vendredi 8 août 2008

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lundi 4 août 2008

Lettre ouverte au ministre de l'Education nationale

Le R.I.R.E. a rédigé une réponse à la "lettre aux éducateurs" que Nicolas Sarkozy avait adressée aux enseignants et aux éducateurs à la rentrée 2007.
http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/septembre/lettre_aux_educateurs.79338.html ).

Monsieur le Ministre,

En tant qu’acteurs de l’éducation -enseignants et éducateurs réunis-, nous sommes plusieurs à nous interroger sur le contenu de la « Lettre aux éducateurs » que le Président de la République, Monsieur Sarkozy, nous a adressée en octobre dernier.

Ce discours nous interpelle d’autant plus que, bien que nous soyons les premiers concernés, nous sommes d’emblée évincés de cette réflexion qui décide, sans nous, du futur de l’éducation.

Dans une société qui se prétend démocratique, il semblerait logique que chaque citoyen, et à plus forte raison chaque membre du corps enseignant, soit consulté au préalable sur les grandes orientations qui forgent le destin de la nation et du monde en général. A défaut de consultation, nous vous livrons la synthèse de nos réflexions suite à cette lecture.

Derrière la largeur d’esprit affichée, les grands et beaux principes auxquels tout le monde peut adhérer, c’est l’idéologie mondialiste qui se profile en trame de fond, incompatible avec les notions de liberté, de justice, de beauté et de vérité développées par ailleurs.

Encore une fois, l’éducation des jeunes devient l’enjeu d’un formatage idéologique dont l’objectif d’ordre purement économique de « disposer d’une main d’œuvre bien formée » est froidement annoncé à l’avant-dernière page (p. 30).

Tout le reste du développement n’est que l’enrobage de cette triste réalité : on brade notre civilisation à des intérêts marchands. Nous allons vers une société d’esclavage économique à travers le monde de l’entreprise dont l’école devient le principal agent.

Dans un tel contexte, la « Renaissance » annoncée ressemble plutôt à une régression. De quel humanisme peut-on se prévaloir, de quelle science, lorsque l’on rabaisse l’être humain à l’état de bétail « producteur consommateur » ? Est-ce vraiment compatible avec les notions d’estime de soi et de respect auxquelles on se réfère à tout bout de champ ?

Il est tout à fait contradictoire de prétendre « éduquer » l’homme tout en faisant de lui l’instrument docile d’une manipulation qui le lance dans une course effrénée afin de posséder et de consommer toujours plus au seul profit du système qui l’exploite et l’étouffe.

La confusion des notions employées exprime bien cette contradiction fondamentale : confusion entre qualité et quantité, entre planétaire et universel, entre transmission des savoirs et éducation. L’instruction ferait de nous des hommes libres ! Force est de constater que le savoir en tant que pouvoir sur le monde, s’il n’est pas doublé d’une éducation appropriée qui ouvre à la sagesse, ne peut à lui seul apporter la liberté d’être et d’agir en âme et conscience au service du bien commun.

La liberté est une donnée inhérente à la nature humaine. Elle est la condition nécessaire pour devenir des hommes autonomes et responsables, des citoyens conscients, capables de réflexion et de sens critique.

Il est évident que l’on veut neutraliser dès l’enfance la référence spirituelle, intérieure et purement individuelle qu’est la conscience profonde sans laquelle la notion de liberté n’a aucun sens. Dans notre système éducatif actuel, nulle part n’est mentionné cet aspect sacré de la conscience, fondement de toutes les valeurs reconnues comme essentielles pour vivre en société de façon équilibrée.

Le respect de soi-même et d’autrui, le sens des responsabilités, la solidarité… ne sont pas des notions que l’on peut inculquer à l’enfant de manière formelle et intellectuelle. Ce sont des dispositions naturelles qui se développent et perdurent lorsque l’on protège la pureté de conscience de l’enfant. Pureté que l’on viole par des formatages de toutes sortes qui détournent la jeune conscience de sa référence intérieure et individuelle, en « lui inculquant ce que soi-même on croit juste, beau et vrai » (p. 4), c'est-à-dire en lui imposant ses propres croyances et les a priori engendrés par la conscience collective et largement répandus à travers la publicité et les médias.

« Promouvoir la diversité culturelle » (p. 15), « le métissage des savoirs, des cultures, des points de vue » (p. 17) sans éveiller au préalable l’enfant à sa propre réalité intérieure n’est pas du tout le chemin de l’universel dont parle le Président mais le chemin de l’instauration d’une dictature planétaire. L’actualité quotidienne nous démontre que l’unification de la planète par le libéralisme économique n’aboutit pas à la complémentarité et à la solidarité entre les individus. L’unité, l’harmonie entre les peuples, n’est pas le fruit du simple brassage des cultures et de la compétition économique, mais exige un profond changement des mentalités par une juste compréhension du but de l’existence qui ne saurait se limiter à des visées purement matérialistes et commerciales.

