mardi 1 décembre 2020

Le dehors, puissant anticorps au virus autoritariste

Depuis les débuts de la pandémie, les mesures gouvernementales (télétravail ou couvre-feu) impliquent un repli sur la sphère privée. Pour préserver le « sens commun », ne faudrait-il pas réinvestir le dehors, demande l’auteur de cette tribune. Enseignement en plein air, réunion sur des places publiques, partage de repas… Le politique vit de rencontres et de confrontations.


Par Guillaume Sabin

Au début du XXe siècle, pour faire face à la tuberculose et à la grippe espagnole, des expériences de classe en plein air furent menées à New York et, plus généralement, en Nouvelle-Angleterre. Plus d’un siècle plus tard, faire classe dehors ne semble pas être une alternative sérieusement envisagée.

Il y a quelques semaines, le gouvernement de Buenos Aires a proposé que l’école, à l’arrêt depuis sept mois en Argentine, reprenne à l’extérieur, dans les rues, parcs ou places publiques. L’alternative proposée aurait pu faire réfléchir sur la place de l’institution scolaire dans cette période de crise, mais elle s’est retrouvée prisonnière de la politisation de la situation sanitaire, polarisée entre la capitale, dirigée par un libéral, et le gouvernement fédéral, de centre gauche.

S’appuyant sur les données scientifiques qui signalent que la transmission du Covid-19 est moins grande en extérieur qu’en milieu confiné, les propositions de faire classe à l’air libre ne manquent pas aujourd’hui à travers le monde, et de nombreux réseaux s’emploient à les diffuser. Malgré ces appels, la voie du dehors ne semble pas faire recette. Qu’est-ce que cela dit de notre temps [...]


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