jeudi 15 octobre 2020

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (27)


Par Anne (maman de deux enfants, 3 et 5 ans)


Voici des commentaires du plus jeune à propos de la méthode de Professeur Hibou*.
C'était en octobre, nous mangions autour d'une table ronde et un soir, il nous a demandé de faire le silence, de fermer les yeux et d'écouter notre cœur... il nous a montré, puis c'était à chacun de dire ce que son cœur disait...
Lui : " et ba mon cœur il me dit que je suis content ", " je suis content d'être tous les quatre."

Il m'a ensuite souvent raconté qui dans la classe allait écouter son cœur... En tous cas il aime beaucoup aller à l'école.
Il nous exprime très souvent ce qu'il apprécie, ce qu'il n'aime pas, ses émotions, ses ressentis. Régulièrement il aime nous faire faire ces tours de table pour écouter notre cœur...


* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS    

jeudi 1 octobre 2020

 « Entre les hommes il n'existe que deux relations : la logique ou la guerre. Demandez toujours des preuves, la preuve est la politesse élémentaire qu'on se doit. Si l'on refuse, souvenez-vous que vous êtes attaqué et qu'on va vous faire obéir par tous les moyens. » ( Paul Valery, écrivain, 1871-1945)

Une "écriture excluante" qui "s’impose par la propagande" : 32 linguistes listent les défauts de l’écriture inclusive


Par Tribune collective

"Outre ses défauts fonctionnels, l’écriture inclusive pose des problèmes à ceux qui ont des difficultés d’apprentissage et, en réalité, à tous les francophones soudain privés de règles et livrés à un arbitraire moral." Bien que favorables à la féminisation de la langue, plusieurs linguistes estiment l'écriture inclusive profondément problématique.

Présentée par ses promoteurs comme un progrès social, l’écriture inclusive n’a paradoxalement guère été abordée sur le plan scientifique, la linguistique se tenant en retrait des débats médiatiques. Derrière le souci d'une représentation équitable des femmes et des hommes dans le discours, l’inclusivisme désire cependant imposer des pratiques relevant d’un militantisme ostentatoire sans autre effet social que de produire des clivages inédits. Rappelons une évidence : la langue est à tout le monde.

Les défauts de l'écriture inclusive

Les inclusivistes partent du postulat suivant : la langue aurait été "masculinisée" par des grammairiens durant des siècles et il faudrait donc remédier à l’"invisibilisation" de la femme dans la langue. C’est une conception inédite de l’histoire des langues supposant une langue originelle "pure" que la gent masculine aurait pervertie, comme si les langues étaient sciemment élaborées par les locuteurs. Quant à l"invisibilisation", c’est au mieux une métaphore mais certainement pas un fait objectif ni un concept scientifique.

Si la féminisation est bien une évolution légitime et naturelle de la langue, elle n’est pas un principe directeur des langues.
Nous relèverons simplement ici quelques défauts constitutifs de l’écriture inclusive et de ses principes.

- La langue n’a pu être ni masculinisée, ni féminisée sur décision d’un groupe de grammairiens, car la langue n’est pas une création de grammairiens — ni de grammairiennes. Ce ne sont pas les recommandations institutionnelles qui créent la langue, mais l’usage des locuteurs. L’exemple, unique et tant cité, de la règle d’accord "le masculin l’emporte sur le féminin" ne prétend posséder aucune pertinence sociale. C’est du reste une formulation fort rare, si ce n’est mythique, puisqu’on ne la trouve dans aucun manuel contemporain, ni même chez Bescherelle en 1835. Les mots féminin et masculin n’ont évidemment pas le même sens appliqués au sexe ou à la grammaire : trouver un quelconque privilège social dans l’accord des adjectifs est une simple vue de l’esprit [...]


>> Lire la suite

Covid : la pédagogie asphyxiée

Malgré leur progressif allègement, les protocoles sanitaires successifs ont considérablement limité l’étendue des possibilités pédagogiques. Or, cette conséquence fort dommageable a été très peu évoquée, preuve que l’École souffre davantage de conservatisme que de modernisme. Entrons pour une fois en classe pour mesurer concrètement l’impact direct de ces restrictions


Par Sylvain Grandserre

Depuis l’allocution présidentielle du jeudi 12 mars, l'École française vit donc au rythme de l'épidémie. Les conséquences ont été largement discutées, questionnant la prétendue « continuité pédagogique » vantée par un ministre de l’Éducation finalement désavoué quand la réouverture progressive des écoles, à partir du 11 mai, fut officiellement justifiée par la fracture numérique qu’il était bien le seul à ne pas percevoir. Mais nous avons peu entendu dire combien le cadre sanitaire impacte directement les modalités d’apprentissage. Il faut préciser qu’il est couramment admis que c’est en immobilisant les corps qu’on mobilise les esprits. En dehors du sport, il est difficilement accepté que la mobilité puisse favoriser la construction des savoirs. La représentation populaire est souvent confirmée par l’observation lointaine des pratiques professorales. Car généralement, surtout dans le secondaire, les élèves entrent et s’assoient face au tableau avant d’écouter l’enseignant, de faire (en principe) ce qu’il indique et éventuellement d’interagir avec lui autour de la notion étudiée ou d’un résultat trouvé. Ce dispositif a ses avantages mais aussi ses limites (chahut, ennui, indifférenciation). Toujours est-il qu’on représente ainsi le travail scolaire au cinéma, à la télévision ou dans les albums de jeunesse. Demandez à quelqu'un de dessiner une salle de classe et il y a fort à parier qu’il placera des tables façon « autobus » avec des rangées face au tableau. Pour l’enseignant ressentant le besoin de rompre avec cette configuration, les obstacles sont nombreux. Il y a peu de chances que les professeurs aient eux-mêmes vécu autre chose quand ils étaient élèves et il est rare d’observer d’autres manières de faire lors des stages. Les innovations peuvent être plus suspectes qu’encouragées, tant du côté de l’institution, des collègues que des parents. Enfin, la structure même des établissements du secondaire date d’une époque où seuls les élèves convenablement calibrés étaient invités à poursuivre leur chemin dans la tuyauterie scolaire. Un héritage particulièrement pesant mais heureusement moins marqué au primaire [...]

>> Lire la suite

« Bientôt nous ne pourrons plus du tout »

une universitaire répond à Frédérique Vidal


Je suis maîtresse de conférences dans une “petite” université hors des grandes métropoles. Comme la plupart de mes collègues, la plus grande partie de mes heures de travail consiste non pas à enseigner ou à chercher, mais à effectuer des tâches administratives. La mienne est d’être responsable d’une licence dont les enseignant·es sont, en grande majorité, des vacataires ou des contractuel·les.

En cette semaine de rentrée universitaire à l’ère de la Covid-19, j’ai bossé 75 heures, de 5h à 23h certains jours, pour préparer une rentrée impossible. Aucun moyen humain supplémentaire ne nous a été alloué alors que nous devons, déjà en temps normal, nous surpasser pour tenir le coup. Mais pas de panique : des caméras sont en train d’être installées dans les amphithéâtres : les enseignant·es pourront doubler la capacité de leur cours en enseignant à la fois “en distanciel” et “en présentiel”, en répondant aux questions dans la salle et sur leur ordinateur par chat. Voici la fameuse révolution louée par Frédérique Vidal, car il faut dépasser “les cours magistraux traditionnels, où le professeur lit son cours face à un amphi d’étudiants qui ne posent pas de questions”. Non pas en nous permettant de privilégier les TD en petits groupes plutôt que les CM bondés, non pas recrutant des collègues qui permettront de nous donner plus de temps de suivi individuel des étudiant·es, non pas en nous rendant les heures d’enseignement volées à nos licences au fil des coupes de budget. Non : en mettant les étudiant·es chez eux face à un écran pour suivre les cours. Révolutionnaire comme pratique pédagogique ! Au passage, Frédérique Vidal nous insulte tou·tes et montre sa dangereuse méconnaissance de la réalité : cela fait bien longtemps qu’on a remisé l’image d’Épinal d’un·e mandarin·e monologuant face des étudiant·es qui prennent des notes sans lever la tête. Si la ministre veut voir de vraies “innovations”, qu’elle assiste donc à nos cours et découvre nos pratiques pédagogiques [...]


>> Lire la suite