Or, dans ce discours, on n’en voit pas les prémices ; sous couvert de modernité et de progrès, on assiste plutôt à une régression, une rechute dans la mentalité archaïque du droit du plus fort, des rapports de force et de l’arrivisme personnel.

Dès lors, parler du spirituel et du sacré qui « accompagnent de toute éternité l’aventure humaine » (p. 13) est démagogique, voire malhonnête. D’ailleurs que doit-on entendre par là ? Que signifie « éveiller la conscience individuelle et la hausser par paliers jusqu’à la conscience universelle » (p. 14) ? S’agit-il de mettre en place une nouvelle religion au service du dieu Argent qui, dans la logique de la mondialisation/uniformisation, supplanterait toutes les autres ?

Après un siècle de laïcité, de tentative d’ouverture à tous, il est triste d’en arriver là ! Ce n’est pas d’une nouvelle religion dont nous avons besoin, mais de plus d’humanité et de respect de la personne humaine dans son individualité et sa spécificité.

Pensez-vous, Monsieur le Ministre, que la jeunesse actuelle, qui est bien informée de l’état du monde, soit prête à considérer que la dignité et le civisme résident dans sa soumission docile à un système inique d’exploitation au seul profit d’une petite minorité ?

Pour nous, l’éducation des enfants est indissociable de l’apprentissage de l’autonomie dans le plus total respect de la liberté de conscience. C’est dans cet espace que s’inscrit naturellement l’exigence de qualité et de compétence à laquelle chaque enfant aspire pour réaliser de façon équilibrée sa vie individuelle dans le contexte collectif qu’est la société.

En vous remerciant de l’attention que vous avez bien voulu porter à notre lettre, recevez, Monsieur le Ministre, nos salutations respectueuses.

liste des premiers signataires :
Annie MENOT (enseignante spécialisée RASED – Aubusson 23) Clotilde DURAND (éducatrice – Auzances 23) Monique COLLETTI (professeur des écoles – Biver 13) Chantal ESTIENNE (professeur des écoles – Biver 13) Maurice PERGNIER (professeur émérite université Paris XII) Claire PERGNIER (professeur à la retraite) Josiane BETTON (professeur gestion GRETA Haute Vienne) Valérie DEHAY (professeur de français – Aix-en-Provence 13) Claire SEGUIN (professeur d’histoire géographie – BdR 13) Christine LAIGNEAU (professeur de philosophie – Muret 31) Jean-Luc CARDINAUD (professeur de lettres – Muret 31) Roland QUILLIER (professeur d’EPS – Muret 31) Maryse ORTUNO (professeur certifié histoire géographie – Muret 31) Isabelle THEVENON (éducatrice spécialisée –St Moreil 23) Johan ISSELEE (professeur d’arts plastiques à la retraite) Nicole DUPRAT (institutrice – Tarascon 13) Martine PETER (éducatrice – Pertuis 84) Florence VERNEJOUL (professeur des écoles lycée français - San Francisco) Daniel DERIOT (éducateur – Paris) Yannick NASSOY (professeur d’anglais – Toulouse 31) Anny SIRE RICHARD (professeur de lettres modernes à la retraite) Matthieu BRABANT (professeur de maths sciences lycée professionnel –La Courneuve 93) Yves LEFEVRE (instituteur public à la retraite –Martinique) David PETER (professeur de musique – Aix-en-Provence 13) Jérôme JACOB (professeur génie chimique lycée professionnel –Marignane 13) Laurent ASTIER (professeur construction lycée professionnel –Marignane 13) José HARO (conseiller principal d’éducation lycée professionnel –Marignane 13) Christian BOUTELOUP (professeur MSMA lycée professionnel –Marignane 13) Magali HIDALGO (professeur lettres histoire lycée professionnel – Marignane 13) Nicole FERKADJI (professeur vie sociale et prof. lycée professionnel –Marignane 13) Alexandra NICOLLE (documentaliste lycée professionnel –Marignane 13) Monique GALICHET (conseillère principale éducation lycée professionnel –Marignane 13) Pierre DEZEUZE (professeur électrotechnique lycée professionnel –Marignane 13) Christian CHERON (professeur électrotechnique lycée professionnel –Marignane 13) Harbi MECHLOUF professeur lettres histoire lycée professionnel –Marignane 13) Corinne VIGGIANO (professeur lettres anglais lycée professionnel –Marignane 13) Janyne LOMBART (institutrice à la retraite) Monique DOUILLET (formatrice – St Martin Château 23) Sandra MESSINA (professeur des écoles - Eguilles 13) Diane COMBES (professeur des écoles - Eguilles 13) Brigitte HECQUET (professeur des écoles - Eguilles 13) Christine ROSTAIN (professeur des écoles - Eguilles 13) Isabelle DEDIEU (professeur des écoles – St Savournin 13) Hélène CATOIR (professeur des écoles – Gardanne 13) Roger BARTHE (Principal de collège à la retraite) Hubert JAUSSAUD (professeur construction lycée professionnel – Martigues 13) Emmanuelle MAZARELLO (enseignante collège – Roquevaire 13) Nathalie GOMEZ (professeur des écoles – Arles 13) France GIROUD (professeur des écoles – Arles 13) Pascale TOURRENC (professeur des écoles – La Fare-les-Oliviers 13) Alia ISSELEE (formatrice) M.Eugénie LORENZI (aide-soignante - La Ciotat 13) Morgane PUCCI (lycéenne - La Ciotat 13) Sandy RICHIARDONE (enseignante - Cabiès) 13) Carmen BERTAND (assistante sociale - Orléans 45) Virginie GAY (parent d'élèves - Mérinchal 23) Ghislaine VASSEUR (infimière - Guéret 23) Hervé LEPRETRE (animateur - Mérinchal 23) Blandine LEPRETRE (exploitante agricole - Mérinchal 23) Dominique MIRA (assistante sociale - Meyreuil 13) Simon MAGBENGA (fonctionnaire au PNUD -Lomé - Togo) Pierre GAY (éducateur sportif - Mérinchal 23) Boris DESFAUDES (professeur des écoles -BdR 13) Imelda SORZANA (parent d'élève - Eguilles 13) Véronique QUERBES (assistante commerciale - Eguilles 13) Karine CHAVAS (parent d'élève - Eguilles 13) Bernard ARNAUD Françoise PARTOLL (hôtesse de l'air) Isabelle LEROY (professeur des écoles - 29)
[...]
>>consulter la suite des signataires et/ou ajouter votre signature

