mardi 15 décembre 2020

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (28)


Par Anne-Sophie (maman de S., 5 ans)


Suite au travail fait en classe autour de La leçon de Professeur Hibou*, nous avons vu S. se transformer en début d’année scolaire. Il n’était plus le même et les retours du centre aéré allaient dans le même sens. Depuis les vacances de la Toussaint, je ne sais pas pourquoi, c’est à nouveau très difficile. Rien ne le contraint ; quand on le punit, il sait qu’il suffit d’aller faire la punition et après il peut recommencer… J’ai constaté, il n’y a pas longtemps, en l’accompagnant pour l’écoute de son cœur, que ça marche ! 
 
* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS


mardi 1 décembre 2020

«  Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter. »  ( Primo Lévi, écrivain italien, 1919-1987)

À Poitiers, dialogue de sourd entre les jeunes et leur secrétaire d’État

Une centaine de jeunes ont eu l'occasion de rencontrer la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry, à l'issue de leur rencontre nationale autour de la question des religions dans la société, organisée par la Fédération des centres sociaux, à Poitiers, le 22 octobre. Sarah El Haïry n'a pas réussi à établir le dialogue qu’espéraient les jeunes.


Par Laurent Grzybowski

C’est ce qu’on appelle un rendez-vous manqué. Après trois jours d’échanges et de débats intenses, sur le thème de « La place des religions dans la société », les 130 adolescents venus de toute la France, rassemblés du 20 au 22 octobre au lycée Isaac de l’Étoile, à Poitiers – à l’initiative de la Fédération des centres sociaux –, espéraient engager un dialogue de fond avec Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement. Celle-ci était venue tout exprès de Paris pour les rencontrer à l’issue de leurs travaux et pour écouter ce qu’ils avaient à lui dire.

Un rendez-vous d’autant plus opportun qu’il intervenait quelques jours après l’attentat terroriste contre Samuel Paty, ce professeur d’histoire assassiné par un fanatique religieux devant son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). De quoi donner un certain relief à cette rencontre prévue de longue date. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.

Tout avait pourtant bien commencé. Réunis dans le gymnase du lycée, des porte-parole désignés par leurs camarades ont commencé à dresser un état des lieux. « On est partis de notre propre vécu, de nos expériences personnelles dans différentes situations, le lycée, la rue, le travail ou la formation, et on s’est rendu compte que nous vivions des choses similaires, des discriminations, par rapport à notre couleur de peau, notre origine, notre orientation sexuelle ou notre religion », raconte l’une d’entre eux, Tina, 17 ans, élève en classe de terminale.

Les paroles prononcées sont directes et sans filtre. Mais au moment où l’un des adolescents évoque « les violences policières » et les contrôle au faciès dont certains s’estiment victimes, la ministre se lève d’un bond, n’hésitant pas à l’interrompre pour lui expliquer qu’« il faut aimer la police, car elle est là pour nous protéger au quotidien. Elle ne peut pas être raciste, car elle est républicaine ! ». Malaise dans la salle.

