mardi 15 mai 2018

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Paroles d'enfants : Témoignage de G.,4 ans


Réflexion livrée après la première écoute de « La leçon de Professeur Hibou »*

-        G. : Les enfants doivent aller à l’école, c’est pas bien du tout qu’ils jettent des trucs pas gentils aux amis ; ils ont organisé une fête et le Professeur Hibou a bien compris qu’ils étaient pas sages et qu’ils étaient gourmands aussi. C’est le Professeur Hibou qui travaille la nuit, moi, le jour et Mario et Maria aussi. C’était bien qu’il aille chercher un livre et qu’il lise pour qu’ils sont bien sages et gentils. Ils doivent s’asseoir et fermer les yeux et écouter son cœur. Il a dit qu’il faut pas faire mal à leurs amis. J’ai pas besoin de cette histoire pour savoir qu’il faut pas faire mal à ses amis, parce que je le sais déjà.

Trois mois plus tard :

G. adore travailler sur les marionnettes des personnages de l’histoire faites en classe. Elle tient Maria dans ses bras à la façon et avec tout l'amour d'une mère pour son nouveau-né.

-        La maîtresse : Toi qui travailles toujours sur l'histoire du Professeur Hibou, tu te rappelles que le jour où tu as entendu l'histoire,  tu avais dit que tu n'avais pas besoin de cette histoire pour être sage ?
-        G. : Oui, mais maîtresse, je t'ai dit ça parce que j'ÉTAIS sage avant de connaître l'histoire, mais quand je l'ai entendue, après, j'ai COMPRIS que quand on est sage c'est qu'on écoute son cœur et maintenant JE SAIS que pour être sage il faut écouter son cœur.

* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS
 

mardi 1 mai 2018

«  Le travail est l’amour rendu visible.  »  ( Khalil Gibran, poète, 1883-1931)

Poésie d’enfant : écoute ton cœur


Une petite fille pleure et M. va l’entourer de ses bras ; elle lui chante une chanson douce qu’elle improvise. Toute la classe s’arrête pour l’écouter. M. continue :

                   Ne pleure pas petite Mila
                   Ne pleure pas
                   Écoute ton cœur
                   Ne pleure pas petite Mila
                   Ça ne sert à rien
                   Écoute ton cœur
                   Ne pleure pas petite Mila
                   Si tu es triste dis-le-moi
                   Ne pleure pas petite Mila
                   Si tu pleures ton cœur sera malheureux
                   Ne te cache pas derrière ton doudou
                   Ne pleure pas petite Mila

Préserver notre espèce d’un eugénisme de masse

Dans une tribune au Parisien - Aujourd’hui en France, Jacques Testart, le «père» du premier bébé-éprouvette français en 1982, s’inquiète de la sélection génétique des embryons issus de la fécondation in vitro.



Jacques Testart, biologiste et « père » du premier bébé-éprouvette français en 1982. Coauteur, avec Agnès Rousseaux, de « Au Péril de l’humain : les promesses suicidaires des transhumanistes »*, Ed. Seuil.

« La modernité a popularisé le droit à l’enfant et commence à consacrer le droit à l’enfant de qualité. Ce dernier serait obtenu grâce à la sélection génétique des embryons issus de la fécondation in vitro (FIV), sauf si d’hypothétiques techniques de modification maîtrisée du génome devenaient disponibles. Certes, il est légitime de protéger ses futurs enfants contre les maladies graves mais l’élimination des embryons indésirables pourrait n’être qu’une illusion de garantie bonheur ou même de garantie santé pour ceux élus par le tri tant les causes d’imperfection et de frustration sont nombreuses et parfois subjectives.

Déjà on va jusqu’à choisir le sexe aux Etats-Unis ou à exclure celui qui louche en Angleterre et à refuser partout bien des caractéristiques humaines pourtant compatibles avec une vie digne d’être vécue. C’est à ce moment critique de l’histoire humaine que se profile une révolution conceptuelle permettant de générer des ovules et spermatozoïdes et donc des embryons, à partir de cellules banales comme celles de la peau. Ce qui multiplierait par 10 ou 100 le nombre des embryons accessibles au tri tout en évitant aux femmes les épreuves médicales de la FIV, c’est-à-dire que cela ferait miroiter pour tous les couples le mythe du bébé parfait choisi sans douleurs et sur des critères multiples.

Les règles de bioéthique diront-elles ce que sont les choix licites en les opposant aux choix de confort ? Les demandes seront sans fin et presque toujours soutenues par une angoisse authentique que la possibilité technique stimulera. Préserver notre espèce d’un eugénisme de masse exigerait alors que chacun comprenne l’énorme part d’illusions qu’apporte aussi l’innovation et que des interdits collectifs soient acceptés au niveau international.

Si la bioéthique sert à quelque chose, ce serait à empêcher que la puissance technique justifie le refus de toute limite [...]


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«L'éducation à la parole est le meilleur contrepoint au passage à l'acte»

Éducation - Interview de Philippe Mérieu, chercheur et écrivain, spécialiste des sciences de l'éducation. Il a, entre autres, publié «Éduquer après les attentats» aux éditions ESF en 2016.



Les actes de violence à l'école comme ceux survenus à l'école Jules Ferry de Colomiers et, à une autre échelle au lycée Gallieni de Toulouse, semblent, dans certains cas, prendre une tournure inquiétante ?

La violence scolaire ou la violence entre enfants, telle qu'elle est décrite dans «La guerre des boutons» était déjà assez sévère. Aujourd'hui, nous sommes face à un double phénomène qui est une augmentation de ces violences et, en même temps, une plus grande sensibilité à ces questions. Mais une sensibilité légitime et normale de la part des éducateurs. C'est extrêmement complexe à analyser. Quand cette violence se passe dans l'école, c'est le signe que la clôture entre la société et l'école a partiellement volé en éclats. Avant, l'école était un lieu relativement sacré dans lequel, quand on entrait, on mettait entre parenthèses ses antipathies personnelles. Aujourd'hui, elle est beaucoup plus poreuse aux questions individuelles, aux questions sociales, sociétales, aux conflits ethniques et religieux. Cette clôture scolaire ne fonctionne plus comme elle a fonctionné auparavant. Et ce qui est vrai pour l'école l'est pour toutes les institutions publiques qui se sont construites autour d'un isolement relatif pour résister aux conflits. Cette sanctuarisation est désormais menacée. L'enfant arrive à l'école avec en lui toute sa vie personnelle, ses problèmes sociaux, économiques, parfois une idéologie qui lui a été transmise par sa famille [...]


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