Toute personne en accord avec les idées développées dans cette lettre est invitée à contacter le Réseau pour ajouter sa signature (nom, prénom, profession, lieu d'exercice) et/ou s'inscrire pour participer aux échanges.

Réponse de l'Elysée

Paris, le 14 avril 2008

PRÉSIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE

Le Conseiller technique


Le Président de la République a pris connaissance avec intérêt de la « lettre ouverte » que vous avez adressée au ministre de l'Education nationale. Il m'a demandé, en ma qualité de conseiller technique en charge de l'éducation, de vous répondre.

J'avoue ne pas comprendre comment vous avez pu voir dans la Lettre aux éducateurs une façon de «brader notre civilisation à des intérêts marchands». Une telle lecture est si contraire à la lettre comme à l’esprit du texte qu'on serait presque conduit à douter de votre sincérité. Je ne veux pas toutefois céder à cette tentation et me bornerai à essayer de vous faire revenir à un jugement plus équilibré.

Le Chef de l'Etat ne confond nullement «transmission des savoirs » et « éducation ». Tout son propos consiste même à montrer la nécessité de ne pas réduire la mission de l'école à la simple instruction (laquelle est nécessaire, cependant) : voilà pourquoi il s'adresse à des « éducateurs » (parmi lesquels figurent naturellement, en première place, les professeurs) et non à de simples « instructeurs ». La mission de ces éducateurs est de former des jeunes épanouis et curieux, soucieux d’eux-mêmes et des autres. Elle est d'enseigner à nos enfants la liberté - tant il est vrai que cette dernière est toujours un accomplissement, fruit d'un long travail, et non un point de départ. Nous pouvons diverger sur les moyens nous permettant d'atteindre un tel idéal : mais non sur cet idéal même, me semble-t-il.

Je vous prie de croire, Madame, en l'assurance de ma meilleure considération.


Jean-Baptiste de Froment

Réaction à la réponse de l'Élysée

Monsieur le Président,

C’est avec stupéfaction que les membres du Réseau Informel de Réflexion sur l’Education ont pris connaissance de la réponse de votre Conseiller, monsieur Jean-Baptiste de Froment, à notre lettre ouverte au ministre de l’Education nationale rédigée suite à votre « Lettre aux éducateurs ».

En tant que citoyens responsables, nous refusons d’être traités en « demeurés », nous refusons que notre dignité soit bafouée par la mise en doute de notre sincérité ! Cette réaction est une insulte au travail collectif de réflexion d’une cinquantaine de personnes… qui, face à un monde en perdition, se préoccupent du sort de la jeunesse.

