samedi 1 juin 2019

«  La liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l'égoïsme et la conscience. Celui qui choisit la conscience est l'homme libre.  »  ( Victor Hugo, écrivain français, 1802-1885)

Le syndrome d’adaptation conduit-il à l’obéissance selon le courant dominant?

Pourquoi beaucoup de gens hésitent-ils à donner leur opinion quand elle est contraire au courant dominant? Pourquoi gardons-nous le silence parmi nos amis et collègues lorsque nous ne sommes pas du même avis ? Parmi de nombreuses autres suggestions, Alain Guggenbühl propose, dans son livre intitulé «Pour mon enfant seulement le meilleur», des réflexions intéressantes également sur cette question. Il transfère le terme du syndrome d’adaptation de la recherche sur le stress à l’actuelle réalité éducative pour expliquer certains aspects de l’éducation à la libre expression d’opinion.


Par Marita Koch

Le «syndrome d’adaptation»

Guggenbühl traite le «syndrome d’adaptation» depuis ses formes naturelles et nécessaires jusqu’à ses aspects problématiques, y compris chez les adultes. L’adaptation, dit-il, est en principe vitale. L’empathie est la capacité de comprendre l’autre intuitivement. L’enfant apprend à comprendre les personnes qui s’occupent de lui, à reconnaître ce que les parents attendent de lui. Au début, il n’agit pas sur la base de considérations objectives et d’une réflexion rationnelle, mais s’adapte aux attentes des parents parce qu’il les aime, parce qu’il apprend d’eux comment vivre, parce qu’il veut être en harmonie avec eux. Il devient ainsi un membre constructif de la famille, de la communauté.
L’auteur explique que les enfants développent parfois aussi des stratégies pour influencer les parents, pour atteindre certains objectifs telles l’attention ou la reconnaissance. Ils savent ce que leurs parents aiment entendre, alors «ils les caressent dans le sens du poil».1 «L’autre face de l’empathie est la tromperie», explique Guggenbühl. «Les enfants malins savent intuitivement quels mots utiliser, quel comportement montrer pour s’affirmer face aux adultes.»

De nombreux parents, écrit Guggenbühl, ne remarquent pas les duperies de leurs enfants, ils éliminent tous les obstacles se trouvant sur leur chemin. Selon l’auteur, il y a pourtant un correctif dans les familles: la dispute. Alors beaucoup de non-dits apparaissent sur la table, «les masques tombent».3 Dans la famille, de telles disputes ne sont pas dangereuses. Etant donné que les parents et les enfants sont étroitement liés, on se retrouve à nouveau [...]


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La communication non violente à l'épreuve du réel

Par Diane Combes

La Communication Non Violente (CNV) initiée par le psychologue américain Marshall B. Rosenberg(1) dans les années 80, fait partie de ce grand courant de pensées et de pratiques qui, pendant la seconde moitié du XX° siècle, a tenté de faire la synthèse entre les conceptions occidentales et orientales de l’existence.

L’approche purement rationnelle ayant montré ses limites, les psychologues, thérapeutes et penseurs se sont tournés vers les spiritualités orientales pour chercher une voie d’équilibre. De même que pour la Méditation de Pleine Conscience et pour la plupart des méthodes de connaissance de soi, une approche hybride a été créée. En laïcisant les traditions ancestrales, les chercheurs ont finalement exclu la dimension métaphysique qu’elles véhiculaient pour ne garder que des techniques de soin ou de confort.

Au lieu de rappeler aux humains leur fonction universelle au service de la Vie, ces techniques amputées de leur sens premier ne servent finalement que leur bien être de surface, leur développement personnel ; ceci est bien entendu exploité par les logiques de rentabilité économique qui règnent en maître dans le monde. Quelle entreprise ne propose pas ses stages de gestion du stress, de méditation ou de CNV ? [...]


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Aider les autres favoriserait l'estime de soi à l'adolescence


Des scientifiques ont découvert que les ados adoptant des comportements prosociaux envers des étrangers affichaient une estime de soi plus importante un an plus tard.

De récentes recherches menées à la Brigham Young University (États-Unis) par Laura Padilla-Walker et à l'université centrale de finance et d'économie (Chine) par Xinyuan Fu montrent que venir en aide à des personnes qui n'appartiennent pas au cercle de leurs proches aiderait les adolescents à avoir davantage confiance en eux.

Cette étude transversale s'est penchée sur 681 adolescents âgés de 11 à 14 ans et habitant deux villes américaines, sur une période de 4 ans. Les participants devaient réagir à 10 affirmations telles que "Je me sens parfois inutile" ou "Je suis content de moi" pour évaluer l'estime de soi. L'équipe a par ailleurs mesuré leurs comportements prosociaux, leur bienveillance et leur générosité à l'aide d'affirmations : "J'aide des inconnus, même si cela m'est difficile", "Je fais tout ce que je peux pour remonter le moral de mes amis" ou encore "J'adore rendre de petits services à ma famille".

L'équipe a découvert que les ados adoptant des comportements prosociaux (aide, partage, soutien) envers des étrangers affichaient une estime de soi plus importante un an plus tard [...]


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mercredi 15 mai 2019

LA LEÇON DE PROFESSEUR HIBOU - Témoignage d'un parent d'élève (23)

Par Laura (maman de M., 4 ans)

Petit témoignage sur les bienfaits de la Leçon de Professeur Hibou* sur M. : M. est un enfant énergique qui a parfois du mal à gérer ses émotions. Lors de phase d’énervement ou de grosse agitation, la Leçon de Professeur Hibou lui permet de retrouver son calme ; nous appliquons ce qu’il a appris à l’école, il s’assoit, ferme les yeux, respire profondément, et s’apaise. Je pense aussi que cette méthode lui a permis de mieux gérer, d’apaiser ses relations aux autres. L’histoire explique aux enfants ce que ressentent les animaux, lorsque Mario et Maria se comportent mal avec eux. En apprenant l’empathie, se mettre à la place de l’autre, j’ai l’impression qu’il vit mieux avec ses camarades de classe. En interrogeant son cœur, il s’interroge sur ce qui est bien ou mal. 

