jeudi 1 février 2018

Inclusion scolaire : pile et face

Expérience avec un enfant présentant des troubles du spectre autistique


Par Diane

En raison du nombre insuffisant de structures éducatives adaptées et de la promulgation de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la demande de scolarisation des enfants atteints d’autisme, est de plus en plus forte. Formés ou pas, les enseignants doivent y faire face. Pour quels résultats et au prix de quelles difficultés ? Pendant deux ans, en maternelle, j’ai eu l’opportunité de compter parmi les élèves de ma classe multi-âges un enfant autiste. Le vécu de ces deux années successives fut aussi contrasté que le jour et la nuit. J’ai retracé ici les évènements marquants et tenté d’en analyser les causes.

Voici les faits concernant la première année :

Au début de la première année, les parents de Z. sont ouverts et conscients de la difficulté que représente son entrée à l’école, après une expérience au CAMSP(1) des plus difficiles. La priorité est de permettre à l’enfant un contact social. En l’absence d’AVS(2), nous commençons par accueillir l’enfant trois quarts d’heure en présence de sa mère. La première prise de contact avec les élèves de la classe est agressive : Z. donne des coups de pied à ses camarades, les frappe dans le dos et leur met les doigts dans les yeux. La mère l’encadre et l’entoure de ses bras en permanence pour l’empêcher de faire mal. Après quelques jours, Z. se décrispe et quand on lui dit : « non ! doucement ! », il transforme le geste agressif en câlin.

L’accueil de Z. se fait pendant un temps d’activités en libre choix. Il évolue donc avec et parmi ses camarades, librement. Tout le monde l’accueille comme il est. Sa différence suscite curiosité et ouverture. Les enfants déploient naturellement pour lui des prouesses de gentillesse. Au bout de deux semaines, après lui avoir expliqué que certains enfants n’aiment pas être touchés même pour un baiser, il parvient à être parmi les autres sans les toucher et à établir un contact par la parole et le regard. Il se fait un copain parmi les plus jeunes qui le comprend au-delà des mots. Les parents, sensibles à ses progrès et réceptifs à ses nouveaux besoins, demandent une augmentation du temps d’accueil [...]


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