lundi 4 août 2008

Réponse de l'Elysée

Paris, le 14 avril 2008

PRÉSIDENCE
DE LA
RÉPUBLIQUE

Le Conseiller technique


Le Président de la République a pris connaissance avec intérêt de la « lettre ouverte » que vous avez adressée au ministre de l'Education nationale. Il m'a demandé, en ma qualité de conseiller technique en charge de l'éducation, de vous répondre.

J'avoue ne pas comprendre comment vous avez pu voir dans la Lettre aux éducateurs une façon de «brader notre civilisation à des intérêts marchands». Une telle lecture est si contraire à la lettre comme à l’esprit du texte qu'on serait presque conduit à douter de votre sincérité. Je ne veux pas toutefois céder à cette tentation et me bornerai à essayer de vous faire revenir à un jugement plus équilibré.

Le Chef de l'Etat ne confond nullement «transmission des savoirs » et « éducation ». Tout son propos consiste même à montrer la nécessité de ne pas réduire la mission de l'école à la simple instruction (laquelle est nécessaire, cependant) : voilà pourquoi il s'adresse à des « éducateurs » (parmi lesquels figurent naturellement, en première place, les professeurs) et non à de simples « instructeurs ». La mission de ces éducateurs est de former des jeunes épanouis et curieux, soucieux d’eux-mêmes et des autres. Elle est d'enseigner à nos enfants la liberté - tant il est vrai que cette dernière est toujours un accomplissement, fruit d'un long travail, et non un point de départ. Nous pouvons diverger sur les moyens nous permettant d'atteindre un tel idéal : mais non sur cet idéal même, me semble-t-il.

Je vous prie de croire, Madame, en l'assurance de ma meilleure considération.


Jean-Baptiste de Froment