Les
disputes à l’école sont le lot quotidien de certains enfants qui n’ont pas
encore trouvé leur stabilité psychologique ni leurs repères dans le collectif.
Il y a deux façons d’y réagir pour l’adulte référent : soit il coupe court
et punit l’ « agresseur » apparent, soit il demande aux enfants
concernés de trouver la solution par eux-mêmes. Voici des réponses obtenues en
conseillant aux enfants de demander à leur cœur ce qu’il convient de faire dans
chaque cas.
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N. : Il faut s’écouter.
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B. : Parfois, il faut se séparer.
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L. : Il ne faut pas se dire des méchancetés.
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M. : J’ai demandé pourquoi avec mes copines
on se dispute tout le temps. Mon cœur a répondu : parce qu’on est vraiment
trop excitées. A partir de ce moment, il faut vraiment se séparer. Quand on est
calmé, on peut revenir.
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I. : Quand on sent la pression, quand on va se
disputer, on va vite courir quelque part ; on réfléchit ; quand on a
vraiment pensé qu’on ne peut plus se disputer, on retourne voir les copines et
on dit : « désolé ! »
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V. : Il faut écouter le copain et ensuite il ne
faut pas laisser tomber son copain s'il pleure.
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J. : Mon cœur, il a dit que quand on parle, il
faut se laisser la place.
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R. : Quand on se dispute, on va s’asseoir et on
demande à son cœur si c’est bien ou pas ; après si on se dispute encore,
on va de nouveau s’asseoir et demander à son cœur…
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M. : Quand je pense à ma petite sœur dans la
journée, je suis complètement sage car je me dis que je suis la grande sœur, la
grande sœur qui est sage, et du coup, je ne me dispute pas.
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P. : Si quelqu’un fait pleurer une copine, mon
cœur, il a trouvé un autre moyen : on peut se séparer ou on peut fermer
les yeux là où on est et demander si oui ou non on doit se séparer. S’il dit
oui, on se sépare, s’il dit non, on n’a pas besoin de le faire, on change de
jeu.
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L. : Avec mes copines, quand on se dispute, on
trouve toujours une solution.
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E. : Tous les trois, avec mes copains, on aime T.
et on se la prête.
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O. : Il y a des bêtes féroces qui me disaient de
faire des bêtises ; j’ai écouté mon cœur et je ne l’ai pas fait.
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R. : Ma fleur (celle visualisée
dans le cœur), elle parle, elle m’a dit que si on est sage et
qu’on ne fait pas de bêtises, quand on est grand, on fait pas de bagarre.
Il
est intéressant de noter la complémentarité des réponses qui viennent
spontanément aux enfants concernés par la même situation conflictuelle. Par
exemple quand deux enfants se disputent un objet :
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E. : Je ne dois pas prendre quelque chose à
l’autre.
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L. : Il ne faut pas me disputer pour ça.
Chacun
s’étant remis en question de son côté, la relation peut alors immédiatement
reprendre en étant complètement apaisée. Il est temps pour nous, adultes, de
laisser tomber le vieux principe de la répression pour guider l’enfant vers la
voix de son cœur.