jeudi 15 décembre 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Semer la paix

Par Kodegui (enseignant à Lomé, Togo, en CM2)


Le fait d’appliquer cette leçon* durant ces deux années, m’a montré une autre façon de gouverner ma classe. C’est-à-dire, cette année j’ai décidé d’aider les enfants à gérer leurs problèmes eux-mêmes, en se fondant toujours sur le cœur afin qu’ils soient rapidement eux aussi autonomes et responsables.
En plus de cela, après le temps de silence matinal en classe, pour ne pas oublier les conseils de Mario et Maria, je donne à mes élèves une petite leçon de morale basée sur le cœur et qui devrait les amener à : pratiquer la démocratie à l’école et le respect mutuel, à aimer les autres, et à semer la paix dans notre classe et partout où l’on se trouve. 


* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

jeudi 1 décembre 2016

«  Il nous faut être conscient que le problème ne se limite pas aux écoles telles qu’elles sont conçues aujourd’hui et ne réside pas dans des questions de méthodes d’éducation, plus ou moins pratiques, plus ou moins philosophiques. Ou l’éducation contribuera à un mouvement de libération universelle en indiquant comment défendre et élever l’humanité, ou bien elle s’atrophiera comme il arrive à un organe devenu inutile dans le parcours évolutif d’une espèce.  »  ( Maria Montessori, médecin et pédagogue, 1870-1952)

Philippe Bihouix : «Avec l’école numérique, nous allons élever nos enfants "hors-sol", comme des tomates»

L’ingénieur et essayiste jette un pavé dans la cour de l’école. Non, le numérique ne permet ni d’apprendre mieux, ni de lutter contre les inégalités. Il est même nuisible à l’acquisition des fondamentaux, fait perdre le goût de l’effort et met en péril le métier d’enseignant.


Par Noémie Rousseau

Conformément au plan numérique pour l’éducation, lancé en mai 2015 par François Hollande, 175 000 collégiens et écoliers ont fait leur rentrée avec une tablette. Grâce à des «méthodes d’apprentissage innovantes», il promet de «favoriser la réussite scolaire», de «former des citoyens responsables et autonomes», de «préparer aux emplois digitaux de demain». Voilà un siècle que des technologies toujours plus en pointe se succèdent dans les classes, promettant inlassablement de révolutionner l’école. Mais le miracle n’a pas eu lieu. Et il ne se produira pas, prévient d’emblée Philippe Bihouix dans son nouvel essai le Désastre de l’école numérique (Seuil). Les résultats douchent systématiquement les espérances, et pourtant la course à l’équipement continue, onéreuse et nocive. Avec l’enseignante Karine Mauvilly, l’ingénieur et essayiste veut «jeter un pavé dans la mare», «ouvrir le débat», à l’heure où l’autre défi de la rentrée, c’est de laisser les Pokémon au portail des établissements scolaires.

En quoi l’école numérique est-elle un «désastre» ?

Elle est née sous une «mauvaise étoile» (de l’italien disastro), celle du besoin compulsif d’innover à tout prix, de la fascination naïve pour la technique et la nouveauté. Elle est une défaite, celle du «combat» pour une école plus juste : la fuite en avant numérique est d’abord le signe de l’échec de décennies de réformes du système scolaire. On n’a plus que ça à proposer, la technologie pour panser toutes les plaies du système scolaire [...]


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La maîtrise de la pensée

La maîtrise de la pensée : un enseignement élémentaire, observations d'un directeur d'école


Par un directeur d'école

L'année scolaire 2014/2015 m'aura été difficile, j'ai eu quelquefois l'impression de perdre pied face au groupe des élèves, comme un étonnement. Après de nombreuses années d'observations, de réflexions, d'échanges, de lectures, d'intérêt et d'engagement quotidien, d'échecs et de fatigue aussi, je me suis construit une représentation relativement précise de ma responsabilité d'enseignement. Même si celle-ci reste personnelle et globalement intuitive, elle constitue une assise, une confiance qui aurait dû me permettre de stabiliser convenablement l'espace de ma classe. Cependant, j'avoue avoir été parfois dérouté, confronté à des problématiques extravagantes en nombre et en intensité accrus [...] 

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A Aubervilliers, un collectif invente un autre collège

Une petite révolution est en cours dans l’Éducation nationale. A Aubervilliers, un collectif d’enseignants imagine un collège différent, dont le fonctionnement serait démocratisé, l’enseignement polytechnique, les décisions collectives... Un rêve dont ils espèrent convaincre l’institution de le concrétiser dans un nouvel établissement en 2017.


Par Marie Astier (Reporterre)

Tout a commencé par une grève : en 2010, à Aubervilliers, des suppressions de postes sont annoncées, alors que le nombre d’élèves augmente. Pendant deux mois, les profs des collèges du secteur protestent, se rencontrent, débattent. « On a discuté de l’école, de ce qui n’allait pas, se rappelle Isabelle Darras, professeure de lettres classiques. Puis on a appris que le département votait le budget pour construire un nouveau collège à Aubervilliers. » C’est le déclic : et si cet établissement à naître, dont les plans ne sont même pas encore dessinés, était justement l’occasion de repenser un collège différent ?

Au départ, ils sont quelques profs et un CPE (conseiller principal d’éducation), exerçant tous en zone « difficile ». Ils se réunissent dans un collectif, puis créent l’association pour un collège coopératif et polytechnique à Aubervilliers (A2CPA). Aujourd’hui, ils sont une dizaine de permanents, plus une trentaine de curieux réguliers.

Ils mettent une contrainte à leur imagination : le collège sera public et respectera la carte scolaire. « On fait un collège pour nos élèves, insiste Vincent Boroli, professeur d’EPS dans le 19e. On a envie d’offrir un service public d’éducation de meilleure qualité, et ce dans une des villes les plus pauvres de France. »

L’éducation nationale, usine à élèves ?

Trop d’élèves par classe, manque de moyens, direction parfois autiste. Tous sont insatisfaits des conditions dans lesquelles ils exercent leur métier. « On a plus l’impression d’être dans une logique d’usinage de l’éducation que dans un métier où on prend en compte l’humain. L’éducation nationale est basée sur un modèle très vertical où l’on applique des décisions sans avoir l’impression d’en être les auteurs », dénonce Vincent.

