Par
une enseignante
Professeur d'anglais depuis des années en lycée professionnel, dans l'Éducation nationale, je constate que,
malgré l'expérience accumulée, enseigner devient une gageure, pour ne pas dire une illusion, dans le contexte
planétaire actuel de globalisation.
La perte des repères et valeurs traditionnels au profit d'une culture de masse, enracinée dans une vision
matérialiste exacerbée de l'existence, modifie notre perception et notre approche de l'éducation. Dans ces
conditions, enseigner, apprendre, éduquer, ne relève pas d'un devoir sacré envers les jeunes générations pour
que se perpétue le flambeau de l'humanité sur terre, mais d'une simple exigence utilitariste qui s'accommode
des fluctuations des capitaux et dessine l'avenir des jeunes en fonction des besoins du marché.
Les lycées professionnels, par le public hétérogène de jeunes qu'ils accueillent (certains motivés, mais
beaucoup d'autres dans des voies de garage en raison de leurs piètres résultats scolaires) sont un échantillon
révélateur de cette dérive. Le système scolaire et plus généralement l'éducation telle qu'on la conçoit
actuellement ne répondent
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Accord entre l’EN et... Microsoft
J’ai pris connaissance connaissance avec consternation de l’accord passé hier, 30 novembre 2015, entre le ministère de l’Éducation Nationale et la société Microsoft sur le numérique à l’école.
Le contenu de cet accord ne laisse aucun doute : il s’agit bien d’une mise sous tutelle de l’EN par Microsoft.
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Communiqué de l’APSES : Association des professeurs de sciences économiques et sociales
Mardi 1er septembre 2015
Le logo du Ministère de l’Éducation nationale accolé à celui du think-tank patronal l’Institut de l’Entreprise (IDE)* et du journal les Échos sur la première page d’un futur « journal d’actualité » économique très orienté à destination de lycéens ? C’est ce qu’ont pu découvrir des enseignants aux récents Entretiens-enseignants-entreprises co-organisés par le Ministère et l’IDE les 25 et 26 août derniers. Le prototype du journal est particulièrement inquiétant. Car si l’objectif annoncé est "d’éclairer les thématiques des programmes par des faits d’actualité" et "d’ouvrir et alimenter le débat en classe", le moins que l’on puisse dire est que le « débat » proposé risque de ne pas être très contradictoire.
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Par
Florence (maman de V., 5 ans)
Voici les échanges que j'ai pu avoir avec V. sur cette histoire (1) et mes remarques.
- V., tu aimes l'histoire de Maître Hibou ? Oui.
- Pourquoi ? Parce qu'elle est belle à écouter et trop jolie.
- Tu y penses souvent ? Oui, très souvent.
- Pourquoi ? Parce que je l'aime.
- Et c'est bien d'interroger son cœur ? Oui.
- Pourquoi ? Parce qu'il faut être sage et être copain avec tous les autres.
- Et l'histoire t'a aidé à être copain avec tous les autres ? Oui.
Je me suis aperçue qu'avec cette introspection V. était plus posé.
C'est comme s'il prenait vraiment conscience des bêtises qu'il faisait, alors qu’auparavant, on lui criait dessus, on le punissait, mais ça ne le touchait pas.
Parfois de lui même il me dit que son soleil est blessé. Alors on discute pour savoir ce qu'il faut faire pour aller mieux.
Maintenant, à nous parents, de faire sortir du cadre de l'école cette histoire de Maître Hibou qui fonctionne très bien en classe et à la maison.
Je dis à V. que cette règle est valable partout : au judo, au centre-aéré, avec les cousines, bref partout. Pour lui, c'était à l'école et à la maison c'est tout.
En tout cas, je compte bien la lire à la petite sœur dans quelque temps.
(1) "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS
Par
Caroline (maman de T., 5 ans)
En ce qui concerne Professeur Hibou (1) et T.... ce volatile est devenu le symbole du bien et du mal pour mon garçon. A plusieurs reprises, alors qu'il s'apprêtait à faire une bêtise ou à ne pas écouter une consigne, nous l'avons surpris à "se reprendre" en cours de route. A notre félicitation et à notre question du pourquoi a-t-il finalement choisi la raison, T. a répondu simplement que dans son cœur, il savait que ce n'était pas bien, qu'il a pensé à Mario et Maria et qu'il a donc changé d'avis. (Merci Professeur Hibou !)
