mercredi 29 août 2012

La violence de l'amour, Ces parents qui aiment trop leurs enfants


"LA VIOLENCE DE L'AMOUR" par Caroline Thompson aux Editions Hachette, septembre 2007


C’est aujourd’hui l’amour qui régit nos rapports intimes, à l’exclusion de tout autre principe. Ainsi dans le cadre de la famille, l’amour supplante autorité et loi. Désormais, on fonde le lien familial sur un sentiment par définition instable et fugitif. Qu’en est-il pour nos enfants ? L’amour qu’on leur porte échappe-t-il aux égarements du cœur et aux changements de température affective ? Voilà l’idée dominante du moment : on aimerait nos enfants pour toujours, d’un amour idéalisé. Cette relation prend alors une importance inédite et une nouvelle dépendance s’établit : non plus celle de l’enfant vis-à-vis du parent, liée à son immaturité, mais au contraire celle du parent vis-à-vis de l’enfant qui devient le pilier d’un rapport stable : le parent a besoin de son enfant. Faire de l’amour la seule fondation du lien n’est pas dépourvu de risque. Car l’amour est un sentiment ambivalent et violent. Cette violence s’exprime pourtant dans les attentes narcissiques envers nos enfants qui doivent être parfaits pour justifier tout ce qu’on leur sacrifie. Comment aimons-nous nos enfants ? Cet amour est-il aussi pur et désintéressé qu’on le prétend ? Pourquoi avons-nous tant de mal à faire preuve d’autorité et à punir quand c’est nécessaire ? Pourquoi avons-nous si peur de ne pas être aimés de nos enfants ? Mêlant sa pratique de psychanalyste et de thérapeute familiale à une réflexion historique sur l’évolution de la famille, l’auteur nous incite à réfléchir sur notre rôle de parents.