dimanche 15 novembre 2020

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Paroles d'enfants : bilan de journée (1)


Après la lecture de
« La leçon de Professeur Hibou »* en mater-nelle, les bilans de la journée s’avèrent souvent intéressants et fructueux… notes prises en classe multi-âges (3 à 5 ans).

 

-        La maîtresse : Comment vous sentez-vous en cette fin d’après-midi ?

-        La majorité des enfants : Content.

-        Une minorité : Pas bien.

 -        Quelques enfants : Moyen.

 

   

-         La maîtresse : Pourquoi, parfois, vous vous sentez bien et parfois pas bien ?

-        R. : Je ne me sens pas bien parce que je me dispute trop avec L., E. et M.

-        La maîtresse : Qu’est-ce vous pouvez faire pour vous sentir mieux ?

-        R. : Parfois, il faut se séparer.

-        L. : Il faut pas se dire des méchancetés quand on joue.

-        M. : Des fois, il ne faut pas jouer ensemble.

-        N. : En ce moment, je fais pas de bêtises, j’écoute le soleil dans mon cœur.

-        F. : Professeur Hibou, il m’a dit qu’il faut pas crier dans les toilettes.

-        N. : Mon cœur n’est pas content parce que j’ai détruit ce qu’a fait mon copain.

-        E : Mon cœur, il m’a dit : si j’écoute la maîtresse, je me sentirai bien, je serai calme.

-        J. : Mon cœur, il m’a dit que je suis bien parce que je me dispute pas avec les copines.

 * "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

 

dimanche 1 novembre 2020

«  La nuit n'est tombée que pour ceux qui se sont laissés tomber dans la nuit. Pour ceux qui sont vivants "le soleil est neuf chaque jour".  »  ( Cornélius Castoriadis, philosophe, économiste et psychanalyste grec, 1922-1997)

Jean Jaurès, « Aux instituteurs et institutrices »


Par « La Dépêche » du dimanche 15 janvier 1888


Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fierté unie à la tendresse. Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort  [...]

Réchauffement climatique : comment s’habiller au lycée ?

Par Prof femme en collège

Le corps de chacun lui appartient.

Les enseignants, dont certains sont pourtant sans complexes, ou craignent le chaud, viennent rarement au collège ou au lycée en débardeur à bretelles spaghetti ou en bermuda....
Il est bon, à un moment ou à un autre de la vie, d’apprendre à différencier la tenue pour travailler de la tenue de plage. Pas parce que la tenue de certaines demoiselles déconcentrerait des mâles en rut, pas parce que la tenue des mâles perturberait la pudeur de demoiselles, mais parce qu’on ne va pas au travail comme on est au camping, c’est peut être malheureux, mais sans être extrémiste, cela fait partie des conventions de notre société, ici et maintenant.

Attention aussi, sexualiser le corps d’une enfant est malsain. Mais au lycée la plupart des jeunes gens ont atteint l’âge de la majorité sexuelle. Vouloir avoir le droit de coucher (ne nous leurrons pas...) et en même temps vouloir considérer un corps d’adulte comme non sexualisable alors qu’on le dévoile, c’est un peu antinomique. Nous sommes des êtres sexués. Qui normalement savons réfréner nos pulsions, ne pas les avoir dans le monde du travail.

Mais pour autant, a-t-on moins chaud en débardeur spaghetti échancré jusqu’aux mamelons qu’en débardeur à bretelles larges échancré jusqu’à la naissance des seins ? Difficile de prendre parti, pour la direction ou pour les élèves, sans avoir vu la tenue qu’elles portaient.

Toujours est-il qu’à titre personnel, en tant qu’enseignante, je continuerai à demander aux garçons qui portent leurs pantalons tellement bas qu’on voit la moitié de leurs sous-vêtement de le remonter (parce que la vue de leurs sous-vêtement doit rester du domaine du privé, et que je ne suis pas dans leur vie privée), et aux filles qui viennent en jean déchiré ou en jupe aussi courte que des ceintures comment elles réagiraient si je faisais pareil. Bizarrement, le lendemain, les jupes sont toujours là, mais plus longues....
Comme quoi, sans que ce soit une question de sexualiser l’attitude ou la vesture, c’est peut être seulement une question d’adaptation de la personne à son milieu, à son lieu de travail... Quelque soit le sexe de la personne qui fait la remarque, quelque soit le sexe de la personne à qui on fait la remarque (ce n’est pas normal si ce n’est qu’aux filles/femmes qu’il est demandé une tenue couvrante....)

Sinon, moi la prochaine fois que je dois faire cours dans une salle où il fait 35, je viens en maillot de bain.


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La suppression annoncée de l’instruction à domicile scandalise les familles

Quelque 50.000 enfants sont actuellement scolarisés en famille, dont la moitié pour des raisons médicales.


Par Marie-Estelle Pech

Afin d’enrayer la lente progression des déscolarisations, Emmanuel Macron a annoncé, vendredi, lors de son discours aux Mureaux, la fin prochaine de l’instruction scolaire à domicile, sauf justification médicale.

C’est une annonce choc qui laisse les familles concernées furieuses. Parmi les mesures de la loi sur le séparatisme, figurera l’obligation de l’instruction à l’école, sauf exceptions. Ce choix national restrictif est déjà celui de l’Allemagne, de la Croatie, de la Grèce et de l’Espagne. La mesure concerne 50.000 enfants français actuellement instruits à domicile. Les malades ou handicapés, qui représentent la moitié de cet effectif, pourront poursuivre cette forme d’éducation. Comme les enfants de familles en itinérance et les sportifs de haut niveau, précise le ministère de l’Éducation. D’autres exceptions suivront-elles? Ce sera l’enjeu de débats, certainement acharnés, devant le Parlement.

Ce mode d’éducation marginal ne concerne que 0,4 % des 12,4 millions d’enfants d’âge scolaire mais il augmente régulièrement: 35.000 en 2017, 41.000 en 2019 et 50.000 en 2020. Le gouvernement suit avec attention ce mouvement et a exigé un renforcement des contrôles en 2019.

Coprésidente de l’association Laia, Alix Fourest, qui a scolarisé ses deux enfants à la maison, à Toulouse, s’étonne de la «radicalité de la mesure». «Nous savions qu’Emmanuel Macron allait parler de nous et nous attendions à un énième tour de vis. Mais une interdiction pure et simple, non!», s’étonne-t-elle. Elle estime qu’avec cette annonce, le président «écrase une mouche avec un marteau» car les familles qui font ce choix pour des raisons de séparatisme religieux sont «extrêmement minoritaires»  [...]


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