« Aujourd’hui dans le secondaire, les conditions ne sont pas créées pour que les professeurs travaillent en équipe. Or la transmission des savoirs est une affaire collective », observe André Sirota. Ce chercheur et professeur en psychologie à l’université Paris-Ouest, spécialiste de l’éducation, soutient activement le collectif.

Mais attention, avertit Séverine Labarre, professeure de lettres modernes, « on n’a pas pensé les choses en fonction de ce qu’on n’aime pas dans l’éducation nationale, on l’a construit en fonction de ce que l’on voudrait. » [...]


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Respecter les lois naturelles de l’enfant, la clé pour une grande révolution de l’éducation

Pendant trois ans, Céline Alvarez a porté un projet de classe unique dans la maternelle d’un établissement classé REP (Réseau d’éducation prioritaire) et plan violence à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Son expérience visait à montrer, grâce à un suivi scientifique des progrès des enfants, qu’une proposition pédagogique basée sur les mécanismes naturels d’apprentissage leur serait hautement bénéfique. Entretien avec une passionnée de l’éducation.


Pourquoi avez-vous décidé de mener une telle expérience ?
J’étais indignée par les chiffres alarmants de l’échec scolaire. Il faut savoir que, chaque année, 40 % de nos enfants sortent du CM2 avec des acquis fragiles ou insuffisants en mathématiques et en lecture. Les rapports de 2007 et de 2012 du Haut Conseil de l’éducation précisent que ces lacunes empêcheront les enfants de poursuivre une scolarité normale au collège. J’ai toujours été convaincue que l’école nous imposait un fonctionnement inadapté, contraire à nos « lois » d’apprentissage et d’épanouissement, mais ce chiffre fut un déclencheur. Après mes études de linguistique, il m’a décidée à infiltrer le système en passant le concours d’enseignante, et à obtenir carte blanche dans une maternelle où les trois sections étaient mélangées pour « voir » ce que donnerait un environnement de classe plus respectueux des mécanismes naturels d’apprentissage. Les enfants seraient-ils encore autant en difficulté ? Avant de mener cette expérience, j’ai étudié longuement la recherche cognitive, les neurosciences sociales et affectives, la linguistique, ainsi que les travaux de Maria Montessori.

Qu’est-ce que cela vous a appris sur le fonctionnement des enfants ?

Une chose merveilleuse : que ce dont ils ont besoin pour apprendre et s’épanouir est d’une simplicité insolente. Encore mieux : nous savons déjà intuitivement ce qui leur est nécessaire [...]


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mercredi 16 novembre 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (9)

Par maman de R. (4 ans)

"La leçon de Professeur Hibou"* a visiblement marqué R. et elle me l’a racontée avec beaucoup d’entrain et de joie. […]
J’ai trouvé l’histoire simple, émouvante et pleine de bon sens. Au lieu d’inculquer des préceptes, des valeurs « d’adultes » et d’utiliser des méthodes répressives, on essaye de faire réfléchir l’enfant, et surtout on lui montre que même « petit » il a et connaît les ressources humaines qu’il porte en lui. […] On est notre seul juge et si on écoute son cœur, le jugement est souvent « juste ». 


* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

mardi 1 novembre 2016

«  Seul ce qui est fécond est vrai.  »  ( Goethe)

L'imagination active

Par Psychanalyse Jungienne 

L'imagination active laisse advenir au conscient les premières manifestations spontanées venant de l'inconscient, constituées principalement des humeurs, des images et des sensations physiques. L'imagination active permet de donner une forme sensible aux contenus inconscients et de s'y confronter dans le cas où est ressentie une perturbation émotionnelle. Il s'agit de fixer son attention sur cette émotion et sur les images, ainsi que sur ce flot incessant de fantasmes issu de l'inconscient, qui y sont associées, puis de les laisser se développer librement, dans un état de rêverie semi-contrôlé par conséquent. Durant ce processus, le Moi doit adopter une méthode active, qui, sans influer sur le déroulement des images, reste partie prenante et garde une position éthique. Il devient détenteur de ces processus inconscients en se laissant pénétrer et saisir par eux. Il faut donc la distinguer de la rêverie passive. Active ne signifie pas pour autant que le conscient doive intervenir et diriger. 

Dans la conception de Jung en effet seules les images sont actives ; elles guident réellement, par leur libre développement, le train de fantasmes. Il s'agit donc davantage d'une méthode de médiation par l'image qui permet de représenter l'inconscient comme un partenaire réel. Pour Anthony Steven l'imagination active prouve que l'émotion et l'imagination sont deux grandeurs psychiques nécessaires au développement de l'individu ; la fantaisie n’est pas le moyen régressif d’éviter la réalité mais le modus operandi de la croissance psychique, c’est par elle que la vie conduit vers l’avenir.

Référence : Facebook  - "Problèmes de l'âme moderne" Jung

PAROLES D'ENFANTS... Le jardin imaginaire



Sur le thème du jardin, il y a un album que les enfants aiment particulièrement : « Le jardin voyageur »(1). Après l’avoir lu dans ma classe de maternelle, nous avons fermé les yeux et imaginé notre propre jardin intérieur : À quoi ressemble-t-il ?


