mardi 17 décembre 2019

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'une enseignante

Par Julie, professeur des écoles de cours préparatoire

Kylian est un élève brillant. A l’entrée au CP, il était déjà lecteur et se montrait très à l’aise dans l’ensemble des domaines d’apprentissage. Au premier récit de l’histoire de la leçon du Professeur Hibou, je l’ai pourtant senti peu réceptif.
Puis, au fil du travail sur le Professeur Hibou, j’ai essayé de l’interroger afin de savoir ce qu’évoquait pour lui ce récit, je lui demandais s’il arrivait à écouter son cœur, et lui me répondait systématiquement « non ! ». Jusqu’au jour où il m’a dit : « Mais maîtresse arrête, un cœur ça parle pas !! ».
Bien qu'il soit un élève brillant, la conscience du cœur ne lui est pas chose aisée !

dimanche 1 décembre 2019

«  Le plus grand danger réside dans notre ignorance : nous savons chercher les perles dans la coquille des huîtres et le charbon dans les entrailles de la terre, mais nous ignorons le germe spirituel caché en l’enfant quand il vient au monde pour rénover l’humanité.  »  ( Maria Montessori, médecin et pédagogue, 1870-1952)

La situation actuelle des écoles en Suède nécessite plus de personnel de sécurité

Horizons et débats. Le professeur Inger Enkvist publie régulièrement dans divers médias des articles sur la situation actuelle des écoles suédoises. Sa «chronique» parue dans «Svenska Dagbladet» contient un exemple expliquant pourquoi l’économie suédoise a toujours plus de difficultés à trouver du personnel qualifié et cela malgré de grands investissements dans le système scolaire et malgré la concurrence en public des politiciens pour trouver le meilleur type de réformes scolaires.


Par Inger Enkvist

Le 12 avril 2018, le quotidien «Dagens samhälle» a publié une édition sur le thème de l’école. La grande nouvelle réside dans le fait suivant: toujours plus d’école ont besoin de personnel de sécurité parce que la violence sévit. L’article énumère des écoles suédoises de toutes les parties du pays, dans lesquelles on ferme les portes à clé, on fixe des plaquettes d’identité sur les habits et on entoure la cour de récréation de murs, afin qu’aucune personnes étrangère ne puisse accéder à l’école. Etant donné que les problèmes concrets ne sont pas réglés par la société, l’école doit protéger son fonctionnement et ses locaux. L’investissement financier prévu est réservé aux installations mises en place et au personnel de surveillance. Si l’on considère la relation entre l’école et la violence, il faut distinguer deux aspects différents: l’un est celui qui vient d’être décrit, c’est-à-dire de tenter d’empêcher toute personne étrangère de pénétrer dans l’école, de la menacer ou de la dévaster.
L’autre aspect est la violence à l’intérieur de l’école, car à l’heure actuelle, elle applique un principe pédagogique – appelé «intégration» – qui entraîne des effets sérieux. La conséquence en est que le droit de chaque élève de fréquenter une classe ordinaire prime sur le droit des autres élèves d’obtenir un enseignement efficace. Petit à petit, on a aboli les classes spéciales et on a intégré des élèves présentant toutes sortes de problèmes dans des classes ordinaires sans tenir compte des conséquences [...]


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Écrans : « Nous sommes face à un scandale sanitaire »

Entretien avec Michel Desmurget, directeur de recherche à l’Inserm et auteur de « La Fabrique du crétin digital », un livre qui fait la synthèse des travaux scientifiques sur les effets réels des écrans.


Propos recueillis par Paula Pinto Gomes

La Croix : La littérature scientifique est « indiscutable » sur les effets des écrans domestiques. Vous écrivez : « Plus les élèves utilisent les écrans, plus leurs notes s’effondrent. » Sur quels critères se basent ces études ?

Michel Desmurget: La plupart des études suivent une méthodologie classique en prenant en compte les grands facteurs susceptibles d’influer sur la réussite scolaire comme le niveau socio-économique, l’âge et le temps passé sur les différents écrans. D’autres appliquent des protocoles plus expérimentaux en donnant des écrans à des familles qui n’en possèdent pas, pendant quelques mois. Toutes comparent des milieux sociaux équivalents. Et toutes aboutissent aux mêmes résultats : au-delà de 6 ans, dès une heure par jour – et même une demi-heure si on en fait une lecture stricte – les résultats scolaires baissent.

S’il n’y avait que des corrélations sèches, on pourrait douter. Mais on comprend très bien les mécanismes à l’œuvre. Dans l’une des études, on a demandé à des enfants d’apprendre une liste de mots. Certains ont ensuite joué à un jeu vidéo d’action pendant une heure. D’autres n’ont rien fait de particulier. Le lendemain, on a vérifié le vocabulaire retenu. Ceux qui n’avaient pas utilisé d’écrans avaient oublié 20 % des mots. Ceux qui avaient joué au jeu vidéo en avaient oublié quasiment la moitié [...]


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La ferme urbaine où les jeunes en rupture reprennent leur vie en main

L’association les Fermiers de la Francilienne accueille des jeunes gens condamnés à des travaux d’intérêt général. À la ferme P13, à Villetaneuse, en Seine-Saint-Denis, ils n’apprennent pas le métier d’agriculteur mais se « remobilisent » au contact de la terre et des animaux.


Par Lorène Lavocat

Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), reportage

La rue qui traverse les longues barres d’immeubles débouche sur un immense terrain vague. Au-delà, l’université Paris 13 dresse sa silhouette grise. Voitures et deux-roues se déversent en flot intarissable dans les artères de Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), en direction de la capitale, à une dizaine de kilomètres. À travers le vrombissement continu des véhicules, un bêlement incongru se fait entendre. Derrière les grilles ceinturant la friche, deux chèvres trottinent dans la gadoue. Plus loin, quelques poules se dandinent autour d’une vache qui broute paisiblement près d’une caravane. Comme si de rien n’était. « La campagne au milieu de la cité ! » rigole Dylan. Bienvenue à la ferme P13, 5 hectares de pâturage en plein cœur des quartiers populaires [...]


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