jeudi 7 mai 2020

Retour en classe : le 11 mai, je reste maître… de mes décisions et de mon métier

Par Alain Refalo

Dans un tweet publié le 3 mai, après le dévoilement du protocole sanitaire pour les écoles, j’indiquais dans une formule explicite et volontairement lapidaire mon sentiment. “Le protocole est à la fois inapplicable et invivable. Invivable parce qu’inapplicable, inapplicable parce qu’invivable”. Les contraintes imposées aux enseignants et surtout aux élèves sont impossibles à appliquer à la lettre. S’y essayer sera de l’ordre de l’invivable, de la souffrance, d”une forme de violence, voire de maltraitance envers les élèves comme envers nous-mêmes. Notre incapacité prévisible à supporter ces contraintes rendra impossible l’application des mesures imposées par le protocole.

Je ne reviendrai pas sur les raisons économiques qui ont présidé à la décision de ré-ouvrir les écoles contre l’avis du Conseil scientifique, ni sur les fallacieuses raisons “pédagogiques” répétés en boucle par le gouvernement en lien avec le décrochage, certes réel, de nombreux élèves dont beaucoup, de toute façon, ne reviendront pas après le 11 mai. Je veux simplement affirmer une conviction. Tout enseignant doit pouvoir rester maître de ce qu’il consent à supporter dans ce contexte. Toute obligation, toute injonction serait contre-productive et ne ferait qu’accroître le désarroi, l’anxiété et la colère qui n’ont jamais été aussi forts au sein du milieu enseignant [...]


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