Si la « Lettre aux éducateurs » comportait déjà de nombreuses contradictions entre la tradition humaniste française et ce qui nous incombe désormais : « relever le défi de l’économie de la connaissance » (p. 7), la mise en œuvre, depuis, de la réforme éducative ne peut nous tromper !

On cherche à nous imposer un nouvel ordre éducatif mondial. L’économie européenne doit « devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde… » (Rapport de la Commission européenne au Sommet de Lisbonne – mars 2000). La politique mondiale est claire : « L’éducation doit être considérée comme un service rendu au monde économique » annonce Peter Sutherland de l’OMC.

Les principes humanistes prônés dans la « Lettre aux éducateurs » : « Trop longtemps, la passivité de l’enfant qui reçoit le savoir fut de mise dans notre éducation (…). La culture véritable exige davantage que la récitation (…). Notre éducation doit devenir moins passive, moins mécanique. » (p. 20), ces principes sont complètement bafoués par la baisse des niveaux d’exigence, la diminution horaire des cours, la pédagogie de la docilité, de l’apprentissage par cœur et par automatisme qui caractérisent les nouveaux programmes de l’école primaire.

Les enquêtes internationales PIRLS et PISA avaient pourtant révélé que le décrochage des élèves français par rapport aux autres élèves des pays industrialisés ne tenait pas à leur capacité à apprendre par cœur ou à la somme des connaissances acquises, mais à leur incapacité à réfléchir sur ces connaissances et à être autonomes.

Mais comment s’étonner du manque d’esprit critique et d’autonomie de nos jeunes dès lors que l’on considère, à l’instar de votre Conseiller, la liberté comme « un accomplissement, fruit d’un long travail » !?

A-t-on perdu la raison ? En 2008, ne naissons-nous plus « libres et égaux en dignité et en droits » ? Comment pourrait-on enseigner la liberté ? La liberté est à la personnalité et à la conscience ce que l’air que l’on respire est au corps. Apprend-on pendant de longues années à respirer ? La liberté intrinsèque de l’homme serait-elle un danger pour le dogme néo-libéral au point que l’on tente, par tous les moyens, de l’assimiler à la soumission idéologique en arguant qu’il n’y aurait pas d’autre alternative ?

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Est-ce un hasard si cette Déclaration fondamentale a été éliminée des programmes d’instruction civique de l’école primaire dans le nouveau projet… pour être ensuite réintégrée sous la pression des syndicats ?

La liberté ne s’apprend pas, elle se respecte ! Elle n’est ni un idéal, paravent commode pour donner l’illusion d’une liberté tout en promouvant son contraire, ni un concept philosophique sujet à controverses et polémiques mais une dimension intérieure de la conscience individuelle, une référence commune à tous. C’est dans la liberté que l’enfant trouve et développe son autonomie, découvre le sens des responsabilités et par là même, apprend la citoyenneté. L’éducation à la citoyenneté, nécessaire pour retrouver la cohésion sociale, dépasse bien entendu le simple respect des règles de politesse ainsi que le savoir dispensé dans les cours d’instruction civique.

L’idée qu’ « apprendre à lire, écrire et compter serait bien suffisant, est pour moi l’une des plus grandes marques du mépris » déclariez-vous, monsieur le Président, à la page 18 de la « Lettre aux éducateurs »… C’est pourquoi nous vous prions avec instance de prendre vous-même connaissance de notre Lettre ouverte au ministre de l’Education nationale (jointe à ce courrier) afin d’ouvrir un véritable dialogue !

Veuillez recevoir, monsieur le Président, l’expression de nos salutations respectueuses.

Badge




Nous avons conçu une planche de badges (nom du Réseau + devise : se responsabliser pour agir) que vous pouvez imprimer sur un bristol A4, découper suivant les marques et insérer dans des supports plastiques pour badges (format 60x40 mm) disponibles en papeterie.
Pour obtenir la maquette écrire à : r.i.r.e@orange.fr


L’éducation : par où commencer ?

Simon Magbenga
Lomé, janvier 2008

Je ne voudrais pas prétendre être un maître dans le domaine de l’éducation pour donner des leçons à qui que ce soit. Je suis seulement de ceux qui ont compris notre égarement collectif sur terre, ses causes profondes et de ce fait, se préoccupent de rechercher une nouvelle voie répondant mieux à la nature humaine, à son réel but, et non pas à nos égoïsmes destructeurs. Ma contribution ne saurait être qu’une approche, une proposition qu’il faudrait examiner à la lumière de ce qu’on en ressent, de son éventuelle cohérence, ou tout simplement à la lumière du bon sens. Je ne dis rien de nouveau ; bien d’autres avant moi l’ont su : on ne fait que se rappeler ce qui est en soi, ce qui ne peut être autrement. Je veux contribuer à l’effort collectif de ceux qui ont compris la nécessité de sécréter ensemble les bases d’une vraie société où l’homme se sentira enfin en paix, une société d’êtres humains responsables remplissant pleinement leur fonction à l’échelle de la vie universelle.

