samedi 12 septembre 2009

Sur la liberté de conscience

Question 4 :
"Le respect de soi-même et d’autrui, le sens des responsabilités, la solidarité… ne sont pas des notions que l’on peut inculquer à l’enfant de manière formelle et intellectuelle. Ce sont des dispositions naturelles qui se développent et perdurent lorsque l’on protège la pureté de conscience de l’enfant. Pureté que l’on viole par des formatages de toutes sortes qui détournent la jeune conscience de sa référence intérieure et individuelle, en « lui inculquant ce que soi-même on croit juste, beau et vrai » (p. 4), c'est-à-dire en lui imposant ses propres croyances et les a priori engendrés par la conscience collective et largement répandus à travers la publicité et les médias." Extrait de la lettre ouverte au ministre de l'Education du R.I.R.E. Question : "Je ne suis pas d'accord avec cette idée de l'enfant qui serait pur, antiraciste et qui va devenir quelqu'un de bien si on le laisse s'épanouir. Ce serait nous qui le pervertissons ; or si on laissait 20 enfants de 3-4 ans ensemble, il n'y aurait pas un survivant ! Je ne vous souhaite pas de faire l'expérience.
Fondamentalement, ce qui est naturel, c'est le rejet de la différence. Le premier rapport dans lequel les enfants sont, c'est le rapport de force. La tolérance, le fait de respecter l'autre, d'accepter la différence, c'est éducatif, c'est un apprentissage.
FG
Réponse du comité de consultation du R.I.R.E.

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » (Déclaration universelle des droits de l'homme adoptée en 1948)

D'emblée, cet article nous annonce l'essentiel : l'être humain NAÎT LIBRE ; liberté originelle, indépendante de toutes les causalités du monde sensible, liberté absolue qui sous la gouverne de la raison devient le Libre Arbitre qui nous permet de décider et d'agir en exerçant notre volonté en dehors de tout déterminisme et influence extérieure.

La liberté de conscience est sacrée, elle est un don de la vie, manifestation la plus plénière du métaphysique dans le physique. Elle ne se donne pas, ne s'apprend pas et est impossible à définir pour la simple raison que toute définition serait réductrice. Elle est partie intégrante de la conscience et l’éducation doit mener à sa réalisation et à son respect inconditionnel.

L'enfant vient au monde, la conscience vierge. Ce n'est que graduellement qu'il prendra conscience de son corps physique et de ses tendances psychiques. Il n'est alors pas encore programmé, voire formaté, par les valeurs morales et sociales du milieu dans lequel il va grandir et évoluer. Il est donc par essence et par naissance toute ouverture, réceptivité pure. Sa perception du monde n'est entachée d'aucun préjugé et d'aucune spéculation. C'est en le conscientisant, tout au long de l'éducation, à sa dimension universelle qu'il sauvegardera sa liberté et sa pureté originelle. Ainsi, de façon équilibrée, réaliste, il développera les aptitudes et tendances de sa personnalité qui constituent ses moyens de perception et d'expression dans le monde.

Comment l'enfant qui, dès son plus jeune âge, manifeste autant de curiosité vis-à-vis de son environnement, pourrait-il être dans le rejet de la différence ? Il n'est qu'à voir le regard débordant d'innocence et de curiosité du petit enfant face à l'étranger pour réaliser que l'enfant ne connaît au départ ni la méchanceté ni le racisme et que c'est l'adulte qui, inconsciemment, lui inocule, peu à peu, ses propres peurs et sa méfiance maladive.

Eduquer un enfant n'est pas le rendre obéissant, dépendant de l'autorité d'une quelconque idéologie religieuse ou politique, c'est ouvrir sa conscience aux réalités du monde dans lequel il doit grandir et plus tard servir, TOUT EN L'EVEILLANT A SA PROPRE REFERENCE INTERIEURE, c'est-à-dire à L'AUTORITE EN SOI qu'est la dimension universelle de sa conscience -l'Inconscient universel- fondement de son individualité et de son unicité.

Par une éducation respectueuse de la liberté originelle, l'enfant réalise son autonomie dans le respect absolu de lui-même et des autres, en accord avec l'Inconscient universel, référence intérieure commune à tous les hommes.

Intégrer l'Inconscient dans le conscient (cf. Jung) devrait être l'objet de toute éducation qui cherche à marier coeur et raison, c'est-à-dire l'intelligence sensible -laquelle nous relie par voie intuitive à l'unité intérieure, identité commune à tous les hommes- avec l'intelligence spéculative qui nous relie à la diversité du monde. Marier cœur et raison permet d’être en équilibre et de vivre nos différences de manière non conflictuelle, dans la complémentarité d’une solidarité naturelle, base de tout contexte social harmonieux.

Préserver la pureté et la liberté originelle de l'enfant tout en l’amenant à s'intégrer dans le monde révolutionne la manière de considérer et de vivre la condition humaine. Ainsi, on ne contribue plus à la fabrication de « moutons de Panurge » à la merci de n'importe quel système manipulateur, mais à une éducation qui ouvre un champ d’expérimentation individuel et social où la dignité et la responsabilité sont garanties.