         C. : Mon jardin, il est beau parce qu’il y a plein de fleurs. Bientôt, mes citrons vont pousser.
         R. : Mon jardin, il a cinq cerisiers, de l’herbe, des tulipes et des roses.     
         E. : J’avais une cabane dans un arbre et une passerelle qui passait dans tous les arbres.
         D. : Dans mon jardin, il y a des fleurs et des rosiers.
         H. : J’ai visité le château de l’ancien temps. J’ai vu plein de fleurs et je les ai arrosées.
         L. : Il y a des fleurs et des papillons qui volent autour des roses, des arbres avec de belles feuilles et aussi un nid d’oiseau.
        P. : Dans mon potager, j’ai senti qu’il y avait tous les légumes, tous les fruits et toutes les fleurs qui existaient.
        N. : Je suis entrée dans une grotte. Il y avait un petit olivier presque tout mort, je l’ai arrosé, il est devenu grand avec des olives.
        Q. : J’ai senti que sur les toits des maisons, il y avait des potagers et des fleurs. Il y avait des papillons partout et les fleurs poussaient tout le temps.
         J. : Il y a des fleurs avec des pétales multicolores.
          F. : J’ai senti qu’il y a plein de fleurs, des rosiers et un arbre très grand.
         B. : Dans mon cœur, c’était l’automne, il y avait trois escaliers, je suis monté en haut. Il y avait un énorme jardin avec des fleurs multicolores. Pendant l’hiver, il pleuvait. Quand c’était le printemps, je suis sorti dehors, les plantes étaient jusqu’au ciel.
        M. : Dans mon jardin, il y a un énorme arbre qui fait presque toute la planète. Il y a plein de maisons et plein d’animaux dans l’arbre ; et la terre, c’est de l’eau.
        L. : Avec mes plantes j’ai fait des maisons et un château. Après l’hiver, elles ont repoussé, je leur ai fait un petit câlin.
         F. : J’ai arrosé toutes mes fleurs.


(1) « Le jardin voyageur » de Peter Brown – Editions Nord Sud.

Un aspect inquiétant des nouveaux programmes du primaire

La question des compétences en lecture


Par Janine Reichstadt

Les nouveaux programmes pour le cycle 2 qui entreront en vigueur en septembre 2016 s’attachent à définir des objectifs et des prescriptions pour tous les enseignements dont bien sûr le français. Après la déclinaison de quatre compétences qui doivent être travaillées dans le cadre de cet enseignement : comprendre et s’exprimer à l’oral, lire, écrire, et comprendre le fonctionnement de la langue, chacune est reprise pour faire l’objet de trois développements. Ceux-ci portent sur : 1/ les attendus de fin de cycle, 2/ les connaissances et compétences associées, accompagnées d’exemples de situations, d’activités et de ressource pour l’élève, et 3/ des repères de progressivité.

Je fais le choix ici de m’attarder essentiellement sur la compétence « lire », mon objectif étant de souligner ce qui m’apparait comme une source d’inquiétude, car la façon dont on envisage de travailler cette compétence contient les ingrédients de la poursuite des échecs particulièrement graves que l’on enregistre aujourd’hui et qui ne font que s’amplifier [...]


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mercredi 12 octobre 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Écouter son cœur : la référence individuelle et collective naturelle

Par Monique

Lors de cette seconde année d’expérimentation de l’histoire « La leçon de Professeur Hibou » dans ma classe de maternelle en Moyenne Section, j’ai vu que les enfants étaient tout de suite profondément réceptifs à la leçon que leur faisait découvrir le Professeur Hibou, c'est-à-dire : écouter leur cœur pour se conduire avec sagesse.

Ainsi, par exemple, lorsque je leur ai demandé ce que leur avait appris cette leçon, l’un d’entre eux a répondu sans hésiter : « de plus faire la bagarre avec mes copains ». Il avait non seulement compris mais aussi fait l’analyse de son propre comportement, demandé et reçu la réponse de son propre cœur !

Par la suite, une petite fille, opposante, boudeuse, refusant toute forme de travail pendant plusieurs mois, est devenue agréable, calme, appliquée, et joyeuse au point qu’un jour je lui ai demandé ce qui l’avait faite changer à ce point et l’enfant a répondu, radieuse : « C’est parce que j’adore Professeur Hibou, j’ai très bien compris la leçon de Professeur Hibou ». Jusqu’à la fin de l’année, elle s’est resituée seule pour être sage, c’est-à-dire, selon ses propres mots, pour se sentir bien ! [...]


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samedi 1 octobre 2016

«  On a de tout avec l'argent, hormis des cœurs et des bons citoyens.  »    (Jean-Jacques Rousseau, écrivain et philosophe français, 1712-1778)

La Suède est-elle en train de créer une génération de petits cons ?

Le pays est régulièrement désigné comme modèle en termes d’éducation et de prise en compte de la famille. Mais même la perfection a ses travers...


Par Nadia Daam

S'il existait un Eurovision de l’éducation, la Suède figurerait à chaque fois sur le podium. Il faut dire que le royaume a mis toutes les chances de son côté en plaçant l’enfant au cœur de la société, si ce n’est à sa tête. Et que malgré l’absence d’un tel concours, le pays remporte néanmoins la timbale dans divers classements bien réels.

Le classement de l’Unicef sur le bien-être des enfants dans les pays riches, portant sur 29 pays, place chaque année les petits Suédois parmi les mieux lotis. En 2013, la Suède se situe à la 5e place (quand la France n’est que 13e) Elle remporte aussi de très bonnes places dans la plupart des critères: 2e pour le bien-être matériel apporté à l’enfant; 5e pour la santé et la sécurité...

La Suède est aussi l’un des bons élèves du classement annuel établi par l’ONG «Save the children». Réalisée dans 165 pays à travers le monde, et fondée sur des critères tels que la santé de la mère et de l’enfant, la nutrition ou l’éducation, l’enquête plaçait, en 2012, la Suède comme troisième pays où il fait bon naître.

C’est évidemment la politique familiale suédoise qui lui permet de faire figure de modèle. La Suède est en effet le premier pays à avoir instauré le congé parental dès 1974. Il est aussi l’un des plus avantageux tant en termes de temps accordé que de rémunération. Les parents disposent de plus de quinze mois de congé parental à répartir entre le père et la mère. Et il est [...]


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Appel de Beauchastel contre l’école numérique

Ce texte a été coécrit par une quinzaine d’enseignants en décembre 2015. Depuis, il circule de la main en la main. C'est une critique de l’informatisation et du numérique à l’école. Nous vous racontons son histoire dans cet article. Rue89


Ma journée d’école commence, la sonnerie vient tout juste de retentir, je rentre dans ma salle de cours et déjà je m’interroge : dois-je accueillir la classe ou me tourner vers mon écran pour effectuer l’appel électronique ?

Dans un souci de « diversification de mes pratiques », dois-je capter le regard des élèves à l’aide de l’écran de mon vidéoprojecteur, vérifier la mise en route de toutes leurs tablettes ou décider de me passer de tout appareillage numérique ?

