lundi 15 juin 2020

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Paroles d'enfants : après pause en silence (1)



Pour écouter son cœur*, être calme et faire le silence en soi sont nécessaires. Témoignages d’enfants de maternelle recueillis après un petit temps de silence.

- S. : J’ai senti un cœur en or dans mon cœur.

- A. : J’ai senti… il y avait un soleil dans mon cœur.

- E. : Quand je fais le silence, je sens que c’est bien.

- L. : J’ai pensé que dans mon cœur j’écoutais tout le monde.

- S. : Dans mon cœur, ça fait des étoiles en or.

- N. : J’ai senti mon cœur. Quand c’est calme, on l’écoute mieux ; s’il y a trop de bruit, on ne peut pas entendre.


* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS 

lundi 1 juin 2020

«  Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi.  »  ( Nelson Mandela, homme d’Etat sud-africain, 1918-2013 )

Sur l'amour


Par Maria Montessori

L’amour est concédé à l’homme comme un don, dans un certain but et dans un plan spécial, comme toute chose prêtée aux êtres vivants par la conscience cosmique. Il doit être thésaurisé, développé et accru au maximum de ses possibilités. L’homme est le seul, parmi les êtres vivants, à pouvoir sublimer cette force et la développer toujours davantage ; en faire son trésor, c’est son devoir ; précisément parce que c’est une force, elle maintient l’univers en équilibre.
Grâce à elle, l’homme pourra maintenir uni tout ce qu’il crée avec ses mains et avec son intelligence ; sans elle, tout ce qu’il crée serait tourné (comme cela se passe presque toujours) vers le désordre et la destruction ; sans elle, avec l’accroissement de la puissance humaine, rien ne pourrait subsister : tout croulerait.
Nous pouvons maintenant comprendre la parole du Saint : « Tout n’est rien sans amour. » Plus que l’électricité qui éclaire dans les ténèbres ; plus que les ondes hertziennes qui permettent à notre voix de traverser l’espace ; plus que cette énergie découverte par l’homme, compte l’amour : de toutes choses, c’est la plus importante. Tout ce que l’homme peut faire grâce à ses découvertes dépend de la conscience de celui qui les fait. Cette énergie de l’amour nous est donnée pour que chacun en ait une part. Donnée à l’homme en quantité limitée et diffuse, c’est la plus grande force dont il puisse disposer. La partie de cet amour que nous possédons consciemment est renouvelée chaque fois qu’un enfant naît et, plus tard, quand les circonstances le font assoupir, nous sentons en nous un désir. Nous devons donc étudier cette force et nous en servir plus que de tout autre, parce que celle-là n’est pas donnée à tous les êtres comme le sont les autres, mais à nous. L’étude de l’amour et de son utilisation nous mèneront à la source d’où elle a jailli : à l’enfant.
Voilà la voie que l’homme devra parcourir dans ses peines et ses travaux, s’il veut accomplir le salut et l’union de l’humanité. 


Dernier paragraphe du livre de Maria Montessori : « L’esprit absorbant de l’enfant » Ed. Desclée de Brouwer.



Écrans : écartez les enfants

Que risquent les jeunes d’aujourd’hui à jouer avec les smartphones ? Au-delà de combien de temps l’exposition aux écrans est-elle nocive pour les enfants ? Comment restreindre l’accès aux jeux vidéo et aux tablettes ? L’enfant et les écrans, vaste sujet des discussions familiales, mais pas seulement.


Par Michel Desmurget

Le neuroscientifique, Michel Desmurget, publie La fabrique du crétin digital, les dangers des écrans pour nos enfants. Il était l’invité d’Ali Rebeihi dans l’émission Grand bien vous fasse. Pour lui, la situation est déjà désespérée pour nos enfants. Les outils numériques entraînent des troubles de l’attention, du langage, des problèmes d’agressivité, de sommeil et d'échec scolaire. Ils affectent gravement le développement des enfants. Les parents sont en plein déni, souvent intoxiqués par des experts soumis à des conflits d’intérêt.

Pourquoi est-il aussi alarmiste sur les relations entre écrans et cerveau ?

