vendredi 15 juin 2018

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (18)

Par Bérengère (maman de K., 4 ans)

En ce qui concerne "La leçon de Professeur Hibou"*, j'ai trouvé ce travail très intéressant et étonnant dans la démarche de réflexion autour d'une " leçon de vie " auprès de jeunes enfants.

K. aime beaucoup cette histoire, et l'écoute régulièrement à la maison au moment du temps calme, après le repas de midi. Je pense que K. a bien intégré la leçon dans sa vie quotidienne. Parfois, elle me dit qu'elle écoute son cœur ou que son cœur lui a dit "oui" pour faire telle ou telle action.

K. me rapporte aussi des évènements de la classe où un camarade n'aurait pas écouté son cœur ! Elle peut aussi me demander si j'ai écouté mon cœur ? En tant que parent, je me sers également de cette leçon pour interroger ma fille sur sa « mauvaise » action ou parfois tenter de l'arrêter. Ainsi, je peux lui demander : " Est-ce que tu as demandé à ton cœur si c'était bien ou pas ce que tu es en train de faire ? " ou bien " As-tu écouté ton cœur ? Qu'est ce qu'il t'a dit ? ". Cela lui permet de se rendre compte que son action, son geste ou sa parole ne sont pas "bons". Parfois maligne, elle a pu me répondre " Il m'a dit oui ", sachant très bien que ce n'était pas bien. 

J'ai transmis " La leçon de Professeur Hibou" à mon entourage (famille, amis) pour que chaque enfant et chaque parent puissent en profiter.
Un grand MERCI.


* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

vendredi 1 juin 2018

Lili Hosak


« Lili Hosak »(1) est un très joli petit film d’animation iranien sans paroles, destiné aux enfants à partir de trois ans : c’est l’histoire d’un poussin qui tombe à l’eau et de ses parents qui cherchent de l’aide auprès des autres animaux pour le sauver. Personne ne se sent concerné et, au grand désespoir du coq et de la poule, le petit poussin est sur le point de se noyer… quand survient une chèvre avec une cloche autour du cou. A la vue de la scène, son cœur s’allume. La chèvre part voir les autres animaux et sa cloche éveille le cœur de chacun qui devient lumineux ! Tous viennent alors autour de la mare et, dans une parfaite complémentarité, parviennent à sauver le poussin…
Voici les réactions des enfants de ma classe :

-        L. : J’ai trouvé que c’était beau. Ce que j’ai le plus aimé, c’est quand ils ont aidé le petit poussin.
-        M. : J’ai aimé quand la chèvre, elle a sonné la cloche et qu’elle a réuni tous les animaux pour le petit.
-        B. : Ils sont tous réveillés, les animaux. La chèvre a sauvé le petit oiseau.
-        J. : Il faut écouter son cœur tout le temps.
-        E. : Il faut aller en aide si quelqu’un a besoin.
-        O. : J’aimais bien quand le corbeau a donné ses diamants à la poule. (La joie du corbeau était telle –quand le poussin a été sauvé- qu’il a donné son trésor que, dans un premier temps, il ne voulait pas quitter).
-        N. : J’aimais bien quand la cloche a sonné et que tout le monde est venu.
-        L. : Moi, j’ai retenu qu’il faut aider les autres, ceux qui sont en danger. Et qu’il ne faut pas s’en ficher.
-        R. : Ça m’a rappelé qu’il faut écouter son cœur et aider les autres.
-        C. : J’ai aimé quand le cœur des animaux s’est allumé.

-        La maîtresse : Votre lumière est-elle allumée ?
-        L. : En moi, il y a des paillettes qui bougent dans la lumière ; elle est toute jaune, la lumière !
-        C. : Ma lumière éclaire tout !
-        I. : J’ai une fleur toute brillante avec une lumière jaune et violette. Elle brille et elle est ouverte.
-        J. : Ma lumière est de toutes les couleurs et dedans il y a une fleur.
-        B. : Ma lumière s’est allumée.
-        V. : J’ai senti un arc-en-ciel multicolore et ma lumière était dorée avec des paillettes.

(1) Les contes de la mère poule : trois merveilles de l’animation iranienne. Le poisson arc-en-ciel – Shangoul et Mangoul – Lili Hosak. Arte VIDEO collection du préau.

Méthodes d’apprentissage

Puisqu’on continue à parler de méthodes d’apprentissage, le ministre de l’Éducation nationale en tête, ce n’est pas de leur efficacité qu’il faudrait discuter mais pourquoi on s’acharne à en trouver et pourquoi les pouvoirs veulent les imposer.