* "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS

mercredi 1 mai 2019

«  Nous périssons faute d’émerveillement mais non faute de merveilles.»  ( Victor Hugo, écrivain, 1802-1885 )

Le tact, vertu du pédagogue

Un art de juger et une manière de se conduire.


Par Eirick Prairat

Le tact est primitivement le sens du toucher. Il n’est pas seulement ce par quoi nous découvrons les propriétés tangibles d’une chose (sa fluidité, sa mollesse, sa dureté, sa forme, sa température, sa sécheresse ou encore son humidité), il est aussi sensibilité, c’est-à-dire ce que l’on éprouve en touchant ladite chose. A la différence de la vue qui est un sens de la distance, il requiert le contact.
En un second sens, qui est celui qui nous intéresse ici, le tact est un art de juger et une manière de se conduire. Il est un art de juger qui conjugue finesse et justesse et une manière de se conduire attentive aux nuances et aux circonstances.

Une vertu de peu

La tradition philosophique ne l’a guère encensé. Il est vrai que le tact n’a pas de facette politique, il est peu spectaculaire et ne saurait rivaliser avec le courage, il n’a pas non plus la grandeur et le prestige de la générosité. Mais il est vertu, « presque » dit Renan, non bel et bien vertu.
Certes, c’est une vertu de peu, presque invisible, mais nous aurions tort de la sous-estimer ou de la négliger car elle se révèle et excelle dans le jeu des échanges et des interactions.
Le tact est souci du lien, c’est sans doute pour cette raison que le grand écrivain hongrois Imre Kertész n’hésite pas à dire que « dans les relations humaines, le tact est le maximum qu’on puisse atteindre ».

Bonnes manières ou manières bonnes ?

N’assimilons pas dans un geste de pensée un peu rapide le tact à la civilité, ils sont certes l’un et l’autre des attitudes qui manifestent qu’autrui compte et qu’à ce titre il mérite des égards. Mais ce qui d’emblée les démarque c’est que la civilité est respect des conventions et des usages alors que le tact se manifeste là où les préconisations viennent à manquer. On peut inventorier les règles de civilité pour en faire des traités, rien de tel avec le tact qui s’invente dans son effectuation même.
Avoir du tact : c’est faire preuve d’une juste attention aux choses et aux personnes, c’est être soucieux de nos manières de dire et faire. C’est moins avoir de bonnes manières que des manières bonnes et ce n’est pas jouer sur les mots que de parler ainsi. L’homme qui a du tact est le contraire même de l’homme maniéré car ce dernier sur-joue les codes de la bonne conduite. L’homme de tact oppose à celui qui aime la forme pour la forme l’attachement éthique à la forme, manière attentionnée de s’avancer vers autrui [...]


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Pour son bien, il faut laisser son enfant s'ennuyer

Interview. - L'ennui est souvent perçu comme un sentiment péjoratif. Pourtant, il est nécessaire, voire même indispensable au bon développement des enfants. Décryptage avec une experte.


Par Mooréa Lahalle

Abonnement à la patinoire, virées en luge, balades en forêt... À quelques jours de la reprise de l'école, ont est souvent à court d'idées pour occuper son enfant jusqu'à la fin des vacances. Tant mieux. Profitons-en pour le laisser s'ennuyer, une «activité» essentielle à son bon développement, selon la professeure émérite de psychologie de l'éducation Claire Leconte. Explications.

Lefigaro.fr/madame. - Semaines d'école surchargées, vacances au programme millimétré... Les enfants d'aujourd'hui sont-ils trop occupés ?
Claire Leconte. - Nous vivons dans une société où il faut toujours être occupé pour prouver que l’on est «au top». Nous ne pouvons plus nous permettre de «perdre du temps», et c'est une idée que l’on inculque - parfois inconsciemment - à nos enfants. Par crainte qu'ils s'ennuient, on va les inscrire à une multitude d'activités et les occuper en permanence, y compris avec des écrans qui font office de nounou. Certains parents s'achètent ainsi une certaine paix. C'est un constat que je fais tous les jours. La dernière fois que je me suis rendue dans une école maternelle, j'ai demandé aux enfants présents combien parmi eux avaient une télévision dans leur chambre. Les trois-quarts ont répondu favorablement, et je parle d’enfants d'à peine cinq ans ! Les parents ne sont pas les seuls à blâmer. Dès l'école, les petits sont gavés d'activités et n'ont plus l'habitude d'avoir des distractions simples, comme jouer à la marelle ou rêvasser.

Vous dites justement que l’ennui est indispensable, notamment pour leur bon développement. C’est-à-dire ?
Il faut savoir que dans un premier temps, les enfants se construisent par imitation. Ils reproduisent les gestes qu’ils voient, répètent des mots qu’ils entendent ou des attitudes qu’ils perçoivent. Puis peu à peu, le cerveau va se développer en prêtant attention à l’environnement extérieur. Il ne faut donc surtout pas empêcher les enfants de prendre des moments pour eux afin qu’ils aient le temps d’observer ce monde qui les entoure. C’est la preuve d'une vie interne et surtout, que l’enfant peut s’intéresser à des choses par lui-même, ce qui est absolument fondamental. Plus il sera attentif à son environnement et aux autres, plus il sera respectueux à leur égard [...]


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