Michel Desmurget : "Dans les 444 pages de mon livre, 77 sont des notes de bibliographie (études, livres etc…). Toutes les études vont dans le même sens : L’exposition précoce aux écrans (films, séries, vidéos, jeux vidéo, réseaux sociaux...) est un désastre absolu. On constate déjà des problèmes de développement chez les enfants : leur cerveau n’est pas fait pour subir ce bombardement sensoriel, il n’a pas été « câblé » pour ça par l’évolution. Des études prouvent que l’on trouve, chez les petits, du retard dans le développement du langage, de l’attention et de la mémorisation et que cela a aussi des effets sur l’activité physique".

Plus de 1000 heures par an devant un écran en maternelle !

Michel Desmurget : "Un enfant de maternelle passe aujourd’hui 1000 heures par an devant un écran, un élève en élémentaire en CM1/CM2 : 1700, et un lycéen : 2400 h. On ne se rend pas compte, on se dit qu’une à deux heures par jour, c’est peu, mais cumulé sur une année... On arrive à un nombre d’heure affolant." Or, dès un quart d’heure par jour, on a des déficits… Michel Desmurget : "Un quart d’heure, c’est peu, mais si vous le passiez à lire une histoire à votre enfant, même lentement, c’est plus de 750 000 à 800 000 mots qu’aurait entendu votre enfant à la fin de l’année." [...]


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Quatre questions sur le nouveau projet de loi créant la fonction de directeur d’école

Un projet de loi qui ne traite pas réellement de la question des charges de travail des directrices et directeurs mais reste centré sur une obsession néo-libérale : gouverner le service public par injonctions et contraintes en ajoutant un échelon hiérarchique local et en le soumettant par l’insécurité du cadre d’emploi. Nous sommes bien loin des objectifs de la réussite scolaire !


Par Paul DEVIN

Le projet de loi créant la fonction de directeur d’école déposé le 12 mai dernier ne créant pas un statut de directeur, d’aucuns pourraient considérer que les changements qu’il induirait seraient en définitive sans conséquence majeure. Ils se méprennent. L’habileté de la proposition est qu’effectivement, renonçant à la création d’un corps spécifique de directeurs d’école, elle laisse croire qu’elle n’engage pas de transformations statutaires mais vient seulement répondre aux revendications liées aux conditions d’exercice de la fonction. Il n’en est rien….

Quelle finalité pour un emploi fonctionnel de directeur ?
Ce n’est donc plus par l’existence d’un corps spécifique que la loi va créer un cadre à la fonction de directrice ou directeur d’école mais par l’emploi fonctionnel. L’emploi fonctionnel est un détachement. Cela signifie que le directeur quittera le corps des professeurs des écoles, le temps de l’exercice de sa mission de direction. Son ancienneté continuera à progresser dans son corps d’origine mais sa rémunération sera calculée sur une grille liée à son emploi fonctionnel. Il ne deviendra jamais titulaire de son poste de directeur puisque qu’il est nommé pour une période déterminée que le DASEN pourra choisir de reconduire ou non. Et c’est justement pour permettre cela que les emplois fonctionnels ont été créés.
Il y a quelques années ce type d’emploi était limité à des hautes responsabilités intimement liées à l’exercice du pouvoir politique pour lesquelles le gouvernement nommait et révoquait grâce à un pouvoir discrétionnaire. Puis, ces emplois fonctionnels se sont développés dans la Fonction publique territoriale où ils permettaient de nommer et de mettre fin aux fonctions des collaborateurs politiques des élus. L’usage s’est répandu dans la Fonction publique d’État et hospitalière, avec une finalité claire de mise en tutelle de l’exercice des fonctions car la reconduction du détachement est liée à la seule volonté su supérieur hiérarchique, ce qui constitue d’évidence un rapport de contrainte.
Des études ont montré comment ce type d’emploi produit un sentiment permanent d’insécurité qui incite à un surinvestissement qui ne garantit en rien une amélioration qualitative du service : « Mais l’insécurité présente le risque de se transformer en spirale régressive pour l’individu si elle dépasse un certain seuil, or comment évaluer celui-ci ? Combien de dirigeants éprouvent une usure professionnelle accélérée face à de telles contraintes, et dès lors, quel est le coût humain et la durabilité d’une performance liée à l’insécurité ? De plus les effets organisationnels produits sont-ils garants de performance ou d’apprentissage organisationnels ? » (1)

En résumé : un cadre d’emploi qui entretient une pression hiérarchique permanente … [...]


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