mercredi 1 juin 2016

PAROLES D'ENFANTS... Nos petits monstres intérieurs


Dans les entretiens que j’ai avec mes élèves de maternelle, il arrive parfois que nous suivions un thème qui se développe dans le temps. Ici : les petits monstres intérieurs ! Lorsque l’on ferme les yeux après des exercices qui favorisent le silence, il arrive que les enfants visualisent leurs petits démons, surtout dans les périodes de fatigue.

  
   R. : J’ai senti un animal et c’était un lion.


Pour d’autres, c’est un tigre, un rhinocéros, un jaguar, un zèbre, un dragon ou un crocodile qui vient les visiter. Chacun a son animal spécifique qui revient régulièrement.

        V. : J’ai senti une petite lumière et à côté, il y avait un jaguar.
        F. : J’ai senti qu’il y avait une lumière et trois animaux : un tigre, un lion et un dragon.
        V. : J’ai senti plein d’animaux féroces qui entouraient quatre ou cinq lumières.
       S. : Mon soleil, il était à la taille d’un grand serpent. Il y avait un soleil, un dragon, un serpent et un lion.
        T. : J’ai vu beaucoup d’animaux.
        

Un jour qu’il y avait de l’excitation et de la perturbation dans l’air, j’ai proposé un exercice de respiration pour agrandir sa lumière intérieure en inspirant et éloigner les bêtes sauvages en expirant.

        Y. : Moi, la lumière, elle a gagné.
        E. : Dans mon cœur, le gros dragon allait venir, c’est la grosse lumière qui a gagné.
       V. : Il y avait un jaguar qui était juste là. La lumière a grandi, grandi, le jaguar s’est enfui. C’est le soleil qui a gagné.
        J. : J’ai senti une grande lumière et le lion s’est enfui.
        N. : Il y avait une grosse pierre qui faisait mal. Il y avait plein de toupies.
        S. : Il y avait un léopard autour de la lumière. La lumière a fait fuir le léopard.
        N. : Les petits soleils m’ont dit de ne pas faire de bêtises. Comme les bêtes féroces disent de faire des bêtises, elles ont dit : d’accord, Soleil ! Elles voulaient être sages, alors elles ont été sages.


V. est travaillé par le mensonge qu’il a laissé s’installer en lui comme une habitude.

        V. : Dans mon cœur, j’ai senti des dinosaures qui se battaient avec le soleil.
       La maîtresse : Va voir s’il y a une bête sauvage ou un dinosaure qui s’appelle : Mensonge…
        V. : Je l’ai aperçu. Lui aussi, il m’a vu et il est parti. Ensuite, je n’ai pas réussi à le retrouver.
        C. : J’ai senti la lumière et deux animaux féroces : le mensonge et le tigre.
      F. : J’ai senti le soleil, une lumière, une flamme de feu. Les bêtes féroces se sont cachées derrière le soleil.