samedi 13 février 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Recueil de témoignages

 

Cet ouvrage rassemble des témoignages de professionnels de l’éducation, d’enfants et de parents, recueillis suite à la lecture de La leçon de Professeur Hibou.  

Ce recueil nous éclaire sur le sens de ce récit qui éveille à l’autonomie et à la responsabilité dès le plus jeune âge. 
 
ISBN 979-10-94361-03-0
Format A5, 28 pages
Prix : 2 € + frais d’envoi                                    >> commander le livret

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - La morale est en soi

Par Julie (psychologue, enseignante stagiaire)

L’intérêt particulier de cette histoire réside, selon moi, dans le fait qu’elle renvoie le lecteur (l’auditeur) à lui-même. « Écoute ton cœur ! » : voilà une phrase qui montre bien que les réponses sont en nous. Même si le récit ne s’adresse pas aux plus jeunes (moins de 4 ans), l’enfant a, dès le plus jeune âge, conscience de cette ressource. Il est tout à fait en mesure de s’y référer si on l’y encourage.

Ce récit peut en ce sens être considéré comme un « déclencheur », qui invite l’enfant (et l’adulte !) à s’écouter et à chercher ses réponses non plus à l’extérieur (générateur de confusions et de tensions) mais bien en soi.

La morale de cette histoire : la morale est en soi.


jeudi 4 février 2016

«  Un état totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer, telle est la tâche assignée dans les états totalitaires d’aujourd’hui aux rédacteurs en chef des journaux, aux maîtres d’école…  »  ( Aldous Huxley, journaliste et romancier, 1894-1963)

Punissez les bébés !

Par Laurent Ott

Punissez les bébés, car je peux vous assurer qu’ils ne reconnaissent aucune institution ; ils n’ont aucun sens du respect qui leur est dû. Ils ne connaissant rien de leur grande valeur, de leur importance et de l’enjeu fondamental qu’elles constituent.

Punissez les bébés, car je peux vous assurer qu’ils ignorent tout de vos valeurs de la République ; Peu leur importe notre devise. Ils ne trouvent aucun sens à cette liberté, égalité, fraternité, depuis leur point de vue, dénuées de toute réalité.

Punissez les bébés, car je peux vous assurer qu’ils se moquent de la laïcité comme de leur premier lange. Elle ne leur inspire rien. Ils ne peuvent même pas concevoir tous ces bienfaits qu’à coup sûr, elle leur apporte.

Punissez les bébés, car je suis sûr qu’ils n’ont aucun respect pour l’école. C’est sûr « ils n’accrochent » pas ; ils décrochent perpétuellement. Ils échouent à coup sûr. Et vous savez le pire ? Ils s’en moquent et leurs parents aussi.

Punissez les bébés, car je peux vous jurer qu’ils n’ont aucun cadre, aucune limite. Ils ne savent pas s’arrêter quand il le faut. Ils ne savent pas se soumettre à une consigne. Ils n’intègrent pas les règles.

Punissez les bébés, car leur signature sur les contrats éducatifs n’a aucune valeur. Ils n’en tiendront aucun compte. Vous ne pourrez pas leur opposer les clauses et les engagements qui les concernent.

Il ne nous reste plus qu’à les exclure.

Punissez les bébés, car je peux vous parler de l’inutilité des projets que vous allez faire sur eux. Vous pouvez en user du rêve, en écrire des papiers. Cela ne servira à rien ; les bébés n’ont pas de projet. N’est ce pas un comble ? Une anomalie ? Que voulez vous faire, comment voulez vous travailler avec des personnes sans aucun projet ?

Punissez les bébés, car ce sont nos ennemis, les ennemis de notre civilisation, de notre style de vie. Ils ne savent pas savourer le théâtre, les sorties culturelles, la vie parisienne. Ils n’ont aucun goût pour cela. Ils n’ont aucun goût du tout.

Punissez les bébés, car ce sont des barbares. On les qualifierait inutilement d’humains. Ils n’en ont pas le moindre sentiment. C’est tout juste s’ils ont parfois la reconnaissance du ventre.

Au fond, ne sont-ils pas juste des profiteurs de notre société, de notre manière de vivre ? Je vais le dire une fois pour toute :

CE SONT DES ASSISTÉS !!

 
Ne soutenez plus les bébés ; ne perdez pas votre temps à les soigner, à leur venir en aide, à vouloir les éveiller. Une fois pour toute, dites vous qu’ils ne sont pas comme vous.

Punissez les bébés, raccompagnez les aux frontières de l’existence ; ils ne sont venus sur terre, nus comme des vers, que pour profiter de nos protections sociales. Il serait déraisonnable de vouloir accueillir une telle misère.


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Instrumentalisation politique de l’apprentissage de la lecture

Des méthodes dites progressistes, censées lutter contre les effets des inégalités sociales, les renforcent au contraire. C’est le constat édifiant établi par deux sociologues dans «Réapprendre à lire», un essai qui vient de paraître. Un enjeu qui dépasse la querelle entre anciens et modernes pédagogues.


Une interview de Cécile Daumas avec Anne-Claudine Oller et Sandrine Garcia

C’est une sévère critique des méthodes actuelles d’apprentissage de la lecture. Dans Réapprendre à lire, qui vient de paraître au Seuil, deux sociologues, Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller, démontrent que des méthodes dites progressistes, basées sur de nobles objectifs (autonomie du jeune lecteur, sens du texte, contenu littéraire) accentuent les clivages sociaux au lieu de les diminuer. A partir d’une enquête de terrain menée durant trois ans dans plusieurs écoles primaires, ces spécialistes en sciences de l’éducation proposent une manière plus égalitaire d’apprendre à lire, centrée notamment sur l’entraînement et la répétition en partie délaissés. Quand le réalisme reprend le dessus sur l’idéologie ?

Pourquoi des méthodes de lecture progressistes se montrent, selon vous, inégalitaires ?

Depuis la fin des années 70 jusqu’à maintenant, des convictions pédagogiques formulées par des experts ont été, dans le domaine de la lecture, transformées en dogmes : le déchiffrage est nocif pour les élèves, ils ne doivent pas lire à voix haute pour apprendre à lire mais doivent apprendre sur de «vrais textes», non sur des manuels avec une progression organisée pour l’apprentissage, etc. On n’en est plus là maintenant heureusement mais cela survit sous d’autres formes [...]


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