dimanche 10 mai 2020

Mieux vaut une école fermée qu’une école maltraitante

Face à la maltraitance des enfants et du corps éducatif que représente le protocole sanitaire imposé par le ministère de l’Éducation nationale pour la réouverture des écoles, un collectif de parents d'élèves fustige le choix de «sacrifier le personnel éducatif et l’intérêt de l’enfant pour faire redécoller l’économie». Ils appellent solennellement les mairies «à maintenir coûte que coûte les écoles fermées».


Par collectif de parents d'élèves

Un mètre de distance entre chaque enfant à tout moment, pas de jeux en récréation, pas de contact avec le personnel, respect du sens de circulation et du marquage au sol, lavage de mains dix fois par jour, pas de communication d’objets entre enfants…. Tel est le protocole sanitaire imposé par le ministère de l’Éducation nationale pour la réouverture des écoles le 12 mai.

Nous, parents d’élèves de maternelle et de primaire, sommes profondément choqués qu’on puisse avoir l’idée de soumettre de jeunes enfants à un protocole aussi traumatisant. Quels peuvent être les effets psychologiques de journées passées dans un tel isolement physique et dans un cadre disciplinaire aussi strict ? En maternelle, comment imaginer qu’après une chute ou un bobo, des petits de trois ou quatre ans ne puissent pas être consolés par le personnel ? Comment imaginer qu’ils puissent être, toute la journée, rappelés à l’ordre, puis punis, quand ils s’approcheront les uns des autres ? Cette privation de contact prolongée pour de jeunes enfants est probablement une première dans l’histoire de l’humanité. C’est donc à une expérience de psychologie sociale à grande échelle que nous invite le gouvernement. Trahissant leurs besoins fondamentaux et toutes les préconisations des spécialistes de l’enfance, comment pourrait-elle ne pas créer des réactions incompatibles avec l’apprentissage telles que l’anxiété et le repli sur soi ? Ces mesures seront d’autant plus incompréhensible pour nos enfants qu’ils seront libres, après le 11 mai, de jouer avec leurs amis en dehors du temps scolaire. A minima, n’en sortiront-ils pas dégoûtés de l’école ? Et avec quelles conséquences pour leur avenir ? [...]


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