Puis, c’est au tour d’Émilie, 16 ans, élève de seconde dans un lycée toulousain, d’apporter son témoignage. « Nous avons constaté que, dans la société, nous manquions d’espaces pour pouvoir parler des religions, en débattre, pour pouvoir mieux les connaître. Même au lycée, on aborde rarement ce sujet. On sait que les religions et la laïcité sont au programme, mais c’est trop court, inefficace, et les discours sont souvent maladroits. On fait souvent face à des représentations, à des jugements sommaires. Ici, c’est la première fois de ma vie que je peux parler librement de ma religion et que je ne me sens pas jugée. Ce n’est pas parce qu’on est chrétien ou musulman qu’on représente une menace pour la société. Pour moi, la diversité est une chance. » « Quand j’ai expliqué à mon prof d’histoire que j’étais musulmane, il m’a tout de suite agressée », poursuit Farah, 16 ans, élève en seconde, encore choquée d’avoir été prise à partie par son enseignant. « Il a cherché à convaincre les musulmans de la classe que Dieu n’existait pas, que c’était prouvé par la science. Moi, je n’impose rien à personne, pourquoi est-ce que lui m’imposerait sa vision ? J’ai failli porter plainte. Je crois à la liberté d’expression, mais j’ai le sentiment qu’on n’est pas tous libres de la même manière : lorsqu’il s’agit d’exprimer un propos athée ou critiquant les religions, la parole est totalement ouverte et c’est très bien ! Mais lorsqu’il s’agit de dire qu’on aime la religion ou qu’on est croyant, la parole est étouffée. On peut même se retrouver rejeté ou montré du doigt. Pourtant, la liberté d’expression devrait être la même pour tous. D’accord pour l’expression publique du blasphème à l’école, mais alors il faudrait aussi respecter l’expression publique de la foi. »

« Je ne peux pas laisser dire ça ! », répond Sarah El Haïry, s’emparant aussitôt du micro. La secrétaire d’État se lance alors dans un cours d’éducation civique et morale autour de la loi de 1905 : « La République protège ceux qui croient et ceux qui ne croient pas. Elle apprend aux jeunes à être des citoyens libres. Dans notre pays, c’est la liberté, l’égalité et la fraternité, en tout temps et en tout lieu. Notre jeunesse doit faire vibrer les valeurs républicaines partout. De la même manière que la police nous protège, l’école nous instruit. » Des propos loin de faire l’unanimité parmi les adolescents, incrédules, qui ont l’impression de ne pas être entendus. « Mais qu’est-ce que c’est que ce catéchisme qu’elle vient nous débiter ? », souffle discrètement l’un d’entre eux [...]


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Le dehors, puissant anticorps au virus autoritariste

Depuis les débuts de la pandémie, les mesures gouvernementales (télétravail ou couvre-feu) impliquent un repli sur la sphère privée. Pour préserver le « sens commun », ne faudrait-il pas réinvestir le dehors, demande l’auteur de cette tribune. Enseignement en plein air, réunion sur des places publiques, partage de repas… Le politique vit de rencontres et de confrontations.


Par Guillaume Sabin

Au début du XXe siècle, pour faire face à la tuberculose et à la grippe espagnole, des expériences de classe en plein air furent menées à New York et, plus généralement, en Nouvelle-Angleterre. Plus d’un siècle plus tard, faire classe dehors ne semble pas être une alternative sérieusement envisagée.

Il y a quelques semaines, le gouvernement de Buenos Aires a proposé que l’école, à l’arrêt depuis sept mois en Argentine, reprenne à l’extérieur, dans les rues, parcs ou places publiques. L’alternative proposée aurait pu faire réfléchir sur la place de l’institution scolaire dans cette période de crise, mais elle s’est retrouvée prisonnière de la politisation de la situation sanitaire, polarisée entre la capitale, dirigée par un libéral, et le gouvernement fédéral, de centre gauche.

S’appuyant sur les données scientifiques qui signalent que la transmission du Covid-19 est moins grande en extérieur qu’en milieu confiné, les propositions de faire classe à l’air libre ne manquent pas aujourd’hui à travers le monde, et de nombreux réseaux s’emploient à les diffuser. Malgré ces appels, la voie du dehors ne semble pas faire recette. Qu’est-ce que cela dit de notre temps [...]


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« Pas d’écran du tout avant trois ans »

Par Ecole des parents

Smartphone, tablette, ordinateur, console de jeux… Les écrans font partie intégrante de notre quotidien. Toutefois, les petits, qui sont en plein développement, s’avèrent extrêmement sensibles. Une surexposition ou un simple usage peut alors avoir des effets dévastateurs sur leur métabolisme, leur équilibre émotionnel et même leur comportement en société [...] 

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