Alors que la séance se termine, prendrons-nous le temps de noter le travail à effectuer à la maison ou dois-je renvoyer chaque élève devant son écran pour consulter le cahier de textes numérique que je remplirai en fin de journée ?

C’est la pause du repas ; à la cantine, que penser de ce flux d’élèves identifiés par leur main posée sur un écran biométrique et du bip régulier de la machine signalant son aval à leur passage ? 


Ces adolescents dans la cour scrutant sans cesse leur téléphone, ces surveillants et ces professeurs derrière leur ordinateur, tout ce monde se disant parfois à peine bonjour, est-ce cela le progrès ?

En fin de journée, dans la salle des profs, dois-je, toujours face à mon écran, trier mes courriels administratifs et remplir le cahier de textes numérique, ou ai-je encore le temps d’échanger de vive voix avec mes collègues sur le déroulement de cette journée de classe ?

Ces questions ne se posent pas en 2084 mais aujourd’hui, dans nos écoles, collèges et lycées. D’ailleurs, le numérique a déjà une emprise telle sur nos vies et celles de nos élèves, que parfois nous ne nous les posons même plus. Et pourtant, si on nous avait dressé un tel tableau il y a quelques années nous l’aurions trouvé outrancier.

Mais les innovations apparaissent progressivement, elles sont déjà dans l’air du temps avant de s’imposer à nous et il n’y a apparemment pas de limite à ce que l’on peut accepter. Accepter, nous nous y sommes maintes fois résignés, et nous sommes bien conscients que l’informatisation de l’enseignement n’est que le point d’orgue de son délitement [...]


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Un exemple de l’impact de la télévision sur nos jeunes

Dialogue d’une enseignante avec sa classe


Par Anne Noll

Aujourd’hui, les parents se demandent de plus en plus d’où proviennent les modèles de comportement des adolescents. Ils ne comprennent pas pourquoi leurs enfants sont impliqués dans le harcèlement moral soit en tant qu’acteur soit en tant que victime. Pourtant, eux-mêmes sont convaincus, dans leur vie familiale, d’offrir un modèle de vie différent et de les traiter avec respect. Les changements soudains d’attitudes des jeunes adolescentes, presque encore des enfants, leur paraissent incongrus. Pourtant, lorsqu’on regarde les émissions télévisées produites spécialement à l’attention des jeunes, on comprend mieux pourquoi ces derniers vivent d’autres valeurs que leurs parents. A l’aide des médias, et notamment de la télévision, on influence aujourd’hui massivement les jeunes gens. 

Mes élèves de 8e [2e classe d’école secondaire, après 6 ans d’école primaire / 4e en France, ndt.] m’avaient conseillé de regarder absolument une certaine émission à la télé. Dans cette série captivante, des jeunes femmes participent à un concours pour devenir mannequin [...]

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dimanche 11 septembre 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (8)

Par Luc (papa de L., 5 ans)

Cela fera bientôt 2 ans que Professeur Hibou à intégré la famille. D’une simple histoire d’animaux et d’enfants, reliant L. à l’école, « La leçon de Professeur Hibou »* est devenue une méthode d’échange et de réflexion avec L.. Professeur Hibou, neutre par nature, donne des outils de réflexion et d’analyse à L.. Avec un cadre et une méthodologie originale, « je demande à mon cœur... », L. comprend mieux l’impact de ses actes sur son environnement, leur efficience par rapport à une situation, leur justesse et leur justification.

D’abord utilisé lors de bêtises, nous utilisons de plus en plus Professeur Hibou dans des situations variées et complexes pour Léonie : un chasseur est gentil ou méchant ? … le nid des frelons peut-il rester là ?... doit-on emmener mon petit frère au zoo alors qu’il dort tout le temps ?... etc

L. n’est pas toujours d’accord avec ce que lui dit son cœur mais a conscience qu’en étant en désaccord avec lui cela peut rendre triste quelqu’un ou la mettre en danger. La leçon de Professeur Hibou est un peu un gros chêne dans lequel grimpe L.. Elle prend appui sur des branches très différentes, pas toujours droites mais qu’elle choisit et lui permettent de s’élever… sous le regard de ses parents. 


* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

dimanche 4 septembre 2016

A propos de la volonté et de l’obéissance…

Par Maria Montessori

Les préoccupations majeures à propos de la formation du caractère sont celles qui concernent la volonté et l’obéissance ; généralement on vise à réfréner la volonté de l’enfant, en lui substituant la volonté de la maîtresse et en exigeant de lui l’obéissance. Ces questions sont très confuses et il faut les mettre au clair. Les études de biologie ont établi que la volonté de l’homme fait partie du pouvoir universel appelé Hormé, lequel n’est pas une force du monde physique mais une énergie cosmique de la vie sur le chemin de l’évolution. L’évolution a ses lois, elle est loin de se produire par hasard ou au petit bonheur. En tant qu’expression de cette force, la volonté de l’homme doit modeler son comportement ; elle devient partiellement consciente chez l’enfant aussitôt qu’il a une activité quelconque à mener à bien, donc seulement à travers l’expérience. En étant naturel, il obéit à la loi.

C’est une erreur de croire que les actions volontaires des enfants sont désordonnées et parfois violentes ; le désordre et la violence ne sont pas des expressions de la volonté de l’enfant, car elles ne relèvent pas du domaine de l’Hormé. C’est comme si nous prenions les contorsions de quelqu’un en pleine crise de convulsions pour des actes dictés par sa volonté. Si l’on considère que tous les mouvements désordonnés chez l’enfant ou chez l’homme sont le fait de la volonté, on a tout naturellement le sentiment qu’il faut freiner ou briser cette volonté pour le rendre obéissant.

Un grand éducateur a dit : « L’essence de l’éducation peut tenir dans un seul mot : obéissance. » La logique humaine voudrait nous faire croire qu’en rendant un enfant obéissant on peut lui enseigner toutes les vertus et conclusion obligatoire, il sera vertueux ! Mais d’après ces principes, il semblerait que le vice fondamental des enfants soit la « désobéissance » et le problème est loin d’être résolu.

Heureusement, le problème n’est pas insoluble ! La volonté de l’homme ne s’exprime ni par le désordre ni par la violence, qui sont la marque de souffrance, de violation ! Mais tandis qu’on brise la volonté en un instant, son développement requiert un long processus, parce qu’il est croissance et dépend de l’aide fournie par son environnement.

