vendredi 31 juillet 2020

Lien entre attachement insecure et échec scolaire : la dimension affective, souvent négligée dans les raisons de l’échec scolaire

La théorie de l’attachement explique les effets néfastes de la violence éducative (y compris dite “ordinaire”) sur la personnalité des enfants


Par "Apprendre à éduquer"

Connaître la théorie de l’attachement pour mieux comprendre les besoins des enfants

La théorie de l’attachement, telle que conçue par J. Bowlby, indique qu’un bébé a besoin d’être sécurisé, dès sa naissance, par des adultes qui répondent à ses besoins. Ces besoins d’attachement sont vitaux et sont actifs tout au long de la vie des humains (adolescence et vie adulte comprises).

Le système d’attachement a comme objectif de maintenir la proximité du bébé avec sa figure d’attachement pour que cette dernière satisfasse ses besoins vitaux. Les petits humains disposent, dès la naissance, d’un répertoire comportemental qui lui permet d’obtenir cette proximité (pleurs, cris, bras tendus, doigts qui s’accrochent).
Selon la qualité des soins qu’il reçoit (et donc son style d’attachement), un enfant se forme un modèle :

• de lui-même comme aimable et digne de respect (ou comme indigne d’amour et mauvais);
• des autres comme des personnes ressources fiables (ou plutôt des menaces dont il faut se méfier et auxquelles ne pas faire confiance).

La principale caractéristique qui différencie un attachement sécure d’un attachement insécure est liée au fait que, dans le premier cas, le parent répond adéquatement aux signaux et aux besoins de l’enfant et ce dernier n’a pas d’effort particulier à faire pour être entendu et objet d’attention, d’affection. Dans le second cas, la réponse est soit inadaptée, soit incohérente, ce qui conduit l’enfant à devoir mettre en place des stratégies particulières d’adaptation.

L’attachement insecure

Chez les enfants à l’attachement insecure, explorer le monde et faire de nouveaux apprentissages peuvent constituer des défis insurmontables.
Quand les parents ne fournissent pas aux enfants une base sécure vers laquelle se replier à tout moment, en rejetant leurs comportements de rapprochement, en se moquant d’eux, en ne leur prêtant aucune attention ou simplement en n’étant pas présent ni disponible, les enfants sont limités dans leurs explorations qui s’avèrent bien trop dangereuses dans ces conditions.

L’estime de soi est une composante du modèle interne opérant qui varie en fonction de la manière dont les parents traitent l’enfant. Un modèle interne opérant est un schéma de comportement élaboré au fil de l’enfance et de l’adolescence à partir des expériences individuelles. Les expériences avec les parents sont celles qui influencent le plus les modèles internes opérants. Ils permettent aux humains de savoir à quoi s’attendre dans la vie et de la part des autres sans avoir à chaque fois à retraiter intégralement toutes les informations venues de l’extérieur. Les modèles internes opérants fonctionnent comme des mécanismes de pensée automatique qui ancrent des manières de réagir comme des réflexes.

Ces modèles internes opérants doivent pouvoir rester souples et modifiables pour intégrer de nouvelles informations encore jamais rencontrées ou des remises en question de ce qui était considéré comme vrai jusqu’alors. Les humains à l’attachement insecure fournissent une base fragile qui limite les explorations et freine les apprentissages (qui sont par définition synonymes de nouveauté) [...]


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