J’ai, dans un précédent article, montré (d’autres l’ont fait avant moi), que l’une des clefs essentielles de l’éveil de la conscience se trouve dans la contemplation de la beauté. Quelqu’un l’a déjà dit : « Seule la beauté sauvera le monde ».

L’écoute du silence, la contemplation, le sens de la beauté, l’esthétique… sont au cœur de l’éveil d’une conscience à la vie. La nature globale de la vie, un « tout vivant » visible et invisible, ne peut qu’échapper à toute approche mentale, laquelle reste limitée à la perception de ce qui est sensoriel et physique. Seule la contemplation qui implique toutes les dimensions de notre être, peut mener, du regard qui se perd parfois dans la multitude, à la conscience qui voit et perçoit la globalité de ce qui est présent…

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Ceci devrait servir de « phare », de guide, à ceux qui élaborent les programmes de l’éducation.

A la question : à quoi doit servir l’éducation ? Certains répondront sans hésiter : à connaître le monde et l’univers physique pour l’exploiter en vue de réaliser le bonheur de l’homme. D’autres diront plutôt : l’éducation doit éveiller l’homme à ce qu’il est, afin qu’il puisse s’accomplir et s’épanouir, en remplissant sa fonction par rapport à la vie.

Voilà pourquoi certains visent le savoir, la connaissance du monde physique ; tandis que d’autres placent l’homme avant tout.

La première voie nous a conduits à des prouesses dont nous sommes très fiers ; mais l’humanité qui en ressort est profondément désunie, malheureuse, et en guerre contre elle-même. Je n’ai pas besoin de vous décrire cette triste réalité humaine à laquelle on assiste chaque jour. La souffrance, de plus en plus grande qui en découle, suffit pour en convaincre beaucoup d’aller à la recherche d’une autre voie.

Essayons donc la deuxième, celle qui place l’homme avant tout, celle qui demande d’éveiller l’homme à lui-même afin qu’il puisse être le maître, et non l'esclave de son existence.

Celle-ci, me semble-t-il, commande de commencer l’éducation de l’enfant par tout ce qui l’éveille à la présence de la vie, en lui et autour de lui.

A cet effet, trois phases de l’éveil me paraissent nécessaires :

L’éducation de l’enfant devrait débuter par une première étape : l’éveil à la vie en soi. Les techniques, les outils ou les méthodes qui me semblent propices pour y parvenir seraient : l’écoute du silence, le recueillement, la contemplation, la beauté, le jeu (collectif surtout) comme première forme de socialisation…Il peut y en avoir d’autres. Tout ceci devrait avoir pour fonction d’aiguiser d’abord et avant tout : la perception de l’enfant à l’âge le plus tendre où l’être est le plus sensible. Cette étape pourrait être accompagnée par les premières notions du savoir et de l’expression : lecture, écriture, langage, dessin, calcul (dans le sens mathématique du terme).

Une deuxième étape serait, conjointement à l’éveil, l’apprentissage : Il s’agirait ici de renforcer l’éveil de la conscience de soi tout en amenant l’enfant, progressivement, à la maîtrise élémentaire des outils de l’existence terrestre et à l’initiation au savoir. En dehors des programmes pour l’acquisition du savoir, il y aurait lieu de développer surtout l’écoute de soi et des autres, l’expression, le sens de l’unité et de l’universalité, le sens de l’équilibre et de la paix… Cette étape devrait ouvrir à la maîtrise de soi en apprenant à rester conscient, à composer avec nos énergies et avec celles dans lesquelles l’on se meut.

Enfin, la troisième étape consisterait à renforcer et accomplir ce qui s’est éveillé dans les deux premières. Il s’agirait alors de mener l’adolescent à l’âge adulte, à l’autonomie et à la responsabilité. Faire de lui, non pas un saint, non pas un ange, non pas un superman… mais seulement un homme accompli et libre, conscient de sa fonction universelle et de sa responsabilité au sein d’une société humaine. Cela va sans dire qu’à cette étape l’individu devrait aussi maîtriser le savoir et les outils de l’existence humaine.

