jeudi 1 décembre 2016

Respecter les lois naturelles de l’enfant, la clé pour une grande révolution de l’éducation

Pendant trois ans, Céline Alvarez a porté un projet de classe unique dans la maternelle d’un établissement classé REP (Réseau d’éducation prioritaire) et plan violence à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Son expérience visait à montrer, grâce à un suivi scientifique des progrès des enfants, qu’une proposition pédagogique basée sur les mécanismes naturels d’apprentissage leur serait hautement bénéfique. Entretien avec une passionnée de l’éducation.


Pourquoi avez-vous décidé de mener une telle expérience ?
J’étais indignée par les chiffres alarmants de l’échec scolaire. Il faut savoir que, chaque année, 40 % de nos enfants sortent du CM2 avec des acquis fragiles ou insuffisants en mathématiques et en lecture. Les rapports de 2007 et de 2012 du Haut Conseil de l’éducation précisent que ces lacunes empêcheront les enfants de poursuivre une scolarité normale au collège. J’ai toujours été convaincue que l’école nous imposait un fonctionnement inadapté, contraire à nos « lois » d’apprentissage et d’épanouissement, mais ce chiffre fut un déclencheur. Après mes études de linguistique, il m’a décidée à infiltrer le système en passant le concours d’enseignante, et à obtenir carte blanche dans une maternelle où les trois sections étaient mélangées pour « voir » ce que donnerait un environnement de classe plus respectueux des mécanismes naturels d’apprentissage. Les enfants seraient-ils encore autant en difficulté ? Avant de mener cette expérience, j’ai étudié longuement la recherche cognitive, les neurosciences sociales et affectives, la linguistique, ainsi que les travaux de Maria Montessori.

Qu’est-ce que cela vous a appris sur le fonctionnement des enfants ?

Une chose merveilleuse : que ce dont ils ont besoin pour apprendre et s’épanouir est d’une simplicité insolente. Encore mieux : nous savons déjà intuitivement ce qui leur est nécessaire [...]


>> Lire la suite