samedi 15 décembre 2018

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Au cours préparatoire : réactions d'enfants

Par Julie

Voici des réactions de mes élèves de CP au récit de l’histoire "La leçon du Professeur Hibou"*

 1ère écoute :

E. : “Au début, Mario et Maria, ils jettent des cailloux. Ils ont demandé à Professeur Hibou qui a dit : 1. de s’asseoir, 2. de fermer les yeux, et 3. de demander dans votre Cœur si c’est gentil ou pas gentil. Le Cœur a dit “non”.
L. : Ils lançaient des pierres et leur Cœur disait non.
S. : J’adore la chanson !


Question : C’est quoi écouter son Cœur ?


M. : On s’assoit, on ferme les yeux et on demande à son Coeur.
A. : On réfléchit, on se tait et on se dit : Est-ce que c’est bien si on lance des pierres ? On demande à son Cœur et le Cœur dit non.
F. : Moi, je fais ça si je fais une bêtise à la maison.

2ème écoute :

F. : Je vais faire une réunion avec mon Cœur.
N. : Au début de l’année, quand je me suis battu, mon cœur il me disait « non ».

* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

samedi 1 décembre 2018

«  Il faut que tu ressentes de la joie dans ton cœur, que tu ne sois pas contre ton cœur ; si ton cœur veut faire quelque chose, laisse-le faire !  »  (enfant d’Ottawa interviewé après la projection du film "C’est quoi le bonheur pour vous ?",  novembre 2018)

Paroles d’enfants : entretien sur la joie

Les enfants parlent vrai…  Entretien spontané dans une classe multi-âges de maternelle

-   M. : J’ai perdu la joie !
-        La maîtresse : Comment peut-on faire pour retrouver ou garder la joie ?
-        I. : On peut demander la joie au cœur, quand on est sage.
-        N. : On peut sentir notre cœur.
-       M. : On peut demander au cœur s’il veut bien nous donner la joie et faire la paix entre nous.
-        C. : Il faut être sage. Sinon, la joie, elle ne va pas être là.
-        P. : Il faut pas faire de caprices.
-        J. : Et aussi, ne pas arracher les jeux des mains.
-        L. : Etre sage.
-        G. : Même si on n’est pas sage, on a de la joie, mais moins de joie que d’habitude.

Le lendemain :

-        La maîtresse : Qu’est-ce qui fait partir la joie ?
-        L. : Quand on ne demande pas la joie à son cœur.
-        I. : Si on ne la sent plus.
-        M. : Si on tape, la joie, elle part.
-        B. : Si on fait des bêtises.
-     M. : Si on fait des caprices, on fait partir la joie aussi.
-        J. : Si on tape et si on fait mal, ça fait partir la joie.
-        A. : Faut pas taper et crier.
-        G. : Si on fait la guerre, la joie part.
-        N. : Si on donne des coups de pieds.
-        B. : Si le cœur nous donne une réponse bien et qu’on ne l’écoute pas.
-        C. : Si quelqu’un se fait mal et qu’on ne le dit pas à la maîtresse.
-        I. : Si on fait quelque chose de pas bien, on fait peur à la joie et elle part.
-        P. : Si on tape et qu’on a déjà été puni, la joie, elle part.
-        F. : Si on crie, le cœur est pas content.
-        V. : Si on se met en colère, la joie ne va pas être contente.
-        I. : Si on se dispute, la joie va partir.
-        G. : Si le cœur parle et qu’on ne l’écoute pas, la joie va partir.

La direction de l’instruction publique et de la pédagogie confiée au lobby militaro-industriel

Par B. Girard

La direction de la pédagogie confiée à une militaire, ce n’est pas au Brésil mais en France : la nomination par Blanquer à la tête du service de l’instruction publique et de l’action pédagogique, un poste clef de l’Education nationale, d’une ingénieure en chef de l’armement et colonelle (R.-M. Pradeilles-Duval), pour atypique qu’elle puisse paraître, n’est pas vraiment une surprise. Elle confirme la sérieuse dérive militariste de l’ensemble du système éducatif.

Dernièrement, le choix d’un gendarme comme proviseur adjoint d’un lycée à Stains (Seine-Saint-Denis) ou la formation paramilitaire de plusieurs dizaines de chefs d’établissement des Yvelines, avaient pu apparaître, à tort, comme de simples concessions, de nature symbolique, à une opinion publique (et à un certain nombre d’enseignants…) demandeuse d’ordre et de discipline. En réalité, ces mesures s’inscrivent dans une logique de rapprochement toujours plus marqué entre l’école et l’armée, mais l’armée imposant ses vues à l’école. C’est bien le sens des protocoles conclus depuis 1982 par les deux ministères, à l’origine de l’éducation à la défense qui gangrène depuis lors tout le cursus des élèves. Pour son promoteur, Charles Hernu, non seulement, les jeunes devaient arrivés à l’armée, « préparés par l’école », mais l’école devait être le lieu d’un « esprit de défense » largement partagé, visant à promouvoir les représentations militaires sur le monde et sur la société. C’est bien cette conception globalisante et totalitaire qui est exposée par le dernier protocole en date (20/05/2016) qui inclut explicitement dans l’éducation à la défense (et donc dans les programmes scolaires et les examens officiels) « l’ensemble du champ de la défense militaire et de la sécurité nationale. » [...]


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Mineurs délinquants, mineurs en danger : le bateau coule !

Dans une tribune qu'ils publient en exclusivité ce lundi sur France Inter et dans le journal Le Monde, les quinze juges des enfants de Bobigny lancent un "appel au secours". "Nous sommes devenus les juges de mesures fictives", écrivent-ils, dénonçant le manque de moyens pour la protection de l'enfance.


Par France Inter

Nous, juges des enfants du Tribunal de Grande Instance de Bobigny, souhaitons alerter sur la forte dégradation des dispositifs de protection de l'enfance en Seine-Saint-Denis.

Juges des mineurs délinquants, nous sommes, aussi, juges des mineurs en danger. À ce titre, nous devons répondre à l'exigence de protection des enfants, parfois très jeunes, que leur situation familiale met en péril : violences physiques, sexuelles, psychologiques, délaissement parental, négligences dans les soins et l'éducation. La loi nous permet, dans les cas où une séparation s'impose, de retirer l'enfant de son milieu familial. Elle nous permet aussi d'ordonner des mesures d'investigation ou d'accompagnement éducatif qui permettent, lorsque la situation s'y prête, de la faire évoluer favorablement en maintenant l'enfant dans sa famille, tout en veillant à son bon développement et à son insertion scolaire et sociale. Les mesures d’assistance éducative, exercées pour la plupart par le secteur associatif habilité, sont actuellement soumises à des délais de prise en charge inacceptables en matière de protection de l'enfance : il s’écoule jusqu'à 18 mois entre l’audience au cours de laquelle la décision est prononcée par le juge des enfants et l’affectation du suivi à un éducateur. Près de 900 mesures, soit 900 familles, sont en attente. Nous en connaissons les raisons : un manque flagrant de personnel, lié aux restrictions budgétaires, dans un contexte où la dégradation des conditions du travail éducatif et social en Seine-Saint-Denis rend plus difficiles les recrutements [...]


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