Il va de soi que cette nouvelle éducation à l’éveil de la conscience implique un autre état d’esprit que celui qui prévaut dans l’éducation actuelle. Je livre les quelques axes suivants, non pas comme vérités, mais comme éléments de réflexion :

-L’école et le maître ne peuvent plus avoir les mêmes fonctions. Un cadre d’éveil doit se substituer aux structures qui n’ont eu, jusqu’ici, qu’à diffuser et faire absorber la connaissance scientifique. Leurs très faibles aptitudes à réveiller en l’élève (ou l’étudiant) ses capacités intuitives les condamnent à disparaître. C’est simple à comprendre : l’humanité se trouve de plus en plus face à des problèmes nouveaux qu’elle n’arrive pas à résoudre à travers le savoir acquis. Seule l’ouverture de l’homme aux dimensions encore inconnues de la vie peut apporter les solutions qu’on attend. Le connu ne vient que de l’inconnu, ou si l’on veut, le savoir est le résultat de « l’exploration » ou de l’ouverture à l’inconnu. Et ceci ne devrait pas être réservé à une soi-disant élite pour la simple raison que chaque être humain, par sa conscience, a une ouverture sur l’inconnu ou l’inconscient.
Quant au maître, il devrait intégrer plutôt la fonction ou le rôle de compagnon. Sans toutefois rejeter la nécessité de l’autorité comme source de verticalité, le côté dirigiste de l’enseignant devrait céder la place à l’accompagnement dans l’éveil de l’autre à lui-même.

-L’incapacité du système politique et économique à absorber et à rendre utiles ceux qu’il forme dans ses écoles et universités s’explique de deux manières : l’esprit d’élitisme et l’égoïsme qui le caractérisent, par lesquels il rejette lui-même la plus grande partie de ses propres produits ; enfin, les limites du savoir qu’il élabore et diffuse ne permettent guère aux détenteurs de trouver une réponse à leur besoin de s’employer et d’intégrer leur place dans la société.

Ceci nous amène à dire que l’éducation ne devrait pas s’arrêter à la simple délivrance de la connaissance scientifique ; elle devrait aussi et surtout développer chez l’individu des aptitudes à l’autonomie lui permettant de réfléchir et de trouver par lui-même des réponses aux problèmes qu’il doit résoudre. Loin du formatage forcé qui la caractérise aujourd'hui et bouche en l’individu la perception des possibilités infinies qu’offre la vie, le condamnant à la paralysie et à l'impuissance, l’éducation devrait forger des individus libres, capables de libérer leurs énergies pour s’épanouir au lieu de produire des êtres dépendants, esclaves du système qui les a enfantés. Comptez le nombre de chômeurs qui sont pourtant sortis des universités et des grandes écoles. Il est navrant de voir dans les pays les plus pauvres de jeunes diplômés déambulant dans les rues parce qu’ils ne trouvent pas à s’employer.

-Par ailleurs, la conscience devrait être éveillée pour remplir sa réelle fonction qui est celle d’éclairer le savoir et l’action humaine. Si l’on assiste, paradoxalement, à tant de progrès techniques et à tant de ravages de l’environnement, c’est que l’utilisation que l’homme fait de la science est contraire aux lois fondamentales qui gouvernent la vie terrestre. Actuellement, on se rend compte, peu à peu, que la croissance des richesses ne justifie pas les menaces qu’on accumule sur la vie terrestre. On ne peut pas chercher à satisfaire ses besoins matériels en détruisant les bases de sa propre existence. Cette prise de conscience, très lente et aux prises avec les résistances de l’incompréhension, devrait être parachevée et concrétisée par l’éveil à la valeur primordiale de la vie. Ceci devrait constituer le leitmotiv de la nouvelle éducation, afin que les générations futures dépassent nos agissements actuels, source de périls, pour inscrire toutes leurs actions dans la logique de l’équilibre universel de la vie.

Voilà donc quelques éléments de réflexion que je soumets à l’attention de tous ceux qui se préoccupent de l’éveil de la conscience humaine et de la nécessité de jeter les bases indispensables pour son accomplissement. Ne rejetons pas notre responsabilité sur le dos de l’avenir, car demain n’existe pas. C’est aujourd’hui même, dans l’instant présent, que le monde se construit ou se détruit. Le nouveau monde est ici et maintenant, grâce à la perception de tous ceux qui savent lire en eux-mêmes l’action à accomplir pour l'avènement d'une nouvelle terre.

Education à la défense : une culture de guerre pour l’école

"Le protocole sur l’éducation à la défense signé le 31 janvier 2007 entre les ministres de la Défense, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, fait l’objet d’une circulaire sur les actions à mettre en place dans les établissements scolaires (BO n° 32 du 13 septembre 2007). Cette circulaire a de quoi faire naître de légitimes inquiétudes." [...]
par Cardabelle

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Le marché du siècle : l’Education et la Formation


"Selon l’OCDE, les dépenses annuelles en faveur de l’enseignement de ses Etats membres s’élèvent à mille milliards de dollars. Quatre millions d’enseignants, 80 millions d’élèves et étudiants, 320 000 établissements scolaires (dont 5 000 universités et écoles supérieures de l’Union européenne) sont à présent dans la ligne de mire des marchands." [...]
par F.Legrand, (doctorant à l’IEP Lille)

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Quel sort pour l’éducation publique ?

