"Notre système scolaire réclame une profonde mutation" affirme Antonella Verdiani, docteur en sciences de l’éducation, présidente du Printemps de l’Education. Pour preuve, les nombreux malaises que semblent rencontrer enseignants et élèves. Or des expériences éducatives heureuses existent, dont on pourrait s’inspirer. Le point sur ces pistes pédagogiques innovantes et une vision éducative qui pourrait tenir son rôle d’instrument d’émancipation de l’enfant.
Par
Interview d'Antonella Verdiani
Doctissimo : Quels sont les principaux défauts que présente le système scolaire actuel ?
Antonella Verdiani : L’école va mal, c’est indéniable et les réformes ministérielles successives semblent imperméables à toute innovation qui soutienne la prise en compte de la dimension existentielle des individus (élèves et enseignants), sans doute l’une des raisons du malaise ambiant. En cause, selon moi, la fragmentation grandissante du savoir en multiples disciplines, obligeant les élèves à interpréter la réalité comme un ensemble de morceaux d’un puzzle non recomposé et déstructuré.
A ce cloisonnement et morcellement du savoir pourrait correspondre une dangereuse fragmentation de l’être humain, c’est-à-dire le corps étant séparé des émotions, elles-mêmes séparées du mental, séparé de l’esprit… Rappelons que notre système repose sur un modèle créé sous Jules Ferry, au début du siècle, en plein développement de l’ère industriel. Cette époque était très influencée par une vision positiviste de l’humanité et du progrès, où le productivisme et la morale dominaient. C’est une vision dépassée aujourd’hui qui réclame une profonde mutation.
>> lire la suite
Doctissimo : Quels sont les principaux défauts que présente le système scolaire actuel ?
Antonella Verdiani : L’école va mal, c’est indéniable et les réformes ministérielles successives semblent imperméables à toute innovation qui soutienne la prise en compte de la dimension existentielle des individus (élèves et enseignants), sans doute l’une des raisons du malaise ambiant. En cause, selon moi, la fragmentation grandissante du savoir en multiples disciplines, obligeant les élèves à interpréter la réalité comme un ensemble de morceaux d’un puzzle non recomposé et déstructuré.
A ce cloisonnement et morcellement du savoir pourrait correspondre une dangereuse fragmentation de l’être humain, c’est-à-dire le corps étant séparé des émotions, elles-mêmes séparées du mental, séparé de l’esprit… Rappelons que notre système repose sur un modèle créé sous Jules Ferry, au début du siècle, en plein développement de l’ère industriel. Cette époque était très influencée par une vision positiviste de l’humanité et du progrès, où le productivisme et la morale dominaient. C’est une vision dépassée aujourd’hui qui réclame une profonde mutation.
>> lire la suite