur tous les aspects qui constituent le métier de professeur. Et faisons confiance à ceux qui enseignent : ils savent que n'est lu avec attention que ce qui est écrit et organisé clairement. Rien, bien sûr, ne changera, si ne sont pas donnés des gages précis sur la prise en compte de cet audit professoral.

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Un rapport parlementaire dénonce la "souffrance ordinaire" des enseignants


Présenté le 20 juin, le rapport de la mission d'information sur le métier d'enseignant évoque la souffrance des enseignants. Il préconise une réforme de la masterisation et une refondation de l'école basée sur des valeurs démocratiques.


Par François Jarraud


L’épuisement professionnel et les problèmes de santé graves d’une partie des enseignants sont des symptômes d’une crise du travail enseignant... La souffrance individuelle au travail doit être interprétée plus profondément comme une manifestation d’une déstabilisation structurelle et collective du métier. A côté de situations extrêmes caractérisées et prises en charge par la médecine, il convient d’aborder, sans complaisance et objectivement, ce que Françoise Lantheaume (Université Lyon II) a appelé « la souffrance ordinaire » des enseignants". Cette formule, Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice communiste, rapporteure de la Mission d'information sur le métier d'enseignant, la prend pleinement à son compte. 


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