On peut comparer le long processus de développement de la volonté au filage d’un fil ; le fil de la volonté se développe par l’activité dans un champ d’action qui va toujours s’élargissant et devient ainsi de plus en plus solide. En associant ces activités à un but central, comme mettre le couvert ou servir à table, on peut diriger continuellement la volonté des enfants vers le même but ; il en résulte une société par cohésion des volontés plus qu’une société par cohésion des sympathies. L’affectif n’est pas le plus important ici mais c’est la volonté qui est la force de cohésion et comme tous désirent –ou veulent- la même chose, il en résulte une société au comportement calme, merveilleuse à regarder. Mais auparavant il faut que la volonté ait été développée en chaque enfant.


Source : « Éduquer le potentiel humain » Ed Desclée de Brouwer - 2016

Les enfants font une loi contre l'abus de surveillance

Les enfants ne veulent pas être surveillés. C'est le message des élèves de l'école Parmentier de Maisons-Alfort qui ont élaboré une proposition de loi dans ce sens, dans le cadre du Parlement des Enfants, ouvert aux CM 2.


Par Le Parisien

Elle a été choisie par un jury national. Ce lundi, Carla, Xavier, Noa, Max et leurs vingt camarades de classe vont recevoir leur prix lors de la visite de l'Assemblée nationale, guidés par leur député-maire Michel Herbillon (LR). « Cette année, dans le cadre des programmes d'instruction civique et morale, nous avons travaillé sur la Déclaration des droits de l'enfant de 1959 et la Convention des droits de l'enfant de 1989. » En classe, après des échanges sur ces textes, la confrontation de leurs expériences et le suivi de l'actualité, les 24 écoliers de CM 1/CM 2 ont pointé du doigt « le hiatus entre les droits reconnus et l'utilisation de plus en plus importante au sein des familles de dispositifs de surveillance et de traçage des enfants, souvent à leur insu et au mépris de la liberté de choix ».Afin de remédier à certains « abus », ces élèves ont élaboré une loi visant « à encadrer la géolocalisation, la surveillance et le traçage des enfants ». Ils demandent notamment aux éditeurs de logiciels, fournisseurs d'accès et autres prestataires informatiques ou téléphoniques de s'engager à s'assurer que l'accord de l'enfant soit recueilli préalablement à la mise en place du dispositif. Ce lundi, ils arriveront peut-être à faire entendre leur voix à l'Assemblée nationale.

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Rencontre avec les autistes

Je viens de passer trois semaines de remplacement dans une classe d’intégration scolaire avec des autistes, une éducatrice et une stagiaire en psycho. Ce fut une entière découverte qui provoqua un changement radical dans la façon de me vivre dans mon métier.

Quand je suis arrivée pour remplacer l’enseignante, tout le monde était affolé : « Sans formation, comment allez-vous faire ? Attendez, je vais vous expliquer les dernières découvertes scientifiques concernant l’autisme, autrement vous ne saurez pas vous occuper des enfants ! ». J’ai simplement demandé qu’on me laisse le temps d’observer et de découvrir librement. J’ai plongé dans l’inconnu, le cœur ouvert et l’esprit heureusement dégagé de tout a priori, puisque « sans formation » !

En premier lieu, j’ai constaté que les blocages et les crises de ces enfants étaient provoqués par le forcing que l’on exerce sur eux en voulant les rendre « comme tout le monde ». Pour ma part, j’ai agi intuitivement et j’ai tout de suite dérogé à certains formalismes sans aucune signification pour eux tel le rituel du calendrier-météo-graphique-de-la-température que l’on pratique en début de journée dans beaucoup d’écoles ! J’y ai substitué un temps de silence, assis tous ensemble en rond, les mains posées sur les genoux, ou d’écoute de musique douce et de berceuses. L’effet fut immédiat et spectaculaire : présence, sourires, recherche de contact physique, respiration consciente accompagnée d’un mouvement de la main et même, plus tard, paroles et manifestations de joie chez un gamin [...]


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lundi 15 août 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Cette histoire est vraiment extraordinaire

Par Marjorie (Auxiliaire de vie scolaire)

Au cours de l'année 2015 j'étais Auxiliaire de vie scolaire dans une classe de petite, moyenne et grande sections en maternelle.

Vers le milieu de l'année, la maîtresse a lu aux enfants une histoire qui s'intitule La leçon de Professeur Hibou (1) qui raconte comment deux enfants Mario et Maria, qui étaient méchants avec les animaux de la forêt, ont appris à devenir sages grâce à la leçon de Professeur Hibou qui dit qu'il faut écouter son cœur qui peut dire oui, qui peut dire non, mais toujours dit ce qu'on a à faire pour être sage et pour être bon.

Les élèves ont immédiatement été passionnés par l'histoire en s'identifiant aux différents personnages. Tout un travail s'est organisé autour de cette histoire, des travaux manuels etc. La maîtresse s'en est aussi servi pour faire travailler les enfants (apprentissages scolaires). De plus, une petite pièce de théâtre a été créée avec des marionnettes afin que les enfants jouent l'histoire devant une autre classe ; les enfants se sont vraiment approprié l'histoire. J'ai pu constater que cette histoire a eu un effet apaisant et très bénéfique pour la classe. Ainsi, les enfants nous racontaient chaque jour ce qu'ils avaient demandé à leur cœur et ce que celui-ci leur avait répondu. De plus, la maîtresse a remis à chaque élève un livret illustré de l'histoire, ce qui a permis aussi aux parents de connaître l'histoire. J'ai moi-même lu l'histoire à mon fils de 6 ans qui a été vraiment fasciné. Il a voulu que l'on mette la leçon du Professeur Hibou dans un cadre et très souvent, je me sers de cette morale pour le faire réfléchir sur son comportement ; et lui-même me confie ce que son cœur lui dit.

Cette histoire est vraiment extraordinaire pour les enfants, je pense qu’ils se rappelleront encore longtemps de la leçon de Professeur Hibou. 


