dimanche 29 mars 2015

L’école après Charlie : on a mis le doigt dans un engrenage pervers

C’est sans doute la première fois de ma carrière que je me sens inquiet, et peut-être même menacé, dans l’exercice de mon métier de professeur de philosophie. Par qui suis-je inquiété ?


Par Steve Balboa

Par des élèves, souvent présentés comme incultes et enfermés dans leurs préjugés ? Non, mes élèves sont ouverts à l’exercice de la pensée et du questionnement. Ils savent apprécier à sa juste valeur le travail qui est le mien, et qui consiste à les aider à exercer leur esprit critique, leur jugement rationnel, afin de combattre toute forme de croyance et de préjugé. 
Qui donc est alors responsable de ce « sentiment d’insécurité » qui m’empêche d’exercer sereinement mon métier ? Etrangement, il s’agit des personnes qui sont précisément chargées de rendre l’exercice de mon métier possible : le ministère de l’Education nationale, ainsi que les rectorats. 
Après les attentats des 7, 8 et 9 janvier, notre ministère et ses administrateurs ont brutalement pris conscience du fait que l’école n’était peut-être pas qu’un outil de formation technique des futurs travailleurs, mais qu’elle pouvait aussi, éventuellement, jouer un rôle dans le développement de l’homme et du citoyen. 

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