samedi 10 octobre 2015

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Laisser libre pour apprendre à être responsable


Par Diane Combes (professeur des écoles)

La question de l’éducation est omniprésente dans la pratique du métier d’enseignante auprès de jeunes élèves. Depuis toujours, j’ai tenté de faire trouver aux enfants leur propre référence plutôt que de les faire obéir à des comportements codifiés. La tâche n’est pas simple dans un environnement où la liberté de conscience n’est pas reconnue comme nécessité première à toutes les étapes du développement d’un individu. S’il est assez aisé de trouver les moyens d’obtenir des ambiances de travail qui calment les agitations et d’établir un cadre de fonctionnement structuré, il est beaucoup plus difficile de participer à la formation d’êtres véritablement libres, autonomes et responsables.

J’ai trouvé dans « La leçon de Professeur Hibou », une histoire pour les jeunes enfants récemment éditée par Les ateliers de la plume (1), un excellent outil au service de l’éveil au réservoir de sagesse et de bonté enfoui au plus profond de chacun. « La leçon de Professeur Hibou nous apprend qu’il faut écouter son cœur qui peut dire oui, qui peut dire non, mais toujours dit ce qu’on a à faire pour être sage et pour être bon. » Elle en propose le moyen concret [...]


>> lire la suite

(1) "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

La chanson de La leçon de Professeur Hibou

Pour écouter la chanson qui accompagne La leçon de Professeur Hibou
rendez-vous sur la page : les ateliers de la plume EDITIONS


Réflexions sur la gestation pour autrui

Nous ne sommes pas des mammifères comme les autres


Par Catherine Dolto

Depuis une trentaine d’années les progrès de la médecine et des sciences dans le domaine de la procréation ont permis des avancées stupéfiantes. En 1982 naissait Amandine premier « bébé éprouvette » né en France ; sa naissance inaugurait une série de découvertes ouvrant aux humains en mal de procréer des possibilités nouvelles, inimaginables pour les générations qui nous ont précédés. Il était normal que ces nouvelles possibilités fassent bouger nos sociétés et les poussent à remanier leur vision de la procréation, de la famille et du couple. Pour qui a lu Maurice Godelier, il n’y a pas là de quoi s’étonner ni même de s’offusquer. Mais il y a urgence à réfléchir quand les progrès techniques permettent aux humains de passer un seuil qui les oblige à se questionner sur leur humanité. C’est le cas avec la gestation pour autrui que je souhaite aborder ici en dehors de toute considération sur la nature des couples y ayant recours, là n’est pas mon propos. Je souhaite simplement mettre en regard les connaissances actuelles sur l’aube de la vie humaine et les possibilités de ce qu’il faut bien appeler la production des enfants, dans un contexte de marchandisation du vivant jamais expérimenté jusqu’alors. Ces questions sont complexes. Les réponses, souvent militantes, voire dogmatiques, oublient trop facilement ce que l’on sait de la vie prénatale.

Il est frappant que l’enfant à naître ne soit pas lui même au centre du débat sur la gestation pour autrui ou de la mère porteuse. Il semblerait pourtant juste de se soucier d’abord de lui, de ce que cette manière inédite d’arriver au monde risque de signifier pour l’enfant ainsi porté, tout au long de sa propre vie et celle de ses futurs enfants. Agir autrement paraît terriblement rétrograde par rapport aux connaissances actuelles. Peu de voix s’élèvent pour se soucier de la charge de souffrances qui accompagneront inévitablement de tels dispositifs [...] 


>> Lire la suite