"Une vaste réforme du secteur public d’éducation est en cours, orientée vers et par le marché..."
par Anny Paule

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Sur le lien entre individu et collectivité...

Question 2 :
"Je viens de lire la présentation de votre mouvement. Je vous avoue qu'une chose me gêne : l'absence de "collectivité" ou de communauté. Je sais que ces mots sont souvent associés à des groupes particuliers, plus ou moins intégristes. Mais en basant votre réflexion, apparemment, uniquement sur l'individualité (aussi importante soit-elle) ne risquez vous pas de mettre en avant l'individualisme qui caractérise la société ultra-libérale que vous dénoncez ? Ne faudrait-il pas ajouter à cette volonté de reconnaissance des individualités (se construire soi-même pour participer pleinement à la société), la reconnaissance d'un nécessaire "bien commun" ou "intérêt général" ?"
BD
Réponse du comité de consultation du R.I.R.E.:

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre mouvement. Vos remarques sont pertinentes mais soulignent une confusion assez répandue autour des notions respectives d’individualité et d’individualisme, de collectivité et de collectivisme.

La conscience individuelle nous met en contact avec l’universel en soi qui est la racine commune à tous les hommes. S’y référer n’est pas servir uniquement ses désirs personnels, c’est respecter la loi de l’unité intérieure qui va se traduire par le fait de servir l’intérêt général à travers des actes inspirés et responsables. L’être humain intègre son individualité dans la mesure où il réalise son autonomie spirituelle, c’est-à-dire, agit selon cette conscience profonde et non plus selon des mots d’ordre imposés du dehors.

L’individualisme par contre est une tentative de réalisation personnelle, une forme d’égotisme qui demeure au niveau des couches subjectives du moi et n’atteint pas le domaine unitaire de la conscience.

De même que l’individualisme est une tentative de se relier à soi sur un plan subjectif, personnel et égotique, de même le collectivisme est une tentative de se relier aux autres sur ce même plan qui ne touche pas la globalité de l’ensemble. Tout comme l’égoïsme individuel, l’égoïsme collectif met en jeu des intérêts partisans, de clique et de clan, qui vont s’opposer à d’autres intérêts particuliers. Les collectivismes ou les communautarismes étouffent l’individualité et ne prennent pas en compte les besoins de l’ensemble. Ils font du peuple une masse manipulable par leurs leaders. Dans leur volonté d’hégémonie, ils sont toujours en conflit les uns avec les autres.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’individualité ne s’oppose pas au collectif, mais en est le fondement. Comme nous le soulignons dans notre présentation, l’équilibre de la société dépend de l’équilibre des individus qui la composent. La société n’est rien d’autre que le collectif humain formé par l’ensemble des individus. Ce qui s’y passe n’est que le reflet de ce qui se vit en chacun.

Dès lors, toute analyse sociale, politique ou économique n’a de pleine valeur que si l’on met l’épanouissement de l’individualité au centre du débat. La finalité de l’existence humaine ne se situe pas dans l’identification à un collectif ou à un autre, mais dans l’accomplissement de soi-même au service du collectif.

Sur la démocratie directe...

Question 1 :
"J'ai une question concernant votre proposition de "démocratie directe". Je suis, par principe, favorable à toute évolution de la démocratie. Que faut il entendre par "démocratie directe" ? J'entends, entre autre, chacun(e) participe au choix et à la décision. Mais comment se fait le collectage des ces choix et décisions ? Comment cela est-il mis en œuvre ? Du local au national et au mondial, quelle cohérence, quelle solidarité, quelle égalité, etc ??
Aujourd'hui, sommes nous en situation de vivre cela ?? Je dis non. Trop de gens sont encore dans la démarche délégataire. Trop peu de gens contrôlent leurs élus. Trop de gens sont encore incapables de prendre la parole. Dans ce contexte, quelle réalité aurait la démocratie directe ?? La masse suivrait ce que certains auront dit. Même dans le cas où le projet politique correspondrait aux attentes du Peuple, est-ce que la façon de le mettre en oeuvre correspondrait à la majorité ?? Il y aurait alors "entorse" à la démocratie directe. Je pense que l'étape de "démocratie participative" qui serait également imparfaite mais mieux organisée et plus facile à mettre en application, permettrait aux gens de s'habituer à la prise de parole et pourrait s'engager en fonction de l'efficacité de cette pratique."
JL 
Réponse du comité de consultation du R.I.R.E. :

Nous vous remercions pour vos questions qui témoignent d’un intérêt sincère pour la démocratie. Nous apprécions votre foi en l’homme, car vous ne considérez pas seulement le peuple comme du bétail à canaliser. En guise de réponse, nous vous soumettons quelques réflexions qui sous-tendent notre choix pour la DÉMOCRATIE DIRECTE.

