vendredi 24 avril 2015

Hyperactivité : entretien avec Yann Diener

Votre enfant est agité ? Vous vous sentez un peu dépassé ? Pas de problème, on va « gérer » ces « troubles » à coups de cachetons... Ainsi s’avance le traitement psychiatrique contemporain, à rebours de toute prise en compte de la complexité des sujets.


Un entretien avec Yann Diener, auteur de "On agite un enfant - L'Etat, les psychothérapeutes et les psychotropes" aux éditions La fabrique

En arrivant aux États-Unis, Freud aurait dit qu’il apportait la peste aux Américains en glissant la psychanalyse dans ses bagages. En retour, les États-Unis nous amènent aujourd’hui les thérapies cognitivo-comportementales (link is external), avec l’immense marché des « troubles » et des médicaments qu’elles inventent. Dans le champ médico-social, plus particulièrement dans les Centres médico-psychopédagogiques (CMPP) financés par la Sécurité sociale, les psychanalystes qui accueillent des enfants, des adolescents et leurs parents résistent encore à la tentation de considérer leurs patients comme des « fauteurs de troubles » qu’il faudrait « traiter », « évaluer »... « dresser ». 

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Campagne " Ecrans en veille - Enfants en éveil "

Nous vous invitons à rejoindre le mouvement : Écrans en veille-Enfants en éveil



En effet, comme professionnels de l’enfance, vous n’êtes pas sans savoir que de nombreuses recherches démontrent et confirment aujourd’hui les dangers de la télévision plus particulièrement pour les enfants de moins de 3 ans. Ceci est compréhensible au regard du développement des enfants : 

1. Le bébé se développe en mettant en bouche, regardant, touchant, manipulant, jetant, courant, expérimentant, jouant... A travers ces activités, il développe sa motricité fine, ses repères dans l’espace à trois dimensions et sa capacité à interagir avec ce qui l’entoure. Il a besoin d’activités engageant ses dix doigts et l’ensemble de son corps. Les écrans allumés accaparent toute son attention et risquent de le rendre agité, de nuire à sa concentration. Tout ce temps passé devant les écrans, il ne le passe pas à développer des capacités primordiales pour son évolution. 

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L’informatique scolaire, entre pédagogie et marchés

Lorsque je dois résumer en une phrase ma position sur l’introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’école (TICE ), j’ai coutume de dire qu’elles répondent davantage aux pressions des milieux économiques, friands de marchés et de main d’œuvre compétitive, qu’à des besoins pédagogiques. Mais lorsque j’expose ce point de vue, je me fais souvent traiter de « passéiste », voire de « briseur de machine », de luddite du 21e siècle.


Par Nico Hirtt

Pourtant, rien n’est moins vrai. J’appartiens au contraire à une génération qui s’est d’autant plus passionnée pour l’informatique et ses applications qu’elle a assisté à leur éclosion. Lorsque j’étudiais la physique à l’université, au milieu des années 1970, nous passions une grande partie de notre temps libre — et même parfois du temps où nous étions sensés assister aux cours — à perforer des cartes et à relire des listings rédigés dans un langage Fortran aujourd’hui désuet. Il fallait de longues heures de travail, de relecture attentive et de correction méticuleuse, pour aboutir à de petits programmes qui tournaient ensuite sur l’ordinateur central de l’université. On y avait généreusement accordé quelques millisecondes de temps de traitement à chaque étudiant.

On ne s’étonnera donc pas si, quelques années plus tard, alors que je commençais à enseigner les mathématiques dans une école secondaire, je me ruai sur les tout premiers « ordinateurs personnels » arrivant sur le marché et en fis immédiatement acheter quelques uns par mon école. 

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