(1) "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

lundi 1 août 2016

«  Toute loi, prescription ou défense, édictée en vue du soi-disant intérêt de la masse au détriment des individus, est une duperie. Que l'individu se développe au contraire dans la plénitude de sa liberté, et la masse jouira d'un bonheur total fait de tous les bonheurs particuliers.  »  ( Jules Verne, écrivain français, 1828-1905)

Comment les enfants résolvent-ils les disputes ?

Les disputes à l’école sont le lot quotidien de certains enfants qui n’ont pas encore trouvé leur stabilité psychologique ni leurs repères dans le collectif. Il y a deux façons d’y réagir pour l’adulte référent : soit il coupe court et punit l’ « agresseur » apparent, soit il demande aux enfants concernés de trouver la solution par eux-mêmes. Voici des réponses obtenues en conseillant aux enfants de demander à leur cœur ce qu’il convient de faire dans chaque cas.


-        N. : Il faut s’écouter.
-        B. : Parfois, il faut se séparer.
-        L. : Il ne faut pas se dire des méchancetés.
-        M. : J’ai demandé pourquoi avec mes copines on se dispute tout le temps. Mon cœur a répondu : parce qu’on est vraiment trop excitées. A partir de ce moment, il faut vraiment se séparer. Quand on est calmé, on peut revenir.
-        I. : Quand on sent la pression, quand on va se disputer, on va vite courir quelque part ; on réfléchit ; quand on a vraiment pensé qu’on ne peut plus se disputer, on retourne voir les copines et on dit : « désolé ! »
-        V. : Il faut écouter le copain et ensuite il ne faut pas laisser tomber son copain s'il pleure.
-        J. : Mon cœur, il a dit que quand on parle, il faut se laisser la place.
-        R. : Quand on se dispute, on va s’asseoir et on demande à son cœur si c’est bien ou pas ; après si on se dispute encore, on va de nouveau s’asseoir et demander à son cœur…
-        M. : Quand je pense à ma petite sœur dans la journée, je suis complètement sage car je me dis que je suis la grande sœur, la grande sœur qui est sage, et du coup, je ne me dispute pas.
-        P. : Si quelqu’un fait pleurer une copine, mon cœur, il a trouvé un autre moyen : on peut se séparer ou on peut fermer les yeux là où on est et demander si oui ou non on doit se séparer. S’il dit oui, on se sépare, s’il dit non, on n’a pas besoin de le faire, on change de jeu.
-        L. : Avec mes copines, quand on se dispute, on trouve toujours une solution.
-        E. : Tous les trois, avec mes copains, on aime T. et on se la prête.
-        O. : Il y a des bêtes féroces qui me disaient de faire des bêtises ; j’ai écouté mon cœur et je ne l’ai pas fait.
-        R. : Ma fleur (celle visualisée dans le cœur), elle parle, elle m’a dit que si on est sage et qu’on ne fait pas de bêtises, quand on est grand, on fait pas de bagarre.

Il est intéressant de noter la complémentarité des réponses qui viennent spontanément aux enfants concernés par la même situation conflictuelle. Par exemple quand deux enfants se disputent un objet :

-        E. : Je ne dois pas prendre quelque chose à l’autre.
-        L. : Il ne faut pas me disputer pour ça.

Chacun s’étant remis en question de son côté, la relation peut alors immédiatement reprendre en étant complètement apaisée. Il est temps pour nous, adultes, de laisser tomber le vieux principe de la répression pour guider l’enfant vers la voix de son cœur.

Un amour de Descartes

L’enfant levier / Quand la vie du philosophe rationaliste est ébranlée et transfigurée par le chaos de l’enfance.


Par Descartes

« Que n’ai-je ton âge ? Que ne puis-je me faire une âme d’enfant, que nos cœurs se fassent mieux écho ? Être à hauteur de tes secrets. Regarder le monde à ta clarté plutôt qu’à l’ombre de ma raison.
J’aurais voulu que tu m’aies donné la vie… C’est moi qui suis ton enfant, toi qui m’as délivré de la nuit de l’ignorance, enfant du vrai savoir. Ouvre-moi les chemins de tous les hasards, le ciel de tous les envols. Ton âge est celui de l’humanité. Je n’ai que quelques jours. […] Il ne m’est de vraie gloire que les jours insensés passés auprès de toi, ma tendre douce. Hors ça, quêtes d’orgueil, vains discours et mots de cendre. »

Réf. Descartes cité dans « Un amour de Descartes » de Jean-Luc Quoy-Bodin, éditions Gallimard

Apprendre par coeur

Par Rita Brügger

Au Forum économique mondial 2016 de Davos, les participants des domaines de l’économie et de la politique se sont concertés au sujet de l’intelligence artificielle. Leur jugement: la 4e Révolution industrielle apporte des changements beaucoup plus importants que l’industrialisation précédente. Les machines se rapprochent de plus en plus de l’homme et ce qui est dans la tête de l’homme n’est rien d’autre qu’une machine. C’est le résumé du présentateur du magazine économique «Trend», à la radio suisse alémanique du samedi 23 janvier.
C’est pour cette raison, en somme, que le système de formation doit également être transformé par la 4e Révolution industrielle. Car à l’avenir, les travaux simples seraient supprimés, seront requis la créativité, les arts et les professions demandant de la compassion humaine. La plupart des experts sont d’accord sur l’importance de la formation future, ce qui exige, à leur avis, une transformation complète de notre système de formation. C’est stupide de demander aux hommes d’apprendre ce que les machines maîtrisent. L’apprentissage par cœur était cité en exemple.

Outre le fait que l’école s’est constamment développée et que nous sommes fort éloignés d’exiger des enfants un apprentissage par cœur obstiné, les réflexions suivantes se sont imposées à moi : Si nous ne voulons pas nous soumettre à la pure financiarisation et à la technocratie, il est important de comprendre ces machines. Il est important de savoir pourquoi, où et comment et quoi est sauvegardé – pour cela l’apprentissage par cœur, accompagné de la compréhension, est également primordial [...]


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vendredi 15 juillet 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (7)

Par Carine (maman de L., 6 ans)

Je tenais à apporter mon témoignage de maman concernant la méthode de Professeur Hibou.
Lorsque ma fille L. était en Grande section de maternelle dans une classe qui utilise cette méthode, nous sentions avec son papa qu’elle était plus réceptive à ce qu’elle ressentait et qu’elle arrivait à rester concentrée et calme plus longtemps qu’avant. Nous nous servions même de La leçon de Professeur Hibou (1) qui nous aidait bien au quotidien.

