jeudi 23 octobre 2014

Le dogme de la différenciation en pédagogie

Par Stevan Miljevic

La pédagogie différenciée est un vieil héritage de mai 68 toujours en vogue dans les instituts de formation. Dans les Hautes Ecoles de pédagogie (HEP), le bourrage de crâne est intensif : on mange de la différenciation à toutes les sauces. 
Mais qu’est-ce que la différenciation pédagogique? Selon Philippe Perrenoud,* «Différencier, c’est rompre avec la pédagogie frontale, la même leçon, les mêmes exercices pour tous ; c’est surtout mettre en place une organisation du travail et des dispositifs qui placent régulièrement chacun, chacune dans une situation optimale. Cette organisation consiste à utiliser toutes les ressources disponibles, à jouer sur tous les paramètres, pour organiser les activités de telle sorte que chaque élève soit constamment ou du moins très souvent confronté aux situations didactiques les plus fécondes pour lui.»1

 L’intention est louable puisqu’elle consiste à permettre à chaque élève de progresser à son rythme. Pour le faire, les adeptes de la pédagogie différenciée propose d’ajuster l’enseignement aux caractéristiques de chaque élève. Celles-ci varient dans les acquis précédents, les modes de pensées, les motivations à apprendre, les caractéristiques psychologiques etc. Dit simplement, chaque élève n’a pas le même bagage de connaissances ni d’ailleurs les mêmes modes d’apprentissage. Tout du moins selon les adeptes de la méthode. 

Pour pallier à ces différences, certains ont imaginé pouvoir travailler avec des contenus différents pour chaque élève (idem pour des groupes d’élèves). L’idée n’est pas de différencier les objectifs d’apprentissage mais les modes d’acquisition. Ainsi, on peut créer différents ateliers dans une même classe et chaque atelier travaille un aspect bien spécifique du sujet, ou alors faire varier un peu les supports de cours en prenant en compte les différences individuelles entre élèves. 

Tout cela parait bien intéressant. Sur le papier en tout cas. Car dans la pratique, on est bien loin du compte et ce pour plusieurs raisons. 

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Les enfants veulent apprendre à connaître la vie réelle

Par Ursula Felber

La sonnerie retentit. Beaucoup d’enfants courent dans l’école. Ils rient, crient et parlent. La plupart des enfants sont vivants, éveillés, curieux et se confient volontiers. A l’école, ils veulent participer, être de la partie, apprendre. Ils ont besoin de quelqu’un se consacrant à eux et leur apprenant quelque chose. Souvent très agiles sur le plan cognitif, ils se laissent pourtant vite distraire et vagabondent d’une pensée à l’autre. Souvent, ils sont pleins d’impressions non assimilées de la vie quotidienne, des médias et ont des questions respectives sans réponses. 

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