vendredi 4 janvier 2019

Le silence dans l'éducation chez les Indiens d'Amérique du Nord

Par Pascal Galvani

Le silence dans l'éducation indienne, c'est aussi l'absence d'explication. Les Amérindiens répugnent à dire les choses pour ne pas les figer dans un point de vue qui voudrait les épuiser. Les idées sont plutôt suggérées indirectement par un symbole, une histoire, un acte. Elles sont recréées à chaque fois par celui qui les pense.

C'est peut-être à cause de cela que les indiens des plaines utilisent volontiers le langage par signes même à l'intérieur du cercle tribal ou familial ; pour le plaisir de savourer une histoire ou un mythe.

Wilfried Pelletier de la nation Odawas est responsable de l'école indienne de Rochdale. Une bonne partie de son ouvrage " Le silence d'un cri " (!) évoque les questions d'éducation comparée. Les indiens n'imaginent pas qu'enseigner soit le fait de transmettre des idées, il s'agit plutôt de mettre en contact avec des influences spirituelles. Les Indiens ne donnent pas d'enseignements systématiques. Ainsi plutôt que de "faire la leçon" à un enfant qui ne se lave pas les pieds, on lui raconte l'histoire de ce héros dont les pieds refusèrent de le porter alors qu'il était poursuivi ; et qui ne put s'échapper qu'après avoir promis de prendre soin d'eux. " Le fait que nos parents n'interviennent pas s'explique par leur attitude même devant la vie. Ils n'enseignent pas comme les hommes blancs ; ils laissent les enfants prendre leur propres décisions ; Les récits qu'ils nous racontent sont peut-être ce qui se rapproche le plus de l'enseignement structuré.» (i.PELLETIER, 1985, p.54) [...]


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