lundi 1 octobre 2018

La méditation de pleine conscience en question

La « pleine conscience », qui envahit actuellement l’espace du développement personnel, nous aide-t-elle à remplir notre fonction d’Homme ?


Par Diane Combes

Comme pour contrebalancer les modes de vie dénaturés et la fuite en avant technologique vers le virtuel, l’exercice de la méditation explose actuellement dans les pays occidentaux, dans le but de nous ramener à l’ « ici et maintenant ». Les médias nous révèlent que les meilleurs sportifs, les chefs d’entreprise et les grands artistes la pratiquent régulièrement. On ne trouve plus beaucoup d’écoles, d’entreprises, d’hôpitaux, de cabinets de psychothérapie où n’est enseignée la « pleine présence » ou « méditation de pleine conscience », encore appelée « Mindfulness »1 ou méditation laïque.

A la Faculté de Médecine de Strasbourg, vient d’être créé le premier diplôme de Médecine : « Méditation et Neurosciences »2. Aux Pays-Bas, le ministère de l’Éducation finance des formations pour les enseignants à l’ « Académie pour l’enseignement de la pleine conscience » créée par Éline Snel, auteur du best-seller « Calme et attentif comme une grenouille »3. En France, les punitions dans les collèges commencent à être remplacées par des séances de méditation4. Et l’on ne compte déjà plus les applications de « méditation moderne et positive » pour les smartphones5.

A l’origine de cet engouement, nous trouvons, d’une part, le rapprochement de certains scientifiques avec les traditions religieuses contemplatives et, d’autre part, l’avènement des neurosciences, philosophiquement inspirées du scientisme du xIxe siècle [...]


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