samedi 1 décembre 2018

La direction de l’instruction publique et de la pédagogie confiée au lobby militaro-industriel

Par B. Girard

La direction de la pédagogie confiée à une militaire, ce n’est pas au Brésil mais en France : la nomination par Blanquer à la tête du service de l’instruction publique et de l’action pédagogique, un poste clef de l’Education nationale, d’une ingénieure en chef de l’armement et colonelle (R.-M. Pradeilles-Duval), pour atypique qu’elle puisse paraître, n’est pas vraiment une surprise. Elle confirme la sérieuse dérive militariste de l’ensemble du système éducatif.

Dernièrement, le choix d’un gendarme comme proviseur adjoint d’un lycée à Stains (Seine-Saint-Denis) ou la formation paramilitaire de plusieurs dizaines de chefs d’établissement des Yvelines, avaient pu apparaître, à tort, comme de simples concessions, de nature symbolique, à une opinion publique (et à un certain nombre d’enseignants…) demandeuse d’ordre et de discipline. En réalité, ces mesures s’inscrivent dans une logique de rapprochement toujours plus marqué entre l’école et l’armée, mais l’armée imposant ses vues à l’école. C’est bien le sens des protocoles conclus depuis 1982 par les deux ministères, à l’origine de l’éducation à la défense qui gangrène depuis lors tout le cursus des élèves. Pour son promoteur, Charles Hernu, non seulement, les jeunes devaient arrivés à l’armée, « préparés par l’école », mais l’école devait être le lieu d’un « esprit de défense » largement partagé, visant à promouvoir les représentations militaires sur le monde et sur la société. C’est bien cette conception globalisante et totalitaire qui est exposée par le dernier protocole en date (20/05/2016) qui inclut explicitement dans l’éducation à la défense (et donc dans les programmes scolaires et les examens officiels) « l’ensemble du champ de la défense militaire et de la sécurité nationale. » [...]


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