mercredi 1 mars 2017

Apprendre sans professeur

L’abîme de la nouvelle culture d’apprentissage


Par Christoph Türcke

A l’époque pré-capitaliste, les employés devaient eux-mêmes apporter leur nourriture et les combustibles à l’usine. Ils devaient également prendre des mesures de prévention pour le temps de la retraite et payer eux-mêmes le médecin. Il a fallu de longues luttes acharnées des syndicats pour contraindre les entreprises à s’occuper de l’équipement approprié de la place de travail, de participer à la prise en charge des soins médicaux et de l’assurance vieillesse, du maintien du salaire en cas de maladie ainsi que de la formation continue.

Toutes ces responsabilités sont mises en question depuis qu’il y a ces petites machines universelles que chacun, à l’heure actuelle, peut mettre dans sa poche ou dans sa serviette. On peut s’en servir à l’usine et à la maison. Salle de séjour et bureau, temps libre et temps de travail se mélangent. Pourquoi devrait-on attribuer des emplois fixes pour des tâches ne demandant pas de lieux de travail collectifs fixes? Pourquoi ne pas considérer tout possesseur d’un ordinateur comme indépendant qu’on rémunère en tant que livreur de services rendus, au lieu de l’employer en permanence ? [...] 


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