De même, nous l'avons plusieurs fois entendu faire la leçon à son grand frère, en évoquant le fait qu'il faisait quelque chose de mal, et que Professeur Hibou dit qu'il faut écouter son cœur et faire le bien...
Enfin, à sa sortie de fin d'année, T. a partagé son pique nique avec un enfant qui n'en avait pas ; la veille au soir nous avions lu l'histoire du Professeur Hibou à sa demande et à la fin de la lecture, il avait conclu, comme systématiquement, qu'il serait très très sage le lendemain... Est-ce lié ?
Quand nous lui demandons de nous expliquer pourquoi il aime tant l'histoire de Professeur Hibou, il répond :
" Parce que des fois, ma tête n'a pas envie d'être sage, mais si je pense à Mario et Maria, alors, mon cœur me dit qu'il faut que je sois sage et je suis sage".
(1) "La leçon de Professeur Hibou" - les ateliers de la plume EDITIONS
Attentats, nous ne savons plus que dire, plus que faire. Est-ce trop tard ?
Par
Bernard Collot
C’est le plus terrible, nous ne savons plus quoi dire, plus quoi faire en dehors de manifester une émotion.
Nous ressentons bien que c’est l’aboutissement non terminé d’une multitude de facteurs et d’impasses dans lesquels nos sociétés se sont engluées. Ce qui est terrible, c’est que dans l’immédiat il n’y a aucune solution, ce qui est pire c’est qu’il faut fuir de plus en plus en avant et qu’on ne peut plus rationnellement enrayer cette fuite aussi bien dans l’opinion publique que dans les institutions qu’on appelle comme protecteurs. Se protéger des terroristes bien sûr, qui ne le demanderait pas, mais nous ne pouvons plus nous protéger de ce qui produit les terroristes puisqu’ils ne naissent pas de façon spontanée. Le terreau, c’est bien notre société en particulier depuis qu’on la veut mondialisée. Une société irrationnelle qui produit logiquement de l’irrationnel. Une société contrôlée qui produit de l’incontrôlable pour lequel elle devient de plus en plus contrôlée et produit de plus en plus de l’incontrôlable.
Guerre, c’est la seule réponse qui peut être trouvée (guerre aux terroristes, guerres de toutes sortes y compris économiques), c’est la seule réponse qu’on peut trouver, c’est même devenue la seule réponse qui puisse être admise, qui ne peut être contestée, la seule qui paraît permettre de se rassurer. On ne peut plus faire autrement que la Guerre, on ne peut plus contester ou refuser la guerre puisque dans l’immédiat il faut bien se protéger.
Depuis tout temps on sait que de toute guerre, même si sa fin arrête momentanément la destruction des hommes, surgira une autre guerre, d’autres guerres encore plus ravageuses.
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«
L’enseignement et le pain contrôlés par une minorité sont devenus le
moyen de soumettre l’homme ; et nous existons pour les gouvernements,
qu’ils soient de gauche ou de droite, qu’en tant que machines à produire
des marchandises et des obus. »
( Krishnamurti, philosophe et enseignant spirituel, 1895- 1986)
Par
Bernard Girard
Des enfants qui meurent à la guerre, on en voit tous les jours, presqu’à nos portes. Des enfants qui jouent à la guerre, ça leur passe généralement en grandissant. Des enfants qui préparent les guerres de demain, c’est, dans les établissements scolaires, l’objet de l’éducation à la défense, partie intégrante des programmes officiels de l’Education nationale. Et lorsque, dans une école de Moselle, des enfants de 9 à 10 ans s’entrainent au maniement de fusils d’assaut, ce n’est pas la conséquence d’un excès de zèle des enseignants ou des encadrants militaires, mais rien d’autre que la simple application d’une étroite politique de collaboration sciemment mise en œuvre depuis plus de trente ans par l’Education et la Défense et appliquée sans faillir et sans guère de scrupules à tous les niveaux
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