Par Bernard Collot

Viendrait-il à l’idée de quelqu’un qu’il y aurait des méthodes pour que les enfants apprennent à marcher et à parler ? Bien sûr on peut donner quelques conseils, faire quelques suggestions, surtout pour rassurer s’il y en a qui s’inquiètent, d’ailleurs ce sont généralement les grand-mères qui le font « ne t’inquiète pas ma petite, toi-même tu n’as commencé à marcher qu’à 22 mois, et après tu t’es sacrément rattrapée ! »

Vous me direz « à l’école ce n’est pas pareil. Il y a les programmes, il y a tout le monde à faire marcher en même temps, il y a l’administration et les parents qui attendent des résultats, il y a les passages dans les autres classes, il y a les diplômes… » C’est vrai, il y a tout ça, curieux d’ailleurs que personne ne se demande pourquoi il y a tout ça à surtout ne pas toucher.

Je ne dirai pas une fois de plus que l’apprentissage de la parole est l’apprentissage le plus complexe qu’un petit humain ait à réaliser… sans méthode. Le problème devrait donc être compris ainsi : pourquoi se complique-t-on la vie et surtout celle des enfants en les mettant dans des conditions et une architecture de vie découpée en morceaux qui nécessitent une méthode pour arriver à des « résultats » imposés et programmés ?

Vous me direz que LA méthode pour arriver à des RESULTATS est bien ce qui a fait avancer l’humanité : Descartes a fait la sienne, puis Edgar Morin[1] encore que l’on puisse dire que celle d’Edgar Morin conduit plutôt à une non-méthode de la complexité alors que Descartes tentait plutôt de simplifier méthodologiquement la complexité. On parle d’ailleurs plutôt d’approche, analytique pour le premier, systémique pour le second.

Vous me direz que l’agriculture a bien été conduite par des méthodes. Oui, mais ce n’est qu’à partir de l’ère industrielle qu’ont été introduite des méthodes scientifiques pour des productions de masse et uniformes, vous savez ce à quoi elles ont conduit. Mais il y a bien quand même aujourd’hui des méthodes en agrobiologie comme la biodynamie ou la permaculture ! Exact, mais c’est justement pour retrouver un sol vivant et une croissance naturelle que les méthodes de culture industrielle ont détruits ! Une méthode pour retrouver le naturel qui, lui, se passe de méthodes puisqu’il suffit alors de… suivre les besoins des plantes que l’on veut cultiver et dont chacune se débrouille à sa façon et à son rythme.

Voilà peut-être ce qui explique la recherche forcenée d’une méthode à appliquer à tous : sans méthode, il faudrait suivre chacun dans sa façon de se construire [...]


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Lettre ouverte de Hubert Montagner au Président de la République

Une nouvelle fois (voir ses autres appels) Hubert MONTAGNER s’adresse au Président de la République dans une très longue lettre ouverte dont nous publions quelques larges extraits.

(le document entier à télécharger : lettre_ouverte_montagner).


Par Bernard Collot

Lorsqu’un scientifique de renommée mondiale explique sur quoi devrait reposer la prise en considération des rythmes biologiques et cognitifs des enfants, ce qui revient à dire aussi prendre en considération l’enfant, il devrait être difficile à n’importe quel dirigeant (présidents, ministres…) de s’asseoir dessus. Mais, on comprend aussi que, ce faisant, c’est bien au-delà de modifier une nouvelle fois quelques horaires qu’il faudrait qu’ils s’attellent [...]

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Des expérimentations pas anodines

Première conférence du Conseil scientifique de l’Éducation nationale, jeudi 1er février 2018 au Collège de France : « Le rôle de l’expérimentation dans le domaine éducatif ». Après plus de six heures d’intervention, ce qui m’a semblé inquiétant...


Par Catherine Chabrun

Jean-Michel Blanquer, accompagnant le président au Sénégal, une courte vidéo introduit le colloque. Rien de nouveau dans son message, j’ai juste relevé que nous allions assister au meilleur de la recherche internationale moderne. La plupart des expériences présentées sont « randomisées », c’est-à-dire avec les mêmes étalons que des essais cliniques (médicaments par exemple).
« La randomisation (de l’anglais random, signifiant hasard) est une méthode qui permet d’introduire un élément aléatoire dans une étude. Utilisée notamment dans les essais thérapeutiques destinés à tester une substance médicamenteuse, elle consiste par exemple à distribuer au hasard un placebo (substance dénuée d’effet) ou la substance médicamenteuse testée. » (Larousse médical) Les interventions sur les études et différents rapports nationaux et internationaux (DEPP, PIRLS, OCDE…), n’ont rien appris de ce qu’on savait déjà.

Pourquoi le choix de ces expérimentations ? Trouver dans les expérimentations ce qui peut être reversé dans notre école, car scientifiquement prouvé.

Mes inquiétudes portent sur le métier d’enseignant [...]


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