vendredi 20 avril 2012

La maltraitance dans l’enfance laisse des traces génétiques

Des Genevois montrent que les traumatismes infantiles peuvent être à l’origine des troubles psychiatriques chez l’adulte


Un traumatisme psychologique dans l’enfance peut laisser une cicatrice génétique chez l’adulte. C’est ce qu’ont découvert une équipe de chercheurs genevois en examinant l’ADN d’adultes souffrants de troubles psychiatriques. Le groupe de recherche du professeur Alain Malafosse, du Département de psychiatrie de l’UNIGE, en collaboration avec le Département de génétique et de développement, a ainsi démontré que l’association entre maltraitance infantile et certaines pathologies adultes résultait d’une modification des mécanismes de régulation des gènes. Leurs travaux sont publiés dans la revue Transnational Psychiatrie.

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dimanche 15 avril 2012

«L'hypersexualisation» des enfants dans le collimateur

Chantal Jouanno vient de rendre son rapport sur ce phénomène peu connu en France, mais dont l'ampleur devient selon elle inquiétante. De quoi justifier l'interdiction des concours de mini-miss ou une action plus vigoureuse contre les acteurs du prêt-à-porter.


Par Sylvain Mouillard

Tout est parti de la parution dans le magazine Vogue français de photos d'une enfant de 10 ans dans des poses suggestives. C'était en 2010. Le point de départ d'une réflexion sur «l'hypersexualisation» des jeunes enfants, et qui a abouti à la remise d'un rapport sur le sujet ce lundi. Chargée de sa rédaction, la sénatrice UMP Chantal Jouanno reconnaît que le phénomène «n'a pas encore massivement touché nos enfants». Mais l'ancienne ministre des Sports dénonce pourtant un «phénomène de plus en plus présent», qui «participe au développement des pratiques à risques», notamment l'anorexie prépubère, et qui «véhicule le stéréotype de la femme/fille passive».  «A l'extrême, l'intrusion précoce de la sexualité entraîne des dégâts psychologiques irréversibles dans 80% des cas», s'alarme le rapport. Autant de raisons qui justifient, selon Chantal Jouanno, l'action des pouvoirs publics.


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samedi 24 mars 2012

L'existence a-t-elle un sens ?

Une nouvelle approche, à la fois scientifique et philosophique, de cette énigme...


Par  Jean Staune

A travers les découvertes de la micro-physique du milieu du siècle dernier, la science a changé de paradigme. Chaque fois qu’un tel changement s’est opéré dans l’histoire de la civilisation, un bond en avant s’est concrétisé dans un changement dans les mentalités et dans la façon de vivre l’existence. Les découvertes de la mécanique quantique n’ont pas encore trouvé un tel écho alors qu’elles devraient être intégrées dans l’enseignement. Jean STAUNE explique la remise en cause fondamentale que la science actuelle implique dans notre vision du monde et de la réalité.

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mercredi 22 février 2012

L’instauration d’un nouvel ordre moral sur l’éducation des jeunes


Par  Nathalie Bulle

En retraçant le grand mouvement réalisé par les transformations du collège depuis son unification, je propose de montrer que ces transformations suivent une voie invisible, bien plus sûrement et implacablement qu'elles ne servent les objectifs définis ouvertement. Les transformations du collège en question n'ont en effet pour finalité première, ni la société, ni la démocratie, ni les élèves en difficulté, mais l'instauration d'un nouvel ordre moral sur l'éducation des jeunes. Contrairement aux apparences, cet ordre moral ne s'intéresse pas aux individus, il oppose en réalité à un niveau profond les développements individuels à la société. Plus précisément, la société et les rapports sociaux deviennent, à travers lui, la vérité même de l'individu. Les rapports sociaux prennent la place même antérieurement occupée par l'idée d'universel et de transcendant. Les transformations du collège participent ainsi d'une redéfinition du sens profond prêté à l'expérience humaine.

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Le drame des enfants soldats

Ils combattent comme des soldats et meurent comme des enfants. Pourquoi les enfants soldats doivent-ils figurer à l'agenda de sécurité ?

On estime que, ces dix dernières années, deux millions d'enfants ont perdu la vie dans des conflits, six millions ont été grièvement blessés ou handicapés à vie et plus de vingt millions ont été déplacés, au sein même de leur pays ou vers l'étranger, à cause d'une guerre. De plus, parce qu'ils ont été chassés de chez eux, des millions d'enfants ont été victimes de violences sexuelles, ont souffert de traumatismes psychologiques graves, de malnutrition ou de maladies, pour ne citer que quelques exemples. A cause des conflits qui touchent leurs pays, les enfants sont privés de leurs systèmes de soutien, ce qui accroît ces problèmes. Aujourd'hui, nous apprenons que ces problèmes sont accrus par de nombreux facteurs, comme les recrutements forcés par des groupes de rebelles et par des forces armées.
Certains enfants sont utilisés par des commandants pour combattre sur les lignes de front, tandis que d'autres sont utilisés pour assurer des fonctions de soutien.

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Angleterre : Comment la marchandisation de l'Ecole devient réalité

Le gouvernement britannique vient de faire sauter une digue qui protégeait l'Ecole des grands groupes privés. Le 28 janvier, affirme le Guardian, il a annoncé que les free schools , ces nouvelles écoles publiques confiées à la gestion privée, pourraient être gérées pour faire du profit. Aussitôt de grands groupes éducatifs ont commencé à communiquer en bourse sur leurs objectifs financiers en Angleterre.

Quand Michael Glove, le ministre de l'éducation, est arrivé au pouvoir , le gouvernement travailliste avait déjà créé 200 "academies", des écoles nouvelles échappant aux autorités éducatives locales gérées par le privé. En une année scolaire, le nombre a explosé : aujourd'hui la moitié des établissements secondaires est gérée par le privé.

De grands groupes internationaux commencent à prendre la place des fondations. Ainsi Breckland Middle School dans le Suffolk vient d'être donné à IES pour un contrat de 21 millions par an. IES est une netreprise suédoise qui gère déjà 19 écoles et dégage 5 millions de £ de profit. Un autre suédois, Kunkskapsskolan, annonce son intention de 5 à 7% de marge en Angleterre. Les américains Edison Learning et Wey Education sont aussi en train de s'implanter.Edison vise 250 000 élèves en 5 ans et 10 millions de bénéfice. Wey Education estime dans un document financier que "la déconstruction du système éducatif offre un fort potentiel pour un important retour sur investissement pour les investisseurs"...

café pédagogique du 2 février 2012

Article du Guardian

lundi 16 janvier 2012

« On aurait des enfants tout élevés, si les parents étaient élevés eux-mêmes. » (Voltaire, écrivain français, 1694-1778)

La petite fille aux deux doudous

La théorie du genre qui revendique le droit de changer de sexe à volonté est au goût du jour. On la retrouve à la Une de l’information à sensations jusqu’aux manuels scolaires du lycée. Dans la foulée, on cherche à instituer le mariage homosexuel et à promouvoir l’homoparentalité.

De son côté, l’enfant, réduit à un simple objet de désir, n’a plus le droit d'être élevé par un père et une mère. Les deux rôles complémentaires de l’homme et de la femme, relégués à des temps reculés, ne sont plus considérés comme essentiels pour l’aider à construire son individualité. Dans notre recherche effrénée de plaisirs, notre désir de toute puissance, notre égoïsme exacerbé et notre aveuglement, nous ne percevons pas le trouble et le déséquilibre que nous engendrons ainsi chez l’enfant et, par voie de conséquence, dans la société.

J’ai eu l’occasion d’accueillir dans ma classe de maternelle la fille d’un couple de lesbiennes et de partager tout au long de l’année scolaire les prises de conscience de sa mère. Je vous livre ici cette histoire qui parle d'elle-même, mieux que toute théorie ou a priori idéologique.

Après avoir constaté sur la fiche de renseignement que les noms des représentants légaux de l’enfant, que je nommerai A., étaient deux noms de femmes, j’ai demandé à rencontrer celle qui accompagnait la fillette pour qu’elle m’expose la situation réelle de l’enfant, ainsi que son rôle et celui de sa compagne.

Avec un grand naturel, la mère biologique –celle qui avait porté l’enfant- me parla de son couple homosexuel, de leur désir commun d’avoir un enfant, de leur décision que l’une d’elle se fasse inséminer artificiellement à l’étranger avec donneur anonyme, et de sa volonté à elle de donner à l’autre le rôle du second conjoint. Donner à l’enfant deux mères à part entière leur semblait tout à fait possible.

A. avait deux ans et demi et, dans le contexte de la classe, j’eus tout le loisir de suivre son évolution parmi ses camarades. Pendant les premières semaines, je n’ai vu A. qu’emmurée en elle-même, n’établissant de contact avec personne, ne communiquant qu’avec deux doudous identiques dont elle était inséparable. L’amener à respecter la vie collective et à s’y intégrer fut une véritable gageure et je ne pus l’atteindre que par la médiation de ses deux doudous.

La première chose qu’elle me communiqua fut le nom du premier doudou : « mon chéri ». C’est en m’adressant à « mon chéri » que je pouvais lui transmettre ce que j’attendais d’elle. Elle refusait tout le reste. Deux doudous identiques, « mon chéri », un isolement psychologique notoire, pas besoin d’être fin psychologue pour voir et sentir le trouble de l'enfant et sa difficulté à construire sa personnalité.

Comme il se doit, j'ai informé la mère du comportement de sa fille à l’école. Elle y fut attentive, visiblement agacée par ces deux doudous derrière lesquels se cachait sa fille. Petit à petit, à travers le lien de confiance qui s’instaurait avec la mère, j’ai établi un contact avec A. qui commença à prendre sa place dans le collectif. Un jour que nous parlions avec tous les enfants des mamans et des papas, A. prit la parole et dit tout à trac : « Moi, je n’ai pas de papa. »

Afin de ne pas créer de distorsion avec ce qui était vécu à la maison et pour m’enquérir de la façon dont on lui avait présenté sa parenté, je transmis le propos de l’enfant à sa mère. D’une manière surprenante, cette dernière eut une réaction totalement incontrôlée : une brusque colère l’envahit aux mots de sa fille : « Je n’ai pas de papa » ; elle s’agenouilla devant l’enfant sans prendre garde aux allers et venues des autres parents à cette heure de sortie et se mit à l’invectiver avec une agressivité et un désespoir que je ne lui avais jamais connus :
- Tu n’as pas de papa… mais tu as ? Tu as ?… Tu as ?...
La gamine ne comprenait rien, elle restait muette.
- Eh ! bien, combien de fois on te l’a dit ?!... Tu as deux mamans !
Un conflit profond, intime, se révélait au grand jour. Tout n’était pas aussi évident que cela en avait l’air. Il fallait contraindre l’enfant pour que rien n’y paraisse. A partir de là, la mère tira par étapes les conclusions qui s’imposaient. Tout un processus de prise de conscience se déclencha en elle pour aboutir finalement à une profonde remise en question.

Foncièrement sincère et soucieuse du bien-être de son enfant, elle démina progressivement le terrain. Elle avait tout fait pour que sa compagne prenne en charge la moitié de la responsabilité sur l’enfant, elle s’était effacée au maximum, mais l’autre n’était pas arrivée à prendre cette place. Avec une grande honnêteté intellectuelle, elle constata que cela était tout simplement impossible. Puis, elle reconnut qu’un être naît de la fusion d’un gamète mâle et d’un gamète femelle et que par conséquent le père biologique –même s’il restait inconnu- existait bel et bien. Elle admit qu’en reniant la complémentarité psychologique entre l’homme et la femme, en amalgamant les rôles de père et de mère, on fausse la cohérence de la première cellule sociale que représente la famille.

Pendant tout ce temps, l’enfant allait de mieux en mieux comme tous les enfants dont on prend en compte les problèmes et qui sentent intuitivement que l’on travaille à leur résolution.

Dans le couple, par contre, cela allait mal depuis un moment et la situation se dégradait. La décision d’une séparation fut prise. La deuxième compagne, prise de panique, déposa une requête devant les tribunaux pour obtenir la garde de l’enfant… Des déchirements et des conflits pires que dans les plus douloureux divorces éclatèrent. La mère biologique y vit la confirmation évidente qu’on n’est pas « mère » simplement parce qu’on le décrète. Une mère ne peut pas vouloir arracher l’enfant à son contexte naturel et prendre des décisions qui lui nuiraient. La mère biologique quitta définitivement le domicile avec l’enfant, prête à refaire sa vie sur de nouvelles bases. L’année suivante, je reçus leur visite. A. s’était beaucoup épanouie et équilibrée, elle avait laissé ses doudous.

La question se pose de savoir pourquoi l’on cherche à forcer l’instauration d’une nouvelle norme en matière familiale. Pourquoi d’une vérité individuelle singulière –l’existence de l’homosexualité et du désir de transsexualité- veut-on faire une vérité universelle hors de laquelle l’hétérosexualité serait devenue une tare et les familles naturelles montrées du doigt ? Le mal n’est pas dans les phénomènes mais bien dans la façon de les imposer à tous sournoisement. Laisser libre –en matière de sexualité- est-il devenu obsolète ? Sous le prétexte de non-discrimination, non seulement on ne respecte plus les différences, on nie la réalité, mais encore on impose l’uniformisation du genre humain en promouvant l’homosexualité et la transsexualité. On ne marie plus l’homme et la femme en encourageant l’harmonie dans le couple, on crée des luttes de pouvoir entre les sexes que l’on cherche ensuite à exploiter.

Une institutrice