samedi 26 octobre 2013

« Le rapport au savoir est devenu extrêmement douloureux pour les enfants »


Le Généraliste : En quoi l’école peut-elle être « toxique » pour l’enfant ?

Dr Nicole Catheline (Pédopsychiatre au Centre Hospitalier Henri Laborit de Poitiers) : J’ai une vision très négative de l’école. Depuis les années 90, les élèves subissent des pressions scolaires de plus en plus importantes avec des exigence de performance de plus en plus marquées et l’idée sous jacente que si l’on ne réussit pas à l’école on ne fera rien dans la vie… A cette pression sociale s’ajoute une exigence de connaissance énorme avec des programmes de plus en plus lourds … Et les parents surenchérissent. Du coup, le rapport au savoir est devenu extrêmement douloureux pour les enfants. 

Comment cela se traduit-il ? 

Chez les enfants les plus inquiets on voit apparaître de véritables anxiétés de performance, avec leur cortège de troubles du sommeil, baisse de l’appétit, irritabilité, etc. Par ailleurs pour faire face à cette pression et faire bloc face au monde des adultes les enfants se soutiennent entre eux, se regroupent et se solidarisent. L’appartenance au groupe devient alors très importante et celui qui n’y appartient pas ou qui est différent peut vite devenir le bouc émissaire de ses camarades. On voit ainsi apparaître des phénomènes de harcèlement qui n’existaient pas il y a 15 ans. 

Quel rôle le médecin peut-il jouer ? 

 Il faut conseiller aux parents d’arrêter de tout investir sur la performance scolaire de leurs enfants. Les encourager à relativiser l’importance des résultats et à miser davantage sur l’extrascolaire … .

 Cet article fait partie du dossier : les généralistes au banc de l'école

"Bébé à la carte" : des chercheurs européens critiquent un brevet américain

Une méthode proposant aux parents de choisir certains traits spécifiques chez leurs enfants à naître a été brevetée le mois dernier aux Etats-Unis, suscitant une réaction irritée de plusieurs chercheurs européens.


PARIS, 3 octobre 2013 (AFP)

"Il est clair que sélectionner des enfants de la manière préconisée par la méthode brevetée par la société 23andMe est hautement discutable sur le plan éthique", écrivent les quatre auteurs d'un commentaire publié jeudi par la revue Genetics in Medicine (qui fait partie du groupe Nature). Après cinq ans d'attente, la société 23andMe a réussi à faire breveter une méthode de sélection des gamètes des donneurs basée sur des calculs génétiques réalisées par ordinateur. La méthode décrite dans la demande de brevet prévoyait de sélectionner les donneurs d'ovules ou de spermes de manière à améliorer les chances de produire un bébé ressemblant aux caractéristiques souhaitées par le couple bénéficiaire. 

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