Tout d’abord, nous ne croyons pas aux solutions intermédiaires. Le suffrage universel n’est en rien une preuve de démocratie ! Déléguer son pouvoir en choisissant ses maîtres n’est pas exercer son rôle de citoyen. Les partis politiques de même que les rassemblements hors parti luttent pour des intérêts partisans puisqu’ils ne sont pas représentatifs du peuple dans son ensemble.…

La démocratie directe demande que le citoyen soit la pierre angulaire de tout projet de société. Elle a son fondement dans la prise en compte du point de vue de chaque citoyen sur un problème donné. En ce sens, elle doit se construire sur le dialogue, ouvert à tous, par lequel on recueille l’expression de chacun, sans distinction.

C’est une grossière illusion de croire que les gens ne sont pas prêts à s’exprimer, à participer à la démocratie directe ; à moins que ce ne soit une tentative de reporter indéfiniment le débat démocratique ou de l’occulter. Tout homme a une conscience et peut très bien exprimer ce qu’elle lui dicte, à condition qu’on lui en laisse la liberté. Il ne va pas le faire, ou s’en abstient à juste titre, lorsqu’il se sent muselé, écarté, manipulé, méprisé ou menacé. Lorsqu’on parle à sa place en prétendant savoir ce qu’il lui faut, que voulons-nous qu’il dise encore ? Lorsqu’on lui impose des choix sans lui avoir demandé son avis, il ne peut que se soumettre ou se révolter.

Dans la démocratie directe, chacun dit ce qu’il pense et le choix se porte librement sur la proposition qui réunit la majorité. Est-ce si difficile d’organiser des débats publics (à quelque niveau que ce soit) pour dégager les propositions exprimées à la majorité par les citoyens?

Bien évidemment, tout ceci exige un profond changement de mentalité. Il faut que nous mettions de côté notre ego avec tout ce que l’on croit savoir, afin d’écouter l’autre de manière saine et sans interprétation. Cela nous renvoie à la nécessité d’une éducation appropriée, respectueuse de la liberté de conscience individuelle. Une éducation qui doit faire de chacun de nous des individus autonomes et responsables, porteurs de leur propre référence spirituelle qu’est la conscience profonde, la seule qui assure à la fois à l’individu une totale liberté et un respect absolu pour l’ensemble.

L’augmentation des connaissances, seule, n’apporte pas la sagesse aux hommes ; au contraire, plus on donne de moyens à l’intelligence spéculative, plus féroce deviennent la compétition et les luttes pour l’hégémonie mondiale. Le sens des responsabilités, le discernement et la lucidité nécessaires dans une gestion partagée de la vie sociale et politique sous-entend que l’on soit éduqué dans ce sens et non pour servir de pion dans un système dirigé d’en haut.

Ainsi peut s’instaurer une gestion équilibrée de la société qui ne repose plus sur un rapport de pouvoir entre les prétendues élites et les masses qu’elles prétendent gouverner, mais sur l’ensemble des individus libres et responsables que forme le peuple. Le peuple n’est pas à confondre avec la « la masse » -nommée âme animale par Jung- gérée actuellement par des collectivismes appelés partis politiques. Collectivismes qui tout au plus permettent de passer de l’égocentrisme primaire à l’égoïsme collectif, mais sûrement pas à une humanité unifiée où les multiples expressions de l’ensemble des citoyens sont accueillies non pas comme une source potentielle d’opposition mais d’enrichissement et de complémentarité.

Il est sans doute trop tôt pour se pencher sur les détails de la mise en œuvre d’une démocratie directe où les gouvernants ne seraient que les exécutants de la volonté populaire recueillie par référendum sur tous les choix de société importants. La question préalable est de savoir si oui ou non nous voulons de la démocratie directe.

Si oui, la mise en application demande de la RADICALITÉ dans nos engagements et notre résistance au système qui nous vole notre souveraineté. Avons-nous encore le choix ? Est-ce le goût du pouvoir qui nous motive ou celui de la sagesse ? Et si nous vivions enfin à la hauteur de nos convictions ?!

Merci pour l’attention que vous aurez bien voulu porter à notre réflexion. Nous restons à votre disposition pour poursuivre l’échange.

Questions-Réponses

Les premiers échanges publiés sur ce blog - de 2008 à 2010 - sont la synthèse d'une réflexion collective à laquelle ont participé les auteurs de la lettre ouverte au Président de la République.