L. dit aujourd’hui d’ailleurs qu’elle a appris à accepter les punitions et à se rendre compte quand elle fait des bêtises grâce à la leçon du Professeur Hibou, et aussi à écouter son cœur et à ne pas faire du mal. Nous avons toujours le livret dans sa bibliothèque que nous relisons ensemble, souvent.

Ma fille L. est aujourd’hui en classe de CP et a des très bons résultats scolaires et se montre très sérieuse en classe. Nous pensons, son papa et moi, qu’elle a vraiment appris qu’il y avait un temps pour chaque chose et que l’école c’était sérieux. Du coup, même quand parfois elle s’agite en classe, d’elle-même elle trouve la capacité de se recentrer en interrogeant son cœur.

La leçon du Professeur Hibou est restée gravée dans sa mémoire. Elle me dit toujours en fermant les yeux : « Attends… je demande à mon cœur… ». Et ça marche !

Nous sommes conscients que L. a eu une vraie chance de pouvoir bénéficier de cette méthode avant son entrée en primaire et nous vous en remercions énormément. Nous souhaitons qu’encore bien d’autres enfants puissent avoir cette chance. 


(1) "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

samedi 2 juillet 2016

«  Tu veux un monde meilleur, plus fraternel, plus juste ? Eh bien commence à le faire : qui t’en empêche ? Fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux qui le veulent. Fais-le en petit, et il grandira. »  (Carl Gustav Jung, psychiatre et psychologue, 1875-1961)

L'unité de l'humanité

Par Maria Montessori


Les forces qui bouleversent le monde actuel exige que l’on prenne en compte l’unité de l’humanité avec la plus grande urgence ; fini le temps où quelques groupes raciaux ou pays isolés pouvaient accéder à la civilisation, laissant les autres dans la servitude et la barbarie. La persévérance dans ces idées usées ne peut qu’entraîner l’autodestruction et de nouvelles guerres. Comment faire, donc, pour obtenir un changement de mentalité général, si ce n’est par l’œuvre d’un enseignant qui n’agirait pas comme un tyran ou un missionnaire, mais comme un guide essentiel des nouvelles générations ? L’enseignant moderne se doit d’être un chercheur enthousiaste dans les domaines de la biologie et de la psychologie de l’enfant au cours des différentes phases de sa croissance, comme aussi dans celui de la psychologie humaine en général. « L’école » doit être autre chose qu’un lieu où l’on instruit, où un seul maître enseigne au plus grand nombre –avec une souffrance mutuelle et en prime de bien maigres résultats par rapport aux efforts déployés.

Tous les pays du monde sont en train d’adopter la scolarité obligatoire. Il s’ensuit que sur le front de l’instruction, il y a conscription obligatoire, avec une mobilisation comparable à celle d’un pays menacé par un danger imminent. Or, il ne s’agit pas d’une mobilisation nationale, mais d’un mouvement bien plus vaste et d’une mobilisation universelle : pour la vie, cette fois, et non pour la mort !


Extrait de "Éduquer le potentiel humain" Editions Desclée de Brouwer

Quand les neurosciences enterrent la méthode globale


Dans le Monde d'aujourd'hui (23.12.2013), le neuroscientifique Stanislas Dehaene, Grand Prix INSERM 2013, se fend d'un article magistral sur les errances de l'enseignement dans notre pays et les exigences à satisfaire dans l'avenir.


Par Sébastien Bohler

Encore beaucoup trop d'emploi de la méthode mixte

Au chapitre des erreurs du passé, perpétuées plus souvent qu'on ne croit aujourd'hui, l'apprentissage de la lecture à travers la méthode globale, qui encourage les enfants à reconnaître la forme des mots sans insister sur le principe alphabétique. S Dehaene écrit ainsi : « 77 pour cent des enseignants des zones défavorisées choisissent toujours un manuel de lecture inapproprié, qui fait appel à une méthode mixte », comprenez une méthode qui inclut une part de reconnaissance globale de la forme des mots. Un présupposé irrecevable de la part des neurosciences, pour qui le cerveau est adapté à la méthode syllabique, axée sur la compréhension de la correspondance entre les syllabes et les sons.





L'aire cérébrale indiquée d'une flèche à droite, spécialisée dans la reconnaissance des lettres, voit son activité augmenter au fur et à mesure de l'automatisation de la lecture.

Une formation aux neurosciences pour les enseignants ?

Sur la question des causes de cette erreur persistante, S. Dehaene dénonce le manque de « formation scientifique » des enseignants. Selon lui, les instituteurs et institutrices bricoleraient une pédagogie du mieux qu'ils peuvent, ne disposant pas des informations scientifiques qui leur permettraient remiser au placard une bonne fois pour toutes la méthode globale.
Toutefois, malgré la solidité de l'argument, on a du mal à croire qu'il aurait fallu attendre l'avènement des neurosciences pour apprendre aux enfants à lire à l'aide du B-A BA. Toute l'histoire des civilisations, depuis les alphabets grec et latin jusqu'à l'invention de l'imprimerie, n'est-elle pas construite sur ce principe ? Et on voudrait nous faire croire que son oubli est lié à un manque de neurosciences ? C'est un peu court.

Le problème est manifestement ailleurs. Mais où ?

En finir avec le mythe de l'apprentissage sans rien faire

La réponse semble montrer le bout de son nez un peu plus loin dans le propos de S. Dehaene. L'apprentissage du déchiffrage en lecture est, à vrai dire, un poil rébarbatif, et nécessite une répétition jusqu'à tant que le processus devienne automatique. Se pourrait-il alors qu'à une certaine époque, le fantasme d'une éducation « tout plaisir » ait vu le jour ? Où certains pédagogues aient rêvé que la formation des esprits puisse se faire sans transpiration, uniquement avec de l'inspiration ? Facilité séduisante que sportifs et stars du show-biz ont relayée jusqu'à l’écœurement selon l'adage : « il faut se faire plaisir ». Certes. Promettre à un enfant qu'il saura lire en identifiant comme par magie la forme des mots, ne manquera pas d'exercer sur lui (et sur ses parents) un certain attrait. Mais comme le disait Victor Hugo, l'art est fait à 99 pour cent de transpiration, et à un pour cent d'inspiration. Les neurosciences nous rappellent, finalement, que le bon câblage du cerveau demande du travail et du temps. Merci à S. Dehaene.

réf. http://www.scilogs.fr/l-actu-sur-le-divan/quand-les-neurosciences-enterrent-la-methode-globale/

Politique linguistique et politique de formation

Politique linguistique et politique de formation – deux Instruments de la politique de force impérialiste


Par Horizons et débats

Les langues officielles parlées dans un pays dépendent de la politique linguistique. En Suisse, la politique linguistique est définie par la Constitution, plus exhaustivement encore par la Loi sur les langues. Celle-ci garantit un traitement identique des quatre langues nationales, indépendamment de l’étendue et de la force économique et politique des régions linguistiques. Dans le principe de l’égalité du traitement des langues nationales s’exprime une valeur plus fondamentale encore: le respect de la liberté et de la dignité des êtres humains vivant dans leur propre région linguistique et dans leur patrie culturelle.

Les langues apprises dans les écoles parallèlement à la langue maternelle sont l’affaire de la politique linguistique mais aussi de la politique de formation puisque cela concerne le système scolaire. Cela s’est manifesté notamment lors du débat sur l’introduction de l’enseignement précoce de l’anglais. C’est là une bonne illustration de l’étroit rapport existant entre les politiques linguistique et de formation [...]


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mercredi 22 juin 2016

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Un outil pour toute la classe

Par Valène (psychologue clinicienne et maman de Rose)



L’histoire du Professeur Hibou nous a été remise avant les vacances de la Toussaint. Ma fille la connaissait déjà par cœur ! Elle semble investir de manière très positive cette histoire qui est un outil pour toute la classe. Je constate que cette méthode est pertinente et profitable aux enfants car :

 1-    Le format « conte » intéresse d’emblée les enfants, les motive et   éveille leur curiosité, ce qui facilite leur investissement et leur adhésion.
2-    La méthode délivrée par le Professeur Hibou constitue une forme de série de stratégies d’autorégulation émotionnelle (s’asseoir, fermer les yeux, interroger son cœur) et d’hétérorégulation émotionnelle.
3-    Ce support permet aux enfants de reconnaître, d’identifier, de comprendre les émotions qui les traversent, mais aussi de prendre en compte l’impact et les conséquences de leurs comportements sur les autres. Il développe l’autonomie de l’enfant.
4-    En définitive, c’est un outil pédagogique (voire psychologique) essentiel pour développer les apprentissages sociaux (respect des règles, des autres). C’est une très bonne chose qu’il soit utilisé et répandu dans les écoles maternelles !

Je constate que grâce à l’utilisation de cette méthode, ma fille parvient mieux à gérer ses émotions et elle nous apparaît plus calme et plus « sécure » en rentrant de l’école.
Le Professeur Hibou faisant figure d’autorité, cela évite les rapports de force et les éventuels conflits qu’il peut exister parfois entre les enfants et les adultes. Ainsi les enfants intègrent les règles dans un climat de confiance. Ils sont responsabilisés et deviennent plus autonomes.

Personne ne peut y échapper, c’est l’eurofoot...

Personne ne peut y échapper, c’est l’eurofoot ! Bon, on peut faire autre chose que de regarder les écrans, fermer les radios, se dire qu’on est au-dessus de ça, mais on peut aussi en penser quelque chose !


Par Bernard Collot

Je me suis souvent demandé pourquoi l’espèce humaine avait une telle propension à jouer sans fin avec des objets ronds. Peut-être est-ce parce que c’est la seule à avoir prolongé sa puissance au-delà de l’enveloppe de chacun de ses êtres en projetant des objets pour se défendre, pour atteindre une proie, un ennemi… En somme nous avons la capacité unique d’étendre notre espace de pouvoirs au-delà de notre corps. Nous n’arrêtons pas de lancer, des fusées, des idées, des invectives… et d’attraper, des coups de soleil, des maladies, des poux…

Si le chaton est naturellement mobilisé par ce qui bouge, le petit enfant joue naturellement à faire bouger, faire tomber. Quelle jouissance quand il lance pour la première fois un caillou dans l’eau ou une poignée de sable dans les yeux de la petite sœur ou du petit frère. Même avec les pieds qui pourtant ne sont pas faits pour ça il est si drôle de projeter la boite de conserve qui traîne par terre sans même avoir besoin de se baisser. Mettez une balle, un ballon quelque part, il y aura toujours quelqu’un qui fera quelque chose avec parce qu’en plus cet objet roule, rebondit, on peut lui donner vie ce qu’on ne peut faire avec une pierre.

Bon, nous sommes donc une espèce animale de lanceurs et d’attrapeurs. Mais alors pourquoi une grande partie de nos activités ludiques collectives se fait à partir d’un unique objet sphérique ? Le lien ! C’est le ballon qui crée le lien entre plusieurs personnes, qui leur fait faire quelque chose ensemble, qui les incite à être ensemble.

Peut-être est-ce parce que nos sociétés ont de plus en plus de mal à faire ensemble (donc à être une espèce sociale) qu’il y a un tel engouement pour le foot. Vous avez deux équipes sur un terrain, enlevez le ballon, les joueurs ne savent plus que faire, qu’inventer ensemble et chacun rentre chez soi. Il n’y a pas de sport collectif sans un objet commun sans passes, cela arrive à être le seul endroit où l’on est dans l’obligation de se passer quelque chose les uns aux autres. On peut imaginer un super joueur tellement habile qu’il puisse traverser le terrain seul et allant marquer chaque fois un but ; il n’y aurait plus personne pour jouer avec lui et plus personne pour regarder, il n’y aurait plus de jeu possible. Avoir un objet commun sur lequel agir et qui puisse être le prétexte à être ensemble, jouir enfin du ensemble. L’espèce de folie qui touche surtout le foot quand un but est marqué dans la manifestation hystérique des joueurs et des supporters est peut-être le reflet terrible du manque total par ailleurs de jouissance collective de réussite [...]


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