lundi 15 janvier 2018

LA LEÇON de PROFESSEUR HIBOU au Québec



par Francine (enseignante suppléante en Gaspésie)

1ère  rencontre (mars)
J’ai beaucoup aimé raconter La leçon de Professeur Hibou (1) dans la classe de maternelle. Les enfants étaient bien attentifs. Ils ont bien aimé la chanson. Certains l’ont beaucoup aimée. À la question « Qu’est-ce que tu as appris de cette histoire. La plupart ont répondu : Écouter son cœur. 
L’enseignante a ensuite demandé aux enfants des exemples où ils avaient écouté leur cœur. Voici quelques réflexions des enfants :

J’ai écouté mon cœur pour :
-         ne pas avoir peur dans le noir
-         ne pas avoir peur de rencontrer des nouveaux amis
-         ne pas avoir peur de jouer dehors
-         ne pas faire faire des sauts à ma mère
-        ne pas sauter en bas du cap
-        ne pas sauter sur le fauteuil

Ils ont ensuite fait un dessin sur l’histoire. Après l’activité, lorsque j’ai demandé à Nathan (enfant trisomique) ce qu’il avait appris de cette histoire, il a répondu sans hésitation : ‘’Écouter Cœur’’. J’ai senti que l’enseignante était surprise et ne s’attendait pas à cette réponse.

2ième rencontre (avril)
Après l’écoute de La leçon de Professeur Hibou, les enfants ont fait un pendentif. Ils ont découpé deux cœurs dorés qu’ils ont ensuite collés ensemble. Un trou a été percé dans le cœur et une ficelle de couleur y été mise pour faire un pendentif pour aider à se rappeler de toujours écouter son cœur.

3ième rencontre (mai)
Après l’écoute de La leçon de Professeur Hibou, les enfants ont dessiné sur une bande de carton un dessin sur l’histoire. Chaque bande a été pliée en forme de cœur. Tous les cœurs ont été collés ensemble pour former une grande fleur. Un rappel pour écouter.

Commentaire :
Lors de ces trois rencontres, l’enseignante a été surprise de constater comment certains enfants s’appliquaient alors que souvent ils avaient l’habitude de bâcler le travail. 

(1) "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

lundi 1 janvier 2018

L'aspiration au sublime

Par Maria Montessori

Quand nous considérons l’humanité dans sa grandeur, à travers l’histoire et l’évolution, nous voyons que cette aspiration au sublime est un instinct de l’homme : il essaie de pénétrer sur tous les plans, pour protéger et améliorer la vie, et il aide la vie grâce à sa pénétration intellectuelle. L’agriculteur ne passe-t-il pas sa vie à soigner les plantes et les animaux ? Et le savant à manier amoureusement microscopes et lentilles ? L’humanité commence par saisir et détruire, et finit par aimer et servir chaque chose avec intelligence. Les enfants qui déracinaient les plantes du jardin en surveillèrent par la suite la croissance, comptant les feuilles, les mesurant : ils ne parlaient plus des plantes, mais de « la plante ». Cette sublimation et cet amour sont dus à la conscience acquise par l’esprit. On ne pourra jamais éviter la destruction par les sermons. Si l’enfant veut les choses pour lui et pour que les autres ne les aient pas, et que nous cherchions à le corriger en le sermonnant ou en faisant appel à son sentiment, il pourra bien résister cinq minutes à sa tentation, mais il retournera vite à ce qu’il était. Seuls, le travail et la concentration qui apportent d’abord la connaissance et puis l’amour, pourront l’amener à une transformation qui révèle l’homme spirituel.

Connaître, aimer et servir, voilà le triptyque de toutes les religions ; mais le constructeur de notre spiritualité, c’est l’enfant ; il a révélé que la nature a un plan pour notre comportement et pour notre caractère. Un plan bien délimité et détaillé pour tous les âges : travail, besoin de liberté, activité intense, selon les lois de la vie. Ce qui compte, ce n’est pas la physique, la botanique, ni le travail matériel : c’est la volonté et les éléments de l’esprit qui sont en train de se construire grâce à l’exercice. L’enfant est le constructeur spirituel de nous-mêmes, adultes, et chaque obstacle que nos mettrions à son libre développement deviendrait une pierre des murs de la prison de l’âme humaine.

Extrait de « L’esprit absorbant de l’enfant » de Maria Montessori – Ed. Desclée de Brouwer


Tout simple...

Par Jacques Uberti

C’était tout simple, et pourtant…
Mes poumons se gonflent comme s’ils voulaient s’envoler et font battre mon cœur à une vitesse si folle que le sang vient cogner dans mes oreilles à la manière d’un tambour. Je n’entends plus rien.
Je vis. Je me sens vivre. Chaque parcelle de mon corps frémit de cette légèreté nouvellement acquise.
Le vent siffle et je me sens libre. Existe-t-il bonheur plus pur ?
C’était si simple…
Se libérer de ces entraves qui me freinaient, les laisser à terre et m’élancer.
Plus rien ne me soutient sinon l’équilibre de mon être tout entier qui file ! Vite ! Si vite !
Au loin, mon père qui court vers moi. La fierté de mon succès me bombe le torse !
Je sais faire du vélo sans roulettes.


Source

A propos de l'apprentissage de la lecture

Commentaire du 24 mai à 13h22 de l’article : Le "business Alvarez" rencontre N’Autre école avec Laurence de Cock


Par Laure Pisella-Rosine

Avant toute chose, je reconnais volontiers que la posture de certains neuroscientifiques est parfois inappropriée. Un peu "donneuse de leçons", comme beaucoup de profs envers leurs élèves. Comme certains profs et pédagogues considèrent que ce sont eux qui donnent des leçons, l’échange ne se passe pas toujours bien. C’est dommage car je suis persuadée que l’échange pourrait être d’égal à égal et fructueux.

J’entends beaucoup dire par les détracteurs que le suivi individuel se fait déjà, comme l’apprentissage de l’autonomie, la réelle bienveillance plutôt que le jugement et l’évaluation... qu’Alvarez n’a rien inventé. Je suis persuadée que effectivement beaucoup d’enseignants oeuvrent dans ce sens et ont cet état d’esprit. Ceux-là restent dans les mémoires comme des perles qui marquent la vie des enfants et des parents, et ceux-là n’ont effectivement pas attendu Alvarez pour mettre en place des pédagogies alternatives s’ils en ont ressenti le besoin. Mais on ne peut pas comparer un "suivi individuel et bienveillant" avec des enfants qui font tous le même exercice en même temps les uns à côté des autres sur des fiches en un temps limité prévu à l’avance (et c’est quand même ce qu’il se passe dans la majorité des classes de maternelle) avec un réel étayage individuel proposé à des enfants qui font des choses différentes de façon autonome sans contrainte temporelle. Et il y a aussi des comportements réels de maltraitance qui existent, des enfants et des parents traumatisés par la réception de leur enfant à l’école, ou des parents eux-même traumatisés par leur propre expérience passée, alors rappeler l’importance de la bienveillance n’est jamais de trop.

Maintenant pour ce qui est de la lecture. Une chose est en effet établie, c’est que la lecture globale n’est observée que lorsque le réseau cérébral de la lecture, qui n’est pas pré-cablé contrairement au langage oral, est mis en place donc une fois que le "b-a ba" est acquis. La base est donc de comprendre et avoir enclenché le processus de transcodage pour commencer à mettre en place progressivement ce réseau de lecture globale [...]


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«  L’éducation morale consiste à faire en soi la lumière et à regarder ce qu’elle éclaire.  »  (Léon Tolstoï, écrivain russe, 1828-1910)