vendredi 24 avril 2015

L’informatique scolaire, entre pédagogie et marchés

Lorsque je dois résumer en une phrase ma position sur l’introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’école (TICE ), j’ai coutume de dire qu’elles répondent davantage aux pressions des milieux économiques, friands de marchés et de main d’œuvre compétitive, qu’à des besoins pédagogiques. Mais lorsque j’expose ce point de vue, je me fais souvent traiter de « passéiste », voire de « briseur de machine », de luddite du 21e siècle.


Par Nico Hirtt

Pourtant, rien n’est moins vrai. J’appartiens au contraire à une génération qui s’est d’autant plus passionnée pour l’informatique et ses applications qu’elle a assisté à leur éclosion. Lorsque j’étudiais la physique à l’université, au milieu des années 1970, nous passions une grande partie de notre temps libre — et même parfois du temps où nous étions sensés assister aux cours — à perforer des cartes et à relire des listings rédigés dans un langage Fortran aujourd’hui désuet. Il fallait de longues heures de travail, de relecture attentive et de correction méticuleuse, pour aboutir à de petits programmes qui tournaient ensuite sur l’ordinateur central de l’université. On y avait généreusement accordé quelques millisecondes de temps de traitement à chaque étudiant.

On ne s’étonnera donc pas si, quelques années plus tard, alors que je commençais à enseigner les mathématiques dans une école secondaire, je me ruai sur les tout premiers « ordinateurs personnels » arrivant sur le marché et en fis immédiatement acheter quelques uns par mon école. 

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