mardi 16 février 2021

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (29)


Par Emmanuelle (maman de L, 6 ans)


Voici un retour à mi-année sur la manière dont L. vit et réagit à la lecture de La leçon de Professeur Hibou*.

L. a beaucoup mûri depuis le début d'année scolaire, il grandit et a trouvé en cette histoire un réel fil rouge rassurant qui lui permet de construire et d’enrichir sa propre réflexion. Nous le voyons assez nettement à la maison aussi bien avec sa sœur (4 ans) qu'avec nous les parents : en cas de conflit, il va rapidement être force de proposition pour désamorcer les tensions. D'une manière plus générale, il a compris qu'il était en mesure d'avoir une réflexion "valable", de l'exprimer et d'être écouté. Sans s'en rendre compte, il est en train de sensibiliser sa sœur.

Physiquement, il a pris conscience de son corps et parvient à associer ses sensations au rythme ressenti de son cœur.

De notre côté de parents, nous l'accompagnons, ni trop, ni trop peu. Se sentant écouté, L. a plus confiance en nous et vice versa.

* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

lundi 1 février 2021

« Vouloir le bien des autres à la place des autres est une forme de violence totalitaire »  ( Michel Maffesoli, sociologue né en 1944)

Une note du CSP annonce un nouveau programme de maternelle

 

Epargnée jusque-là, l'école maternelle va elle aussi être profondément modifiée par JM Blanquer. Arguant de la scolarisation obligatoire dès 3 ans, le Conseil supérieur des programmes (CSP) définit un recadrage important du programme de maternelle. La nouvelle école maternelle sera celle des fondamentaux, des évaluations nationales (de le PS à la GS), des listes de vocabulaire et surtout de la préparation de l'évaluation de CP. Car l'école maternelle sera axée sur la préparation à l'entrée en CP. Alors que les programmes existants donnent toute satisfaction, le ministre fait plus qu'amener un nouveau programme. Il construit une véritable rupture dans la culture professionnelle des enseignants de maternelle.


Par François Jarraud

Un angle nouveau

"L’instruction obligatoire dès 3 ans, en fixant un cadre commun, offre à tous les enfants les mêmes chances de réussir leur scolarité", affirme sans rire la Note du CSP. L’école maternelle est non seulement l’école de l’épanouissement, mais aussi l’école du langage. C’est pourquoi elle contribue grandement à lever le premier obstacle qui peut se présenter à certains enfants, celui d’une familiarité insuffisante avec la langue française. Or une certaine aisance dans le maniement du français, outre qu’elle conforte le sentiment d’appartenance du jeune enfant à la communauté nationale, lui est nécessaire pour qu’il soit en mesure d’apprendre convenablement à lire, à écrire et à compter à l’école élémentaire... Le 2 octobre 2020, un pas supplémentaire et décisif a été accompli pour conforter la place de l’école maternelle dans le système éducatif français : à la rentrée scolaire 2021, c’est l’école, et non pas seulement l’instruction, qui sera obligatoire à 3 ans pour tous les enfants".

C'est par ce contexte que le CSP justifie ses "propositions" pour le programme de maternelle. Tout au long de la Note le CSP explique qu'il apporte des améliorations au programme de 2015. Il faut dire que ceux-ci ont été très bien accueillis par les enseignants. Mais, avec cette Note, les références idéologiques du programme de maternelle changent et par suite les objectifs et les pratiques. Il ne s'agit pas d'un "nettoyage" du programme de 2015 mais bien d'une réécriture.

Le CSP n'e fait pas vraiment mystère quand il parle d'un "angle nouveau". "En 2014 et en 2015, l’élaboration de ce programme était guidée par une vision générale de l’enfant mettant l’accent sur son développement comportemental et psycho-cognitif. La loi rendant obligatoire l’instruction dès l’âge de 3 ans invite à reconsidérer ses priorités et ses finalités, et à veiller à la construction progressive, mais effective des apprentissages... Les trois années de scolarité préélémentaire doivent assurer à tous les enfants des acquisitions qui leur seront nécessaires pour aborder avec confiance le cours préparatoire. Sans pour autant être l’antichambre de l’école élémentaire, l’école maternelle doit permettre à tous les enfants d’accéder sans difficulté préalable aux apprentissages fondamentaux" [...]


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Comment devenir un "internat du XXIe siècle" ?

Par VERS LE HAUT (Think Tank dédié aux jeunes et à l’éducation)

Le ministère de l’Éducation nationale souhaitant faire de l’internat "un élément majeur pour lutter contre les déterminismes sociaux et donner accès à tous à l’excellence scolaire" a créé le label "internat du XXIe siècle" dont le cahier des charges vient de paraître.

Il précise son souhait de soutenir 240 "projets innovants qui permettront l’accueil de 13 000 élèves supplémentaires" d’ici 2022 :

- 100 résidences thématiques, principalement dans les collèges des zones rurales et de montagne, autour de "thèmes porteurs" (arts, sport, numérique, international, environnement et sciences…) ;
- 100 internats d’excellence afin de couvrir chaque département ;
- 40 internats du pro, dans le cadre du déploiement des campus d’excellence et de la mise en réseaux des lycées professionnels.

Le cahier des charges détaille les 6 critères retenus pour la labellisation  :

- L’ancrage territorial : son pilotage doit être "concerté avec tous les acteurs du territoire" ;
- Les projets éducatif et pédagogique, qui se doivent d’être cohérents ;
- Le recrutement des élèves : la politique de recrutement doit être "adaptée au projet de l’internat", définie et partagée avec l’académie. Il est également mentionné la mise en place d’une politique "tarifaire et sociale facilitant l’accès à l’internat" ;
- Les équipes professionnelles : mise en place d’une politique de recrutement spécifique "assurant un management efficient" ainsi que des "équipes formées aux métiers de l’internat" ;
- Les modalités d’hébergement : "attractives et sécurisantes", dans le cadre d’un "internat souple et ouvert" avec une "offre de restauration qualitative" ;
- Le pilotage du projet, conduit par un chef bien identifié, suivant une "architecture de gouvernance bien définie".

> Lire le cahier des charges

 
Réf. Lettre numérique du 17.12.20



Pourquoi l’enseignement à distance gâche la joie d’apprendre ?

Par Marianne Kutscher

Notre petit-fils Jan est élève de première année et vit avec nous depuis trois ans. Il est fasciné par la lecture et l’arithmétique, comprend très vite et aime apprendre. Son enseignante est enthousiasmée par sa classe, elle est très engagée gardant «les pieds sur terre». Jusqu’à présent, les médias numériques n’ont quasiment pas joué de rôle dans son enseignement. Comme je suis moi-même ancienne enseignante d’une école de rattrapage, Jan a bénéficié de conditions optimales dans l’enseignement à distance, avec une personne de référence professionnelle abordable et disponible. Pendant les 2 ou 3 premières semaines de fermeture d’école, nous avons eu beaucoup de plaisir, Jan effectuant ses tâches rapidement et volontiers. Les plans et fiches de travail imprimés l’intéressaient particulièrement.

Le matin, à 9 heures au plus tard, «la classe» commençait chez nous: Jan attachait pourtant une grande importance à ce que nous ne jouions pas à «la classe» et que je n’étais pas son enseignante – car, comme je le pense, son école et son enseignante sont des choses «sacrées» pour lui. L’enseignante de Jan a sérieusement veillé à ce que la matière soit préparée et retransmise le mieux possible, en général par courrier électronique. Elle ne cessait d’envoyer des photos de la mascotte de la classe, à savoir le zèbre Milo qui, comme les élèves, ne vivait plus à l’école, mais chez elle. Milo a posé des énigmes ou des tâches répondant toujours promptement par courrier électronique. Au début, Jan avait du plaisir d’avoir l’écho de Milo, mais bientôt l’attraction diminua au point de prendre note des réponses de Milo en vitesse et sans en demander davantage. Malheureusement, pendant toutes ces semaines, une seule réunion avec l’enseignante d’environ cinq minutes a pu se tenir, au seuil de notre porte d’entrée, à l’occasion de la remise des devoirs. Jan s’est apparemment réjoui de cette courte rencontre, mais me semblait retenir sa joie puisqu’il savait, c’était mon impression, qu’elle ne serait que momentanée et que personne ne savait si et quand «la vie normale» recommencerait.

Après les vacances de Pâques, Jan a commencé à se plaindre des tâches: pas toujours les pages pour la nouvelle lettre au «Caribou» (titre du manuel)! Pas toujours les fiches de travail! Je vais les faire cet après-midi comme «devoirs»! Ces «devoirs» ont été faits peut-être deux fois sans râler. Puis, il n’avait plus envie de les faire et les a